Afrique du Sud-Botswana-Namibie 2ème partie : le Botswana, du Kgalagadi Transfrontier Park au Panhandle Okavango en passant par le Central Kalahari GR

Afrique du Sud-Botswana-Namibie 2ème partie : le Botswana, du Kgalagadi Transfrontier Park au Panhandle Okavango en passant par le Central Kalahari GR

Afrique du Sud-Botswana-Namibie 2ème partie : le Botswana, du  Transfrontier Park au Panhandle Okavango en passant par le Central Kalahari GR

Du 8 au 16 novembre 2013

Kgalagadi Transfrontier Park (Nossob) -> Kgalagadi Transfrontier Park (Mabuasehube) -> Ghanzi -> CKGR (Piper Pan) -> CKGR (Passarge Valley) > Maun -> Delta Okavango -> Guma Lagoon -> Tsodilo Hills -> Guma Lagoon -> Nokaneng -> Dobe

Album photos 3ème partie - Botswana : Du Kgalagadi Transfrontier Park au Central Kalahari GR

Album photos 4ème partie - Botswana : Du Central Kalahari GR au Panhandle Okavango
Album photos 3ème partie - Botswana : Du Kgalagadi Transfrontier Park au Central Kalahari GR Album photos 4ème partie - Botswana : Du Central Kalahari GR au Panhandle Okavango


 

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Vendredi 8 Novembre

Vers 4H du matin un son rauque retentit dans la nuit, bientôt suivi par des réponses toutes aussi puissantes. Un véritable concerto de rugissements de lions commence. Ils sont très très près et se répondent à intervalle réguliers jusqu’à l’aube.

Alors qu’on se lève et qu’on se prépare tranquillement profitant du confort moderne de nos habitations, un branle-bas général s’empare du camp. Il est à peine 6H et beaucoup de monde s’affaire. Alors on va à l’affût d’hier soir et on tombe sur un lion en train de s’abreuver dans la lumière douce du jour naissant. Fabuleux spectacle.

Puis on revient au chalet pour finir de se préparer et David raconte notre lever à ses parents qui n’avaient pas fait attention à ce fameux affût. Alors il leur montre le chemin et les accompagne puis revient me chercher en courant car cette fois-ci, c’est un lion et une lionne qui sont en train de boire. Je finis de rincer mes cheveux en vitesse et avec encore ma serviette sur la tête j’accours sur les lieux avec l’appareil photo mais trop tard, ils sont partis de l’autre côté.

On termine enfin de se préparer et on va au tableau du camp où les gens repèrent les endroits où ils ont vu des animaux intéressants, quand un gars rajoute un jeton “lion” un peu plus haut vers Kamqua. Parfait, on a l’itinéraire établi pour la journée !

On remonte donc vers Kamqua et quand on arrive au trou d’eau, pleins de gnous sont en train de boire alors que de l’autre côté, les lions sont bien cachés et attendent sagement. Certains font tranquillement la sieste tandis que d’autres semblent s’intéresser de plus près aux herbivores qui s’abreuvent sans pour autant bouger de leur coin. Les places à l’ombre des buissons doivent être chères et personne n’a envie de se les faire piquer ! Nous laissons les gros chats à leur oisiveté béate et entamons la longue piste pour Mabuasehube notre camp de ce soir, mais au Botswana.On traverse de très beaux paysages caractéristiques du désert de Kalahari avec les dunes parsemées d’une herbe sèche et de buissons épineux. De temps en temps, on surprend quelques animaux dans cet environnement si inhospitalier. La piste est assez pénible avec constamment trous et bosses dans le sable, donc on avance lentement. Et surtout, il fait très très chaud alors c’est vite crevant, le Botswana, ça se mérite. Même la halte pique-nique s’avère éprouvante dans cette chaleur et pourtant, on a trouvé de l’ombre.

Au bout de plusieurs heures de ce régime, on arrive à la zone de Mabuasehube mais il nous faut encore rejoindre notre emplacement de camping perdu dans la brousse. Heureusement, le sable profond disparait progressivement et l’état de la piste s’améliore. Les paysages ont doucement changé et sont magnifiques. J’adore rouler dans ces décors sauvages avec la piste de sable tour à tour blanc, blond ou ocre, les herbes séchées qui ondulent au gré du vent, quelques acacias et un ciel immense.

Les dunes du Kalahari côté Botswana sont aussi rouges que celles côté Afrique du Sud Pendant un bon moment, on enchaîne les cordons de dunes

Les dunes du Kalahari côté Botswana sont aussi rouges que celles côté Afrique du Sud

Pendant un bon moment, on enchaîne les cordons de dunes

Un bubale très attaché à son arbre

On adore ces paysages typiques de cette partie de l'Afrique australe

Un bubale très attaché à son arbre

On adore ces paysages typiques de cette partie de l'Afrique australe

Un petit groupe de gnous broute une herbe complètement desséchée Les pistes sont tellement fréquentées qu'on surprend parfois des animaux endormis

Un petit groupe de gnous broute une herbe complètement desséchée

Les pistes sont tellement fréquentées qu'on surprend parfois des animaux endormis

On arrive ensuite dans la région des pans, ces lacs salés asséchés qui regorgent d’eau et donc de vie à la saison des pluies. Mais là, nous sommes à la toute fin de la saison sèche et il y a peu d’animaux mais ce n’est pas grave car c’est de toute façon très beau.

Arrivés à notre pan, on trouve un groupe de gens installés dans un camp et on discute un peu avec eux. Ils nous conseillent de tout ranger la nuit, même les chaises, à cause des hyènes qui peuvent emporter n’importe quoi si ça leur chante. On laisse nos voisins pour nous installer à notre emplacement quelques centaines de mètres plus loin. On a une très jolie vue sur le pan mais pas de point d’eau donc peu de chance d’avoir des visites d’animaux.

Pourtant, une jolie mangouste jaune nous rend visite et s’approche très facilement. Au lieu de lui donner à manger, chose qu’l ne faut absolument pas faire de toute façon, nous lui laissons une coupelle remplie d’eau et on la laisse boire. Elle semble se délecter du déliceiux breuvage mais n’en abuse pas pour autant, elle doit être habituée à s’en passer pour survivre.

En fin de journée, nous parvenons au but de notre trajet : les pans de Mabuasehube Quel plaisir d'évoluer dans ces immensités sauvages !

En fin de journée, nous parvenons au but de notre trajet : les pans de Mabuasehube

Quel plaisir d'évoluer dans ces immensités sauvages !

Pour une fois, cette petite mangouste jaune n'aura pas à aller bien loin pour trouver de l'eau

Juste la nature et nous !

Pour une fois, cette petite mangouste jaune n'aura pas à aller bien loin pour trouver de l'eau

Juste la nature et nous !

Au loin, une hyène brune passe et se perd dans la végétation dès qu’elle s’aperçoit qu’on l’a repérée.

Et puis on a droit à un fantastique coucher de soleil : pas de doute, on est bien dans le Kalahari.

Les couchers du soleil dans le Kalahari sont souvent fantastiques

Les couchers du soleil dans le Kalahari sont souvent fantastiques

Samedi 9 Novembre

Il n’y a pas eu un seul bruit pendant la nuit, à part les pintades et autres oiseaux habituels des lieux au petit matin.
On se lève en compagnie des écureuils de terre et de notre petite mangouste. On observe leur petit manège avec plaisir pendant notre petit déjeuner, ils semblent cohabiter sans trop de problème.

Puis on laisse notre petit monde pour aller faire le tour des pans, en particulier, ceux qui sont censés abrités des trous d’eau et donc peut-être des lions. C’est le cas de celui de Khiding, mais quand on arrive sur place il n’y a personne, enfin pas de prédateurs. Mais on a la joie de surprendre des suricates qui disparaissent en un clin d’oeil. Ces drôles de petits animaux, particulièrement bien adaptés à la vie dans ce désert, sont très rapides car ils sont le repas potentiel de biens des prédateurs. Ils peuvent également compter sur la solidarité entre congénères pour les avertir d’un danger imminent. Leur efficacité ne nous facilite pas la tâche même si sur ce coup là on a quand même eu la chance d’en voir plusieurs. On continue l’exploration des autres pans mais sans beaucoup plus de succès, mais ce n’est pas grave, la majesté des lieux suffit à satisfaire notre soif de beauté sauvage.

Le pan asséché est déserté ce matin On tombe nez à nez avec des suricates en maraude

Le pan asséché est déserté ce matin

On tombe nez à nez avec des suricates en maraude

Pendant que les autres suricates cherchent de la nourriture, l'un d'entre eux fait le guet

Ces jeunes koudous refusent de quitter la piste et nous servent d'éclaireurs pendant un petit moment

Pendant que les autres suricates cherchent de la nourriture, l'un d'entre eux fait le guet

Ces jeunes koudous refusent de quitter la piste et nous servent d'éclaireurs pendant un petit moment

On doit cependant quitter le parc avant midi alors on se dirige vers la porte de sortie. Les formalités de sortie effectuées, on prend la piste qui suit exactement les limites du parc avec du sable mais cela reste roulant. La piste part ensuite sur Hukuntsi mais avec du sable beaucoup plus mou et avec cette chaleur, les voitures sont à la peine. On parvient quand même sans trop tarder jusqu’au goudron. 

Parfois les pistes sont plus difficiles en dehors des parcs qu'à l'intérieur

Parfois les pistes sont plus difficiles en dehors des parcs qu'à l'intérieur

On pique-nique dans une aire aménagée au bord de la route qui ne nous épargne pas pour autant la fournaise ambiante. On rejoint la Trans Kalahari Highway à Kang, un gros point sur la carte, un gros village en réalité qui rassemble quelques maisons mais surtout une station essence et un petit supermarché. On retire un peu d’argent et surtout on fait une pause glace car la chaleur est intenable. Je suis encore une fois limite car on ne met jamais la clim dans la voiture sauf cas de force majeure. Pour me rafraichir un peu je trempe une serviette dans laquelle je me drape. La sensation de bien-être est immédiate et me permet de récupérer un peu, je crois que j’ai trouvé le remède miracle pour supporter un peu mieux cette chaleur terrible.

Après avoir repris quelques forces, on remonte dans nos voitures pour effectuer les presque 300 kilomètres qu’il nous reste à parcourir. Même si c’est de la bonne route et qu’il y a peu de circulation, c’est difficile de rouler dans de telles conditions, alors on s’arrête au bord de la route pour faire une pause. Une voiture s’arrête un peu plus loin et deux hommes viennent vers nous. Ils viennent juste nous saluer et discuter un peu avec nous car ils sont heureux de nous voir. On leur explique qu’on est déjà venu plusieurs fois au Botswana et qu’on apprécie particulièrement l’accueil chaleureux de ces habitants, comme ils nous en font encore une fois la démonstration. Ils repartent tout contents de notre rencontre et nous aussi !
La plupart du temps, les paysages du Botswana sont très monotones sur la route
A ce rythme, on arrive assez tardivement à Ghanzi alors on s’offre un peu de réconfort avec un bon repas au restaurant avec vue sur un trou d’eau aménagé où plusieurs animaux viennent boire.
 

Dimanche 10 Novembre 

Ghanzi est une grande ville pour le Botswana avec les équipements modernes qu’on peut attendre comme supermarchés, garage, … Alors on fait de bons ravitaillements sachant qu’on part pour le parc du CKGR, le Central Kalahari Game Reserve, pour plusieurs jours. On doit donc être en autonomie totale pour un bon moment. On fait les courses et bien sûr, le plein complet de carburant y compris le réservoir supplémentaire qui équipe nos 4x4. Mais au moment de partir, Totoy ne démarre plus ! David bataille un petit moment et découvre l’orgine du problème : la cosse plus de la batterie est carrément cassée. David répare comme il peut et on comprend mieux les petits problèmes électriques qu’on avait eu au début et pourquoi AluCab avait dû changer la batterie alors qu’elle avait été changée la fois d’avant. On part mais c’est déjà 11H.
On tente une piste de sable qui est à priori plus longue pour aller à Xade mais normalement meilleure que la piste directe. Et comme cette dernière piste on l’avait déjà testé en 2008 et qu’on l’avait trouvé très dure, on se dit que ça vaut le coup de tenter notre chance. La piste est plutôt bonne mais il y a souvent des barrières pour le bétail qu’il faut descendre ouvrir et refermer à chaque passage. Aujourd’hui, il fait encore extrêmement chaud. En roulant c’est à peine supportable avec l’air chaud mais quand il faut descendre pour ce rituel des barrières, on sent le sable brûlant même à travers les nu-pieds et la chaleur qui réverbère de partout et c’est un coup de chaleur à chaque fois.
On a du mal à y croire mais une des principales activités du Botswana est l'élevage du bétail A chaque changement de ferme, le rituel d'ouverture et de fermeture des barrières

On a du mal à y croire mais une des principales activités du Botswana est l'élevage du bétail

A chaque changement de ferme, le rituel d'ouverture et de fermeture des barrières

Un panneau indique un lodge pas très loin, alors on improvise un détour pour voir si on peut y faire halte. Quand on arrive, on surprend tout le personnel car il n’y a aucun client et il n’en attendait pas de sitôt apparemment. On demande si on peut manger ou boire un coup mais on nous dit qu’on doit attendre le manager. Il y a un point d’eau aménagé et on patiente en regardant défiler gnous et koudous assoiffés. Mais au bout d’un bon moment on ne voit toujours personne pour nous renseigner alors on repart. Il est vrai que ce genre d’endroit n’est pas passant et tout le monde vient après avoir réservé alors on comprend bien que notre débarquement à l’improviste n’est pas facile à gérer. Dommage, l’établissement était très beau et faisait envie et on a été bien accueilli, on testera peut-être une autre fois.

On cherche un coin d’ombre pour essayer de pique-niquer mais il n’y a plus d’arbre depuis un bon moment alors on se contente d’un arbuste rabougri pour échapper aux rayons ardents du soleil et atténuer un peu la chaleur insupportable. J’ai déjà dit qu’il faisait très, très, très chaud ?

On continue jusqu’à rejoindre enfin la piste principale de la bordure du parc, puis on attaque la piste officielle dans le parc. Ces 20 km de sable profond avec ornières sont la pire partie de toute la journée et sont sur le point de nous achever quand on parvient enfin au quartier général des rangers. On fait les formalités d’entrée ce qui nous permet de faire une petite pause puis on part vers le nord pour Piper Pan.
Heureusement, la piste s’améliore nettement et on peut admirer les beaux paysages du Kalahari. Il est plus de 16H, ce qui veut dire que le soleil commence à décliner et donc que notre calvaire touche à sa fin pour aujourd’hui. On peut se laisser aller et profiter pleinement des panoramas désertiques qu’on aime tant. En approchant de Piper Pan, l’environnement change avec l’apparition des pans qui attire généralement les animaux. Justement, en fin d’après-midi, on tombe sur 2 ratels en goguette, probablement une mère et son petit. C’est pas souvent qu’on peut voir ces animaux qui ressemblent un peu à des blaireaux, et qui ont un caractère bien trempé, à tel point que même les lions n’osent s’y frotter.
On arrive enfin à l’emplacement qu’on a réservé depuis des semaines mais il est déjà occupé, en plus par un couple de français ! Comme ils sont installés depuis un moment et qu’ils n’ont pas l’air de vouloir bouger, on part à l’autre emplacement à plusieurs centaines de mètres. On est tout près du pan, mais il fait presque nuit. De toute façon, on ne voit aucun animal passer à part un gnou. La nuit arrive enfin avec sa fraîcheur toute relative qui permet quand même aux organismes de se remettre. On en apprécie d’autant plus notre rituel de l’apéritif et du repas du soir. Au Botswana, les emplacements de camping dans les parcs ne sont pas cloturés, on est donc en immersion totale dans la nature et particulièrement ici où les autres voisins humains sont à plusieurs centaines de mètres. Pourtant, ce soir on n’observe aucun animaux. On se couche sans grand espoir d’être bercé par les rugissements des lions car s’il n’y a pas de proies, peu de chance d’avoir des prédateurs dans le parages.

Lundi 11 Novembre

La nuit a été particulièrement calme et reposante. Grâce au climat sec et aride, les nuits sont relativement fraîches par rapport à la chaleur torride qui sévit le jour et on peut récupérer un minimum. On est donc très motivés pour nous rendre au plus tôt au trou d’eau pour espérer voir un maximum d’animaux qui viendraient s’abreuver à l’aube et pourquoi pas, croiser des animaux aux moeurs nocturnes en retard sur leurs habitudes. On avale un café vite fait, on viendra déjeuner plus tard et on part plein d’espoir au trou d’eau. 
Arrivés sur place, alors que le soleil est déjà bien levé, plusieurs girafes s’approchent accompagnées par d’autres herbivores. Elles ont du mal à venir plus prés et semblent un peu anxieuses. On se dit qu’elles ont peut-être un peu peur des voitures alors on laisse un peu plus de distance. Elles font quelques pas en avant puis rebroussent chemin, hésitent mais sont tiraillées par la soif. Le manège dure un petit moment quand tout à coup, une silhouette se profile au loin dans la lumière rasante du matin : c’est un lion ! Puis 2, 3 et enfin 4 qui viennent boire au trou d’eau. La vision est magnifique avec les couleurs chaudes du petit matin. On comprend mieux pourquoi les girafes étaient si hésitantes, elles se tiennent à une distance respectable mais n’ont pas renoncé pour autant. Quel spectacle enchanteur de voir ces magnifiques félins, se presser l’un contre l’autre, et laper en choeur cette eau si précieuse. Puis ils s’en vont l’un après l’autre, comme ils sont venus.
Leur départ soulage tous les autres animaux environnants qui n’étaient pas particulièrement inquiets mais qui surveillaient les moindres faits et gestes de ces chasseurs carnassiers en puissance. Peu à peu, ils s’approchent du trou d’eau pour venir étancher leur soif eux aussi. Springboks, oryx, gnous, koudous et girafes viennent chacun leur tour et parfois restent ensemble. Pour les girafes, l’action de boire les rend très vulnérables à une attaque de prédateur et on comprend mieux qu’elles veulent se prémunir au maximum de toute menace éventuelle. Après ce magnifique spectacle, on revient au camp pour prendre un bon petit-déjeuner et plier nos affaires.
On poursuit l’exploration des pans alentours et pour maximiser nos chances, nous partons dans une direction tandis que Serge et Jacline partent dans la direction opposée. Au bout de quelques minutes, ils nous appellent à la VHF pour nous signaler un guépard au prochain pan. En suivant, ils nous rappellent pour dire qu’il y en a un autre, puis encore un autre ! Nous faisons demi-tour en un éclair et retrouvons en quelques minutes Serge et Jacline en train de contempler ces superbes animaux cachés dans un épais buisson, juste à côté de la piste. On se gare à côté et nous aussi, admirons le spectacle : c’est en fait 4 guépards qui se sont enfouis sous un arbuste pour se reposer. Ils sont plus ou moins entassés l’un sur l’autre pour rester à l’ombre dans ce petit espace. C’est parfois difficile de s’y retrouver dans ce mélange de têtes, de pattes et de robes mouchetées, mais ils sont bien 4 guépards. Incroyable ! C’est déjà une chance d’en voir un de près et aussi longtemps, alors 4, on n’en revient pas de ce cadeau que nous fait le Kalahari. Quand on est arrivé hier soir à Piper Pan, on a vu juste un gnou, c’était désert, et ce matin c’est un véritable défilé de faune sauvage, quel contraste !
On se résout à quitter les environs de Piper Pan pour remonter vers un autre trou d’eau, celui de Letiahau. La piste quitte vite les pans et traverse de nouveau les étendues désertiques du Kalahari. Au détour d’un arbuste, on essuie la charge d’un oryx qui a dû sûrement croire qu’on allait lui piquer son coin d’ombre. On arrive au Letiahau waterhole mais il y a juste un oryx qui tente de se rafraîchir en trempant ses pattes dans une eau boueuse.
On profite des arbres alentours pour faire une halte pique-nique. Comme d’habitude ces derniers temps, je suis affublée de ma serviette trempée dans de l’eau qui ne me quitte plus et grâce à laquelle je peux supporter cette chaleur écrasante. J’ai déjà dit qu’il faisait très, très, très chaud ?
Comme on doit camper à Passarge Valley et qu’on veut éviter un immense détour, on repart en arrière pour prendre une piste qui y mène plus directement. Elle se révèle assez moyenne et par endroit même carrément pénible. Heureusement, on traverse de beaux décors désertiques. En général, on ne voit quasiment pas d’animaux car il n’y a pas de pans aux alentours ni d’anciens lits de rivière asséchés. Au bout de deux grosses heures de ce rythme de croisière, on arrive enfin au trou d’eau de Passarge Valley.
On tombe sur deux gros lions en train de dormir à l’ombre d’un arbuste rabougri et un qui part sur la piste. Comme ils n’ont pas vraiment l’air de vouloir quitter les lieux, on décide d’aller d’abord repérer le camping où on doit dormir pour revenir ensuite.
Quelques kilomètres plus loin, on aperçoit 3 lionnes en pleine sieste sous un arbre. On s’approche un peu dans le bush pour les observer de plus près puis on repart. Mais on se rend compte qu’on a crevé. Pas évident de changer de roue sur cette piste de sable mou alors on tente de rentrer ainsi jusqu’au camp et de réparer là-bas.
Quelques minutes après, on arrive à notre emplacement qui est occupé : c’est le même couple de français de la veille qui n’ont aucune intention de bouger. Il ne manquait plus que ça ! Impressionnant de voir autant de sans-gêne car ils n’expriment aucune excuse. Inutile de s’énerver après eux, ça ne servirait à rien si ce n’est gâcher une soirée qui de toute façon ne sera pas comme on le rêvait. Ils pourraient quand même comprendre que si on vient dans des endroits comme le Kalahari, c’est pour vivre seuls des moments rares au coeur de la nature et qu’on veut bien les partager en famille ou entre amis, mais pas avec des personnes aussi peu respectueuses des autres, sans compter qu’on s’évertue à tout organiser avec des réservations pour respecter les règles et que eux n’en ont strictement rien à faire. 
Inutile de se disperser en énergie négative, on a assez à faire comme ça. David fait un changement express de la roue et on repart direct au trou d’eau tandis que Serge et Jacline préfèrent rester pour se reposer un peu. On arrive au trou d’eau en un petite demi-heure, les lions sont toujours là et une lionne les a même rejoint. Au bout d’un moment, l’un d’entre eux part boire et chacun leur tour ils vont s’abreuver. On les observe jusqu’au coucher du soleil, trop heureux de profiter de ces superbes instants pour nous tout seuls.
On doit rentrer avant la nuit noire alors on repart. Sur la route du retour, on croise nos 3 lionnes de tout à l’heure sur la piste. Elles sont bien plus réveillées qu’avant, on dirait qu’elles partent chasser. Le trou d’eau est à peine à 6 kilomètres à vol d’oiseau et on se demande si elles appartiennent au même clan que nos gros lions. En tout cas, on espère bien entendre des rugissements cette nuit.

Mardi 12 Novembre 

Cette nuit encore on n’a entendu absolument aucun bruit, ça commence à être frustrant. On retourne d’emblée au trou d’eau d’hier soir mais cette fois on a pris le petit déjeuner car on ne repasse pas par ici, alors forcément, on arrive un peu tard. Il y a pleins d’animaux en train de boire mais plus aucune trace des lions. On reste un bon moment pour admirer le spectacle. Les animaux débarquent le plus souvent en groupe. On ne les voit pas toujours arriver car ils descendent des dunes couvertes d’arbustes et de buissons donc ils sont la plupart du temps cachés et tout à coup, ils surgissent à quelques centaines de mètres, s’approchant délicatement du trou d’eau, surveillant les alentours, tous leurs sens aux aguets. 
On quitte le trou d’eau pour prendre la piste qui coupe au plus court à travers le parc pour rejoindre Deception Valley. La piste est absolument rectiligne sur près de 60 kilomètres de sable à travers la végétation plus ou moins épaisse de la brousse. On y rencontre bien sûr très peu d’animaux mais on s’y attendait. 
On arrive ensuite à l’autre région du parc qui concentre plusieurs pans et donc offre plus de possibilité de rencontrer la faune sauvage. Mais à Sunday Pan, personne, même pas au trou d’eau aménagé. On enchaîne ensuite avec la magnifique Deception Valley, emblématique du CKGR et pour cause, les paysages sont magnifiques avec les étendues planes, lisses et blanches des pans, bordées par de la végétation. Parfois, des îlots de verdure ou d’acacias, surgissent au coeur de ces pans, telles des oasis de vie. Le Kalahari nous dévoile une autre de ses facettes et encore une fois, le décor est somptueux. On effectue une dernière tentative autour du Deception pan et on débusque un guépard qui s’enfuit dans les broussailles dès qu’il nous aperçoit. On ne peut pas avoir toujours de la chance.
On prend la piste qui nous amène à la porte de sortie du parc et on effectue les formalités de sortie. Comme à chaque fois, c’est l’occasion pour nous de discuter un peu avec les rangers. Ils nous disent que les lions sont ici tous les jours et même qu’ils viennent chasser ici car il y a un point d’eau juste à côté du bureau qui attire forcément pas mal d’animaux des alentours. On a intérêt à faire attention où on va quand on travaille et vit ici !
On nous indique la meilleur piste pour nous rendre à Maun, elle suit exactement les limites du parc, puis longe une barrière vétérinaire absolument rectiligne sur plus de 80 kilomètres et même si c’est une piste de sable, elle est assez roulante.
A mi parcours, on cherche un peu d’ombre pour pouvoir pique-niquer, mais les arbres en bord de piste, suffisamment grands et hauts, sont rares et comme ils servent d’abri aux animaux, le sol est jonchés de crottes séchées. Comme on a un auvent, on sort l’installation pour se poser à l’abri du soleil. Il fait encore et toujours une chaleur énorme et ce serait suicidaire que de rester directement au soleil même pour un bref moment. J’ai déjà dit qu’il faisait très, très, très chaud ?
Après cette halte pas forcément des plus agréables, on repart sur la piste enfermée entre la barrière vétérinaire à gauche, et la clôture d’une grande ferme à droite. On retrouve plus loin le goudron et on arrive à la grande ville de Maun en début d’après-midi. On se met en quête d’un bon logement pour permettre à nos organismes et à nos voitures de se remettre de tout ce qu’on leur fait endurer. On tente plusieurs adresses et finalement on revient à notre premier essai avec un grand bungallow avec air conditionné, cuisine équipée et parking à côté pour pouvoir nous occuper de nos voitures, en plus pour un prix raisonnable. En puis, le lodge dont il fait partie a un beau bar-restaurant et une grande piscine, ce sera parfait pour nous reposer un peu.

Mercredi 13 Novembre

Aujourd’hui, c’est journée tranquille. Je démarre par une grasse matinée, enfin si on peut dire car je me lève vers les 9H, mais c’est quand même bien plus tard que d’habitude. Le chalet est équipé de la climatisation et avec la chaleur qui règne à l’extérieur, c’est un vrai bonheur de s’offrir un peu de fraîcheur. Alors on reste pas mal à l’intérieur à plus ou moins se prélasser. J’ai déjà dit qu’il faisait très, très, très chaud ?
On consacre l’après-midi à remettre un peu d’ordre dans la voiture et à faire un inventaire de ce qu’on devrait acheter vu qu’on a retrouvé la civilisation mais qu’on va la quitter très vite pour plusieurs jours. Une fois muni de notre liste, on part en ville pour faire notre ravitaillement. Mais avant, on va à l’aéroport faire le tour des flying operators qui proposent un survol du delta de l’Okavango. Comme on est 4 passagers, on peut affréter directement un petit avion juste pour nous. Rendez-vous est donné pour demain matin à la première heure. Puis on va faire les courses de ravitaillement pour 4 jours et même s’il y a plusieurs supermarchés à Maun, ce n’est pas forcément évident de trouver son bonheur, mais avec plusieurs allers-retours, on y arrive. On en profite aussi pour faire réparer notre pneu crevé, du coup il fait presque nuit quand on rentre au chalet. Pour couronner cette journée de presque farniente, on se fait une soirée resto, le luxe jusqu’au bout !

Jeudi 14 Novembre 

Ce matin, lever très tôt car on doit être à l’aéroport de Maun à 7H pour le survol du delta de l'Okavango. On passe les contrôles de sécurité de routine puis on se rend sur le tarmac pour monter dans notre petit avion. Il y a beaucoup d’avions, de toutes tailles, autour desquels beaucoup de monde s’affaire. En effet, beaucoup de lodges ou de camps de brousse du delta de l’Okavango ne sont accessibles que par avion donc tous les ravitaillements se font par avion, ainsi que le transport des passagers et de leurs bagages. Une vraie ruche.
On monte dans notre petit aéronef et rien que ça, c’est déjà très impressionnant car c’est sûrement le plus petit avion dans lequel on n’est jamais monté puisqu’on est complet avec 5 personnes, nous 4 plus le pilote bien sûr. 
Dans un bruit de tondeuse à gazon, on décolle et on survole la ville quelques minutes puis on franchit la barrière vétérinaire, là où le delta commence.
On remonte une rivière puis on traverse des plaines où on peut voir pas mal d’animaux. Les paysages sont très secs, on voit vraiment que la saison sèche a duré très longtemps cette année. On surprend quelques éléphants et aussi un rhinocéros et son petit. On redescend ensuite une autre rivière, c’est vraiment très beau avec le bleu de l’eau, le vert de la végétation autour et le jaune qui vire à l’ocre dans les parties plus sèches.
Malheureusement, à force de regarder dans tous les sens et avec en plus l’avion qui bouge pas mal, je commence à être sérieusement malade et je dois me concentrer toute la deuxième moitié du vol pour ne pas sortir le sac en papier prévu pour les cas d’urgence. J’enrage d’être trahie ainsi par mes sens car je rate beaucoup du fabuleux spectacle alors que je les entends s’extasier à chaque fois qu’ils découvrent de nouveaux animaux. On atterrit enfin et même avec les pieds sur terre, je suis vraiment mal, alors on rentre au chalet et pendant que les autres vont prendre un copieux breakfast, je repars au lit pour essayer de me remettre comme je peux.
Ce vol n’a pas été aussi extraordinaire que la première fois qu’on l’avait fait David et moi lors de notre découverte du Botswana pendant notre traversée de l’Afrique il y a presque 10 ans, mais la saison sèche doit y être pour beaucoup. Peut-être aussi la surprise et l’émotion qu’on avait ressenties devant tant de beauté, j’en avais les larmes aux yeux tellement c’était beau, étaient amplifiés par l’étonnement de la découverte. En tout cas, j’espère y revenir encore et être capable de résister et donc d’apprécier ces instants magiques jusqu’au bout.
En fin de matinée, on lève le camp et on quitte Maun pour une longue route très monotone.
Au bout d’une centaine de kilomètres, il est l’heure de manger alors on pousse jusqu’au lac de Ngami où on espère trouver un endroit tranquille pour déjeuner. Mais à notre grande surprise, il y a énormément de monde. Il y a des huttes rassemblées en clan un peu partout avec du poisson en train de sécher. On continue la piste jusqu’au bout, elle aboutit dans le lac. On y découvre plein d’oiseaux, des marabouts entre autres et des pêcheurs qui vont et viennent sur leurs embarcations. On discute avec l’un d’entre eux qui nous explique qu’ils sont tous là pour pêcher la brême à 3 points. Ils le font 10 mois par an et vendent le poisson tel quel ou séché. Les conditions de vie sont très rudes car très rudimentaires malgré la présence de camion de santé et autres services de l’état. On les laisse à leur dur labeur et on continue pour pique-niquer plus loin sur la route qui monte au Panhandle. On y croise encore moins de monde que sur la route précédente qui est un axe important vers la Namibie.
Par contre, beaucoup de bétail livré à lui-même qui mange le peu d’herbe sur le bord de la route. En effet, c’est un peu plus vert et les arbustes sont devenus des arbres.
On fait une halte un peu avant Tsau pour cacher notre viande qui pourraient être saisie au point de contrôle vétérinaire. 
A Etsha 13, on quitte la route pour une piste de gravel, qui après le dernier hameau se transforme en piste de sable bien profond et bien tape-cul. On se fait brasser de partout mais les paysages traversés sont très jolis avec ces sortes clairières d’herbe verte fendues par les pistes de sable blanc et bordées de bosquets d’arbres. C’est encore plus joli quand on arrive au camping et sa terrasse sur le lagon de l’Okavango. L’endroit parfait pour savourer cette fin de journée en sirotant une boisson bien fraiche avec une si belle vue.

Vendredi 15 Novembre 

Départ assez tôt finalement et de nouveau la fameuse piste pour rejoindre la gravel puis la route de goudron. On part en excursion pour Tsodilo Hills, montagnes sacrées du Botswana à plusieurs titres. C’est le plus haut sommet du pays même si ça ne monte qu’à 400 mètres de plus que le désert environnant. D’ailleurs, rien que le fait de découvrir ces petits massifs rocheux qui surgissent de nulle part dans la platitude infinie du Kalahari donne aux lieux une atmosphère déjà mystique. 
Heureusement pour nous, le ciel est couvert de nuages aujourd’hui et on peut sans trop de peine faire une visite guidée pour découvrir les trésors cachés des Tsodilo. Et ils sont nombreux car près de 100 000 ans d’histoire habitent ces montagnes. Notre guide nous en explique une partie avec les 3 collines qui représentent une famille entière, le père la mère et l’enfant. Le long du Rhino Trail, le sentier que nous suivons, on peut découvrir multiples peintures rupestres, qui datent de 10 000 à 3 000 ans avant JC. Pour les plus visibles, on reconnait sans peine les animaux qui entouraient les hommes de l’époque, en particulier l’éland du Cap, leur animal fétiche. Mais on peut observer beaucoup d’autres animaux comme éléphants, girafes, rhinocéros et plus surprenants dans ce désert loin des côtes, pingouins et baleines. Non seulement c’est beau, mais c’est aussi très émouvant de savoir que quelqu’un, il y a très longtemps de ça, munis de quelques objets rudimentaires, a pu exprimer son art et laisser un témoignage de son expérience dont on est encore spectateur aujourd’hui. Comme le peuple San occupe cet habitat depuis des siècles, ces montagnes sont riches de leur histoire mais aussi de leur savoir et de leur culture. Notre guide, à chaque occasion, nous fait découvrir les plantes et arbres qui nous entourent et nous en délivrent leurs vertus souvent bénéfiques pour la santé. 
On termine notre promenade crevés, mais heureux de cette découverte. 
On profite de l’aménagement du centre pour pique-niquer et comme les nuages cachent le soleil on ne souffre pas de la chaleur extrême habituelle. J’ai déjà dit qu’il faisait très, très, très chaud ?
On reprend la route pour revenir sur nos pas et faire la centaine de kilomètres qui nous sépare des Etsha, ces différents villages nés dans les années 70 pour accueillir des réfugiés fuyant la bande de Caprivi à cause de la guerre civile en Angola. 
Encore une superbe illustration des magnifiques pistes d'Afrique australe
Arrivés près du but, comme il n’est pas trop tard, on tente une autre adresse de camping situé lui aussi sur le canal de Panhandle, mais un peu plus haut. La piste est bien meilleure mais le reste est moins bien en particulier l’emplacement par rapport au canal. On en profite quand même pour boire un coup et on rencontre un couple de français, Michel et Marie-Anne, qui ont l’habitude de voyager en Afrique australe car photographe animalier amateur mais chevronné. ALors forcément on discute un moment et on échange quelques tuyaux.
On repart au Guma Lagoon qu’on préferre malgré la mauvaise piste pour y accéder : au Botswana, tous les bons plans se méritent !
On doit faire un détour de 25 kilomètres alors qu’on est à peine à 1 kilomètre à vol d’oiseaux, c’est quand même un peu énervant parfois.
On arrive quasiment au coucher du soleil et on est heureux de retrouver ce magnifique et paisible endroit qu’est le Guma Lagoon.

Samedi 16 Novembre 

Une fois n’est pas coutume, nous démarrerons notre journée en bateau au petit matin. On s’offre une ballade de 2 heures dans le bras de l’Okavango qui forme ensuite ce lagon où nous sommes installés. 
Notre guide, qui connait le coin par coeur, nous mène dans le labyrinthe formé par les payrus, les joncs et des sortes de roseaux qui nous entourent. Il nous explique l’écosystème très particulier et très précieux dans lequel on évolue. Le système des papyrus flottants et des îlots de terre qui évolue suivant la saison. Ils sont brûlés régulièrement pour entretenir le chenal même si les hippopotames et les crocodiles jouent un rôle important dans cette action. On passe d’un chenal immense à un chenal si étroit qu’on frôle les papyrus avec notre bateau pour déboucher ensuite dans un superbe et large lagon à l’eau cristalline où fleurissent des nénuphars. C’est absolument magnifique. Et bien sûr, il ne faut pas oublier les multiples oiseaux qui vivent dans cet habitat unique et qui l’agrémentent on ne peut mieux.
En revenant vers le camp, le guide nous montre les retardataires du Barber Run, la migration qu’effectue chaque année un poisson très apprécié des pêcheurs appelé Barber fish, qui remonte jusqu’au delta de l’Okavango pour y frayer.
Le trajet du retour donne l’occasion au guide de révéler ses talents de pilote en fonçant dans le dédale des chenaux qui s’enchainent, virage après virage. Nous revenons au camp, enchantés par cette incursion au coeur de l’Okavango, convaincus une fois de plus que ce delta est un des plus beaux endroits sur cette planète.
La piste s’avère plutôt roulante, parfois très large. On s’arrête pique-niquer juste au bord pensant que personne ne passe. Un véhicule arrive et s’arrête. Trois gars complètement bourrés descendent et tentent de venir discuter avec nous mais on ne les sent pas trop. On leur montre gentiment mais fermement qu’ils ne sont pas vraiment les bienvenus dans cet état. On est content de les voir s’éloigner même s’ils représentent un vrai danger public à rouler dans cet état et à cette vitesse. 
La même piste en saison des pluies, ça doit être bien plus sportif
On arrive enfin au petit poste frontière de Dobe où on effectue assez facilement les formalités de sortie du Botswana. Par contre, on a encore droit à un contrôle vétérinaire pour la viande et après une scène de cache-cache digne des meilleures scènes des films comiques du cinéma muet, on se fait prendre avec du boeuf sous-vide. On montre qu’on a acheté la viande à Maun en supermarché, qu’elle est sous vide et qu’on va pas pouvoir se ravitailler avant un bon moment en Namibie alors on finit par passer sans problème.
Côté namibien, les formalités sont réalisées assez rapidement bien que les douaniers viennent contrôler les numéros de châssis et de moteur de nos véhicules. Ca se voit qu’on a quitté le Botswana, on roule sur une belle et grande piste de gravel jusqu’à Tsumkwe. Mis à part le meilleur état de la piste rien ne change, on traverse les mêmes paysages arides.
Nous arrivons à la petite ville de Tsumkwe qui fait assez désolée. On trouve le lodge du coin qui fait aussi camping et on s’y installe pour passer la nuit et se remettre de la chaleur qui commence enfin à tomber en cette fin de journée. J’ai déjà dit qu’il faisait très, très, très chaud ?

Afrique du Sud-Botswana-Namibie 2ème partie : le Botswana, du Kgalagadi Transfrontier Park au Panhandle Okavango en passant par le Central Kalahari GR

Ca peut toujours servir :

  • Visas Botswana : gratuit, à la frontière.
  • 1 Euro = 11,5 BWP =  11,5 Pulas
  • 10 BWP (pulas) = 0,87 Euro
  • Litre Gas-oil : de 9,88 à 9,94 BWP
  • Guide utilisé : The Lonely Planet : Excellent guide en langue anglaise, existe aussi en version française. J'ai retesté pour comparer avec les Bradt qui sont très bons sur toute la partie Afrique Orientale avec en plus un blog pour les infos mises à jour.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Repas standard pour 2 (1 plat avec avec 1 boisson par personne) = autour de  300 BWP pour les restos des lodges, au standing plus élevé ou dans des zones plus touristiques.
  • Entrée Kgalagadi Transfrontier Park - KTP, valable jusqu'au lendemain 11 heures : 
    • 2 personnes = 40 BWP
    • 1 nuit au campsite public de Mabuassehube = 120 BWP
    • la voiture = 4 BWP 
    • réservation à l'avance obligatoire si on vient d'Afrique du Sud
  • Entrée Central Kalahari Game reserve - CKGR, valable jusqu'au lendemain 11 heures : 
    • 2 personnes = 240 BWP
    • 1 nuit au campsite public de Piper Pan et 1 à Passarge Valley  = 200 BWP / personne / nuit
    • la voiture = 50 BWP 
    • réservation à l'avance exigée
  • Réservations dans les parcs
    Avant, en dehors de la saison touristique, on pouvait se pointer à la gate du parc sans réservation et s'arranger  et payer sur place. Mais ceci est de plus en plus difficile, principalement depuis que le gouvernement du Botswana a privatisé la gestion d'une partie des campsites dans les parcs les plus connus, avec au passage une augmentation des tarifs ahurissante pour un même niveau de service qu'avant. Les campsites publics restent eux à des prix très raisonnables. Dans chaque parc, on peut généralement remplir un formulaire de satisfaction et nous ne manquons pas, à chacune de ces occasions, de montrer notre mécontentement sur ce choix de gestion et espérons que cette privatisation cessera prochainement.
    Pour les réservations, cela dépend de quelle société gère les campsites voulus. Pour gagner du temps et de la tracasserie, nous avons fait appel à un intermédiaire qui s'est chargé de tout ça pour un surcoût raisonnable (pour nous 500 BWP). Tout s'est fait par échange de mails avec beaucoup d'efficacité, donc je recommande leur service :
    Booking Office (Vehicle Hire & Park Bookings) Botswana Self Drive, demander Khutsi :http://www.botswanaselfdrive4x4.com/  
  • Hébergement :
  • Rien à voir avec l'Afrique du Sud, c'est même le plus souvent complétement l'opposé, en particulier dans les parcs. Non cloturés, extrêmement basiques (souvent il n'y a même pas d'eau et bien sûr pas d'électricité). Il faut être totalement auto-suffisant. Mais rien de tel pour avoir la sensation d'être complétement immergés dans la nature sauvage, nous on adore !
  • En dehors des parcs, on trouve des lodges et backpackers qui font aussi campings. En général c'est bien entretenus même si ce'est loin du niveau de confort habituel en Afrique du Sud.
    • Mabuasehube Camp - Kgalagadi transfrontier Park, KTP : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 60 BWP sur la base d'un emplement occupé par 4 personnes
      Emplacements disséminés dans le bush avec toilette sèche et douche où il faut amener son eau. Il faut être bien sûr auto-suffisant. Plus proche du bivouac que du camping, nous on adore !
    • Thakadu Camping - Ghanzi : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 140 BWP 
      Camping agréable dans un lodge avec bar et restaurant. Wifi disponible, accueil sympa.
    • Piper Pan 2 - Central Kalahari Game reserve, CKGR, : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 400 BWP
      A côté du pan et d'un trou d'eau très actif dans une zone bien fréquentée par les animaux. Un de nos campsites préférés, nous a toujours offerts d'excellents souvenirs.
      Emplacement dans le bush mais assez ouvert, avec toilette sèche et douche où il faut amener son eau. Il faut être bien sûr auto-suffisant. Plus proche du bivouac que du camping, nous on adore !
    • Passarge Valley 3 - Central Kalahari Game reserve, CKGR, : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 400 BWP
      Au bout de la très belle vallée de Passarge, en position dominante mais la végétation est très dense donc pas vraioment de vue. Pas trop loin d'un trou d'eau bien actif. 
      Emplacement dans le bush avec toilette sèche et douche où il faut amener son eau. Il faut être bien sûr auto-suffisant. Plus proche du bivouac que du camping, nous on adore ! 
    • Sedia Hotel Chalet - Maun : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 1200 BWP sur la base d'un grand bungallow très bien aménagé et décoré pour 4
      Bonne adresse avec piscine, bar, resto et le genre de service et d'activité qu'on attend de ce genre d'établissement. En dehors de la haute saison, on a pu négocié le prix
    • Guma Lagoon Camp - Panhandle, Etsha : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 248 BWP
      Notre coup de coeur du voyage ! Endroit un peu perdu et pas vraiment facile d'accès comme souvent au Botswana mais on est récompensé de ces efforts ! Emplacements disséminés dans le bush et petit lodge rustique mais avec le confort de base puisque eau chaude + sanitaires ! Installé au bord du Panhandle de l'Okavango. Bar avec terrasse sur le lagon, merveilleux coucher de soleil. Personnel attentionné, cool et sympa. Ne surtout pas rater le tour en bateau sur l'Okavang : magique.
  • Survol du delta de l'Okavango à Maun : 1800 BWP pour 2
    En fait, c'est un forfait pour la location de l'avion avec le pilote. Ca dépend ensuite du nombre de participants. Pour nous ça a été facile, avion 5 places et on était déjà 4 plus le pilote, bien sûr !
    Les différentes compagnies pratiquent le même tarif  

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