Afrique du Sud-Lesotho 2ème partie : de Kosi Bay au Lesotho

Afrique du Sud-Lesotho 2ème partie : de Kosi Bay au Lesotho

Afrique du Sud-Lesotho 2ème partie : de Kosi Bay au Lesotho

Du 6 au 11 mai 2013

Kosi Bay -> Sodwana Bay -> Hluhluwe Imfolozi GR -> Battlefield -> Dundee -> Drakensberg -> Sani Pass -> Lesotho -> Molumong -> Butha Buthe

Album photos Afrique du Sud-Lesotho 2ème partie : De Kosi Bay au Lesotho

Album photos Afrique du Sud-Lesotho 2ème partie :
De Kosi Bay au Lesotho

 

 

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Lundi 6 Mai

La journée d'aujourd'hui est totalement consacrée au iSimangaliso Wetland Park aussi connu sous son ancien nom Greater Santa Lucia Wetland Park. Ses 220 kilomètres de côte, soit 10% du rivage côtier d'Afrique du Sud sont  protégés car ils représentent un éco-système unique au monde réunissant récifs coralliens qui attirent plongeurs du monde entier,  dunes côtières, lacs et lagunes, zones humides et marais, mangroves, …. Pour pouvoir emprunter les pistes qui longent la côte il faut un permis que nous devons commencer par nous procurer. On espère qu'on pourra passer car le nombre de véhicules par jour est limité, mais comme on n'est pas en haute saison, on a bon espoir. Heureusement pour nous, le gérant du camping connait tout ça parfaitement et il nous indique la marche à suivre. On doit revenir en arrière, sur la grande route pour de nouveau emprunter une piste de sable qui nous mènera au bureau des permis. Tout le long de la route, des chalets et autres habitations sont proposées en location principalement pour les pêcheurs. En saison, le coin doit être très fréquenté, les Sud-africains étant férus de pêche et de nature. On arrive enfin au bureau où on nous délivre les fameux permis, on peut maintenant partir à la découverte du parc. Après avoir  traversé une végétation luxuiante, on débouche sur une piste de sable qui arpente de jolies dunes vallonnées et verdoyantes. Les paysages sont splendides. De temps en temps, de petites maisons de pêcheurs rappellent que la présence humaine est autorisée pour les tribus locales qui ont toujours pris soin des lieux.

On se rapproche de nouveau de la côte et surtout du lac de Kosi qu'on a finalement contourné. Hier c'est à son embouchure qu'on s'était rendu à pied, à la magnifique Kosi Bay. C'est vraiment caractéristique de la région, des systèmes lacustres qui sont interconnectés et dont certains sont reliés à l'océan par des canaux et des lagunes. Comme il est l'heure de manger, on profite d'une percée dans la forêt dense pour s'installer sur ses berges couvertes d'herbe. Tandis qu'on prépare le repas, on découvre deux invités qui heureusement restent à distance : deux hippopotames jouent à cache-cache dans les eaux du lac. Le soleil hésite à percer définitivement les nuages et ce n'est pas plus mal car il fait très vite chaud quand il y parvient. Après cette halte, on repart et en s'éloignant de la côte on retrouve cette très agréable piste de sable qui ondule parmi les dunes verdoyantes. De curieuses plantes, mi-fougère mi-palmier, parsèment les côteaux des dunes. Certaines d'entre elles arborent une sorte d'énorme pignon rouge-orangé. Très vite, on se retrouve à évoluer au milieu de véritables champs de ces drôles de plantes.

Quelques villages parsèment la piste côtière de Kosi Bay La piste serpente dans de superbes paysages de dunes verdoyantes
Quelques villages parsèment la piste côtière de Kosi Bay La piste serpente dans de superbes paysages de dunes verdoyantes
Le ciel hésite entre soleil et nuages, nous offrants une lumière irisée sur le lac de Kosi Bay Deux hippopotames nous accueillent au lac de Kosi Bay
Le ciel hésite entre soleil et nuages, nous offrants une lumière irisée sur le lac de Kosi Bay Deux hippopotames nous accueillent au lac de Kosi Bay
De très curieuses plantes jalonnent cette portion de la piste On passe de l'autre côté de la dune pour rejoindre l'océan
De très curieuses plantes jalonnent cette portion de la piste
On passe de l'autre côté de la dune pour rejoindre l'océan

On oblique sur la côte pour jeter un coup d'oeil à Black Rock, une superbe plage déserte et sauvage de l'Océan Indien qui, comme son nom l'indique, est bordée par de curieuses roches complètement noires, contrastant de façon saisissante avec le sable blanc, le vert de la végétation et le bleu de l'océan. Absolument magnifique ! On s'offre alors une petite ballade au dessus des rochers pour aller admirer de l'autre côté, l'immensité des rivages de l'Océan Indien

On reprend ensuite la piste principale qui continue de longer le cordon dunaire. Puis la piste s'enfonce de nouveau dans la forêt pour ensuite longer l'immense lac de Sibayi. Il est assez tard  et on n'est pas encore arrivés. A Mabibi, la piste passe près du lac, alors on fait un petit détour pour le voir de plus près. C'est un village et des gens sont présents. Un gars avec son pick-up semble en mauvaise posture. On se dit qu'il est planté alors on va le voir. En fait, ils sont venus chercher de l'eau mais il est en panne, son moteur refuse de démarrer. Dans son malheur, il a de la chance de tomber sur nous car avec son treuil, David peut le tirer des berges du lac et le ramener jusqu'à la piste principale. Sa femme et ses enfants et leurs cousins  observent la scène tout excités. Les gamines, omnubilés par mes cheveux longs, ne me lachent plus les mains. La femme veut absolument me prendre en photos et tout le monde y passe. C'est marrant, en général, c'est plutôt l'inverse, comme quoi on a toujours des surprises. On quitte notre petit monde alors que le soleil va bientôt se coucher. Ca n'arrange pas nos affaires mais ce contretemps a été surtout un très bon moment de rires et de clins d'oeils. 

Ces rochers noirs, qu'on dirait d'origine volcanique, ont donné son nom à la plage A perte de vue, l'océan peut se livrer à une démonstration de force et de puissance qui émane de cet endroit
Ces rochers noirs, qu'on dirait d'origine volcanique, ont donné son nom à la plage A perte de vue, l'océan peut se livrer à une démonstration de force et de puissance qui émane de cet endroit
De l'autre côté, la baie abritée est une véritable invitation au farniente et à la baignade Encore un lac de cet éco-système unique, le lac Sibaya
De l'autre côté, la baie abritée est une véritable invitation au farniente et à la baignade Encore un lac de cet éco-système unique, le lac Sibaya

On se retrouve à rouler dans la pénombre dans la forêt puis la piste quitte le parc et on emprunte ensuite le réseau de pistes forestières qui traversent les  immenses plantations qui entourent le parc. A la tombée de la nuit, on arrive enfin à Sodwana Bay et juste avant la fermeture, au campement. Mais le temps de faire les papiers d'entrée, il fait déjà nuit noire et c'est loin d'être l'idéal pour trouver un emplacement pour camper car ils sont disséminés dans la nature et bien cachés dans la végétation touffue. On finit par trouver un endroit pour s'installer et après cette journée bien remplie, on est bien contents de pouvoir se poser.

 

Mardi 7 Mai

C'est un réveil en fanfare que les singes nous réservent dès les premiers rayons de soleil. Peu après, c'est une troupe de mangoustes rayées qui investit les lieux pendant notre petit-déjeuner. Elles sont très curieuses, intrépides et n'ont vraiment pas froid aux yeux. Il s'en faut de peu pour que quelques unes d'entre elles ne montent dans une des voitures. On se régale de leur manège puis elles disparaissent aussi rapidement qu'elles sont venues.

Après ce réveil aussi palpitant, on va faire un petit tour à la baie de Sodwana. D'un côté, la plage sauvage est magnifique avec l'océan indien à perte de vue. Plus haut, en haut des dunes, un phare veille sur les visiteurs. De l'autre côté, dans la baie où se jette une sorte de petite rivière, c'est un ballet incessant de tracteurs et de 4X4 qui viennent récupérer les embarcations des plongeurs à bouteille. Sodwana Bay est un des spots de plongée les plus réputé d'Afrique du Sud tant au niveau de la flore que de la faune sous-marine. Forcément, il y a beaucoup de candidats. Alors on reste un petit moment sur la terrasse du bar pour prendre un breakfast complémentaire tout en admirant le spectacle.

Au camping, une bande de mangoustes rayées s'invitent au petit déjeuner Au bout d'un moment on ne sait plus vraiment qui observe qui !
Au camping, une bande de mangoustes rayées s'invitent au petit déjeuner Au bout d'un moment on ne sait plus vraiment qui observe qui !
Le phare de Sodwana Bay La plage de Sodwana Bay
Le phare de Sodwana Bay La plage de Sodwana Bay
 passe un bon moment à contempler le va et vien incessant des tracteurs et es pick-ups qui viennent remorquer les bateaux des Il faut vraiment être très motivés pour se baigner ici !
On passe un bon moment à contempler le va et vien incessant des tracteurs et es pick-ups qui viennent remorquer les bateaux des plongeurs Il faut vraiment être très motivés pour se baigner ici !

On quitte Sodwana pour aller à un autre parc, celui d'Imfolozi-Hluhluwe. On rentre par le côté Nord Est du parc, la partie Hluhluwe. Juste après la barrière, un groupe de zèbres nous accueille. Pourtant, après une aussi belle entrée en matière, force est de constater que les animaux se laissent désirer. Par contre, au niveau des paysages, on est plutôt gâtés. On est entourés par de grandes montagnes et des vallées. La végétation de buissons touffus est dense et nous complique la tâche pour voir des animaux. On fait une halte pique-nique au bord d'une belle rivière sinueuse. On continue notre exploration sans beaucoup plus de succès mais avec toujours autant de plaisir au vu des panoramas qu'on peut voir. En traversant la route nationale, on accède à l'autre partie du parc, la partie Imfolozi, surement appelée ainsi à cause de la rivière Imfolozi qui y passe. La proximité de cette grande rivière combinée à la fin d'après-midi nous permet de pouvoir contempler enfin des animaux, principalement des herbivores comme les impalas, les zèbres, gnous et autres koudous. Qui dit proie dit prédateur, alors on n'est pas étonné d'apercevoir une hyène en maraude pour cette fin de journée. On a même droit à un superbe éléphant en pleine orgie de papyrus sur les berges de la rivière. La route grimpe tout en haut d'une montagne où est installé le camp, de là on domine tous les environs, la vue est à couper le souffle. Par contre, il n'y a pas de camping, on doit choisir un chalet et une tente de safari aménagé. On prend le chalet tandis que Serge et Jacline la jouent Out of Africa. Ils se sont inscrits au night-drive du soir, alors pendant ce temps on va préparer le repas.

Très beaux paysages de la réserve de Hluhluwe-Umfolozi La végétation luxuriante et particulièrement touffue n'est pas des plus propices pour l'observation
Très beaux paysages de la réserve de Hluhluwe-Umfolozi La végétation luxuriante et particulièrement touffue n'est pas des plus propices pour l'observation
On parvient à surprendre une hyène parmi les hautes herbes On ne voit pas beaucoup d'animaux, mais côté paysages on est particulièrement gâtés
On parvient à surprendre une hyène parmi les hautes herbes On ne voit pas beaucoup d'animaux, mais côté paysages on est particulièrement gâtés
En revenant sur la rivière, on aperçoit enfin un superbe éléphant à la tombée du jour
En revenant sur la rivière, on aperçoit enfin un superbe éléphant à la tombée du jour

Partout des panneaux mettent en gardent les visiteurs contre les hyènes qui n'hésitent pas à piquer la viande sur les barbecues ou même tenter de rentrer dans les habitations. La nuit est tombée depuis un petit moment déjà et un groupe d'impalas s'est installé à l'intérieur du camp et broute gentiment. Côté barbecue c'est plus animé, en faisant notre traditionnelle chasse aux yeux, on découvre 2 hyènes qui rôdent autour des chalets. Beaucoup sont en train de faire griller de la viande sur les braais et on voit de suite qu'elles sont très intéressées par la chose. Elles s'approchent tellement près que les gens doivent les chasser pour être sûr qu'elles ne vont pas voler la viande. C'est incroyable de voir ces bêtes aux mâchoires parmi les plus puissantes du règne animal, à même pas 2 mètres. Elles ne sont aucunement impressionnées par l'homme, ni par ses piètres tentatives d'intimidation, et dès que quelqu'un a le dos tournée, elles essaient de saisir cette opportunité. Bon ben, pour nous, ce sera steak à la poêle ! Les parents de David rentrent de leur safari nocturne, assez dépités car ils n'ont pas vu grand chose et surtout frigorifiés. Alors on se réchauffe autour d'un bon repas à l'abri dans notre chalet que finalement, on est bien content d'avoir pu se dégoter.

 

Mercredi 8 Mai

On espère que sur le plan de la faune, notre journée d'aujourd'hui sera plus fructueuse que celle de la veille. Même si le night-drive d'hier soir n'a pas été très productif non plus, Serge et Jacline ont récolté des renseignements sur les endroits où les animaux seraient présents. Pendant le petit-déjeuner, on établit donc notre itinéraire sachant qu'on a aussi pas mal de kilomètres à faire après. Pleins de motivation, on commence notre circuit en partant vers le sud et en privilégiant les bords de rivière. On démarre en douceur avec ça et là quelques zèbres, koudous et autres impalas. A plusieurs reprises la piste se rapproche de la rivière qui serpente entre les grandes et belles montagnes du coin, puis grimpe sur leurs flancs. Les paysages et panoramas  changent sans cesse nous laissant découvrir à chaque fois un environnement différent. On espère voir des rhinocéros car le parc est très réputé pour sa population de rhinos blancs et surtout des rhinos noirs, plus rares. Alors on scrute le moindre buisson, la moindre savane clairsemée. On finit par en apercevoir au loin, couchés dans les herbes. On les prendrait presque pour des rochers tant ils savent rester immobiles. Ce sont sûrement des rhinos blancs car ils sont plusieurs, le rhino noir, qui a réputation d'avoir plutôt mauvais caractère, est moins grégaire que son cousin. Pour être sur, il faudrait pouvoir s'approcher suffisamment près pour distinguer la forme de leur bouche qui les différencie à coup sûr. Le rhinocéros blanc, a une large bouche, presque carrée, pour pouvoir brouter l'herbe ; tandis que le noir, a une bouche pointue pour pouvoir plus facilement accrocher les branches des arbustes dont il se nourrit. Mais les bougres sont bien planqués au cœur de la montagne inaccessible, ils gardent donc le mystère avec eux. On continue notre exploration. On voit quelques animaux de temps en temps mais ce n'est quand même pas la foule, quand soudain, devant nous déboule un rhinocéros qui traverse la piste, suivi de très près par un petit ! Notre patience est enfin récompensée, la scène ne dure que quelques secondes mais quel spectacle. Un peu plus loin, d'autres rhinos broutent tout près de la piste, bien cachés par les buissons et autres arbustes. On peut quand même les observer d'assez près à travers les percées dans les feuillages. Ils veulent traverser et finissent par passer derrière notre voiture. On dirait bien qu'on a trouvé le coin des rhinos. On retrouve la rivière, toujours aussi majestueuse et qui doit probablement expliquer pourquoi tant de rhinos choisissent de rester alentours.

Des koudous broutent dans les fourrés C'est maintenant un groupe de girafes qui nous toisent
Des koudous broutent dans les fourrés C'est maintenant un groupe de girafes qui nous toisent
Soudain un rhinocéros blanc déboule sur la piste Un bébé rhinocéros traverse juste devant nous
Soudain un rhinocéros blanc déboule sur la piste Un bébé rhinocéros traverse juste devant nous
David surveille attentivement le rhinocéros qui pour l'instant est bien tranquille De nouveau, nous retrouvons la rivière qui traverse une bonne partie du parc
David surveille attentivement le rhinocéros qui pour l'instant est bien tranquille De nouveau, nous retrouvons la rivière qui traverse une bonne partie du parc

Très heureux de ces rencontres bien que brèves, on s'offre une pause café avec vue imprenable sur la rivière. On se dirige lentement mais surement vers la sortie quand  au détour d'un gué, on tombe sur un clan de lions en train de se reposer dans le lit asséché de la rivière. Au début, on ne distingue qu'un adulte et un petit mais à force d'attendre et surtout de bien regarder on finit par découvrir au moins 2 lionnes et 3 lionceaux déjà bien âgés, quelle belle surprise ! Forcément, avec ces derniers évènements, on a du mal à quitter le parc, alors on prend une dernière piste qui s'enfonce encore plus dans les montagnes, à la limite du parc pour nous amener à des points de vue dominants. On aperçoit quelques animaux mais surtout de magnifiques panoramas avec toujours la rivière qui sculpte le relief. Un dernier coup d'oeil et on sort définitivement du parc.

Il y a quelques lionnes et pas mal de lionceaux assez agés Manifestement, il y en a un qui en a marre de la sieste
Il y a quelques lionnes et pas mal de lionceaux assez agés Manifestement, il y en a un qui en a marre de la sieste
Une jolie femelle nyala se laisse découvrir dans le bush épais Cette fois-ci, c'est un gnou que nous découvrons à l'ombre d'un acacia
Une jolie femelle nyala se laisse découvrir dans le bush épais Cette fois-ci, c'est un gnou que nous découvrons à l'ombre d'un acacia
Même si on aperçoit peu d'animaux, les panoramas sont vraiment très beaux Avec ce relief plutôt chaotique, on comprend mieux pourquoi les animaux préfèrent la piste
Même si on aperçoit peu d'animaux, les panoramas sont vraiment très beaux Avec ce relief plutôt chaotique, on comprend mieux pourquoi les animaux préfèrent la piste

On retrouve le goudron et la civilisation. On s'offre une pause déjeuner à Ulundi, ville industrielle où l'on peut voir des centaines de wagons de charbon traverser. Comme souvent, on profite de l'arrêt pour refaire le plein de carburant et les courses.

Après Ulundi, on décide de prendre un raccourci par les pistes, pour nous éviter un gros détour par le goudron. On se retrouve de suite plongée au cœur de la campagne vallonnée du pays zoulou. De rares villages et des étendues immenses, sûrement des fermes. En haut des montagnes, là où la terre ne doit surement pas être assez fertile, on retrouve les plantations d'arbres. On enchaine ainsi de nombreux kilomètres parmi ces superbes décors. On arrive enfin à Isandhlwana, le premier des champs de bataille des guerres zoulous que nous souhaitons visiter. On tourne un peu en rond dans le village pour trouver l'entrée du mémorial. C'est avec stupeur qu'on découvre que le site ferme à 16 heures ! On a très déçus, on ne pensait pas que ça fermait aussi tôt. On reste devant les barrières et on reste quelques minutes à se demander comment on va procéder quand un groupe de jeunes garçons et filles arrivent. On leur demande s'il y a un gardien, si on peut passer quand un des garçons nous ouvre la barrière et nous fait signe de passer tandis que les filles font du stop avec Serge et Jacline. On roule donc jusqu'au bout de la piste. Il semble que celle-ci soit empruntée comme raccourci par les écoliers et lycéens du coin ! On est bien contents de pouvoir voir de plus près ce mémorial de la célèbre bataille d'Isandhlwana qui se déroula à la fin du 19ème siècle, pendant la guerre anglo-zouloue. Alors qu'on descend de la voiture pour arpenter les sentiers, on croise un vieux monsieur avec un 4x4 d'un autre âge qui nous salue, c'est le monsieur qui s'occupe du site. On lui explique comment on est entré et il nous dit qu'il n'y a pas de problème. On peut rester visiter à condition de bien refermer le portail en partant et il nous donne les clés et le cadenas ! Vraiment très sympa.

Le site est pour nous seuls. En cette fin d'après-midi, avec le soleil aux rayons qui commencent à raser la campagne, il se dégage quelque chose de vraiment très spécial de ces lieux.

La bataille qui eut lieu ici fut la plus grosse défaite de l'armée britannique qui comptait ce jour-là un peu moins de 2000 hommes et qui fut balayée par une armée de près de 20 000 zoulous simplement armés de sagaies et de boucliers. Prendre connaissance de ces évènements aussi tragiques en étant sur les lieux mêmes où ça s'est passé est assez incroyable. Le site est impressionnant, avec cet immense champs de bataille vallonné, verdoyant d'où surgissent, les tumulus de pierre blanches qui marquent les tombes de soldats anglais. Difficile d'imaginer ce lieu aussi paisible, avec cette superbe colline qui domine tous les alentours, théatre d'un massacre sanglant comme beaucoup de batailles de beaucoup de guerres.

La piste traverse d'immenses étendues et de rares villages De jolies maisons colorées égayent les villages
La piste traverse d'immenses étendues et de rares villages De jolies maisons colorées égayent les villages
Les plantations de forêt sont omniprésentes La colline d'Isandhlwana domine le champ de bataille de la guerre anglo-zouloue
Les plantations de forêt sont omniprésentes La colline d'Isandhlwana domine le champ de bataille de la guerre anglo-zouloue
Le champs de bataille d'Isandhlwana
Le champs de bataille d'Isandhlwana

Encore sous l'emprise de ces émotions, nous quittons les lieux, en prenant soin de bien fermer le portail comme promis au monsieur rencontré. Vu l'heure, on renonce à la visite de Rorke's Drift, l'autre témoignage du passé agité du pays pour filer directement à la ville d'après où nous espérons trouver un camping. La piste continue de traverser de très beaux paysages de campagne au soleil couchant. On croise pas mal de monde qui rentre à la maison après sa journée de travail et presque à chaque fois, les gamins nous adressent de grands boujours de la main. Heureusement qu'on s'est donné rendez-vous à la ville voisine car on perd Serge et Jacline qui ont suivi un itinéraire différent. Grâce à la VHF qui peut porter sur plusieurs kilomètres, on reste quand même en contact et on se retrouve à Dundee à la nuit tombée. On tente une adresse indiquée par le GPS, un petit camping dans une ferme et on tombe sur Alida qui nous accueille et nous fait visiter les lieux. Une fois installés, elle vient discuter avec nous tandis qu'on prend l'apéro qu'on lui offre en guise de digestif puisqu'elle a déjà mangé ! Elle et son mari tiennent cette ferme, assez petite selon elle, d'un peu moins de 500 hectares, où ils font de l'élevage de vaches pour la viande. D'ailleurs, ils ont séparé aujourd'hui les veaux de leur mère c'est pourquoi on entend autant de beuglements désespérés de partout. Après cet échange sympathique, on se prépare un bon repas à l'abri du vent et du froid dans la grange aménagée.

 

Jeudi 9 Mai

Sur les conseils d'Alida, on se rend au petit musée de Talana. Petit musée mais très riche et très intéressant. Autant sur l'histoire de la ville de Dundee et de son industrie du charbon que sur l'histoire des différents peuples qui ont habité ces terres et aussi des différentes guerres et des champs de bataille dont une se déroula sur les lieux mêmes du musée. On y passe toute la matinée tellement il y a des choses à voir et encore, on ne connait pas grand chose à l'histoire du pays ! Pour les passionnés d'histoire, de nombreux témoignages du passé permettent de se replonger dans les différentes époques des plus heureuses comme la naissance de la ville aux plus sombres comme le siège héroïque de Rorke's Drift qu'on n'a pas eu le temps de visiter la veille. A cette époque très agitée, on apprend que de grands hommes se sont croisés ici comme Winston Churchill qui fut reporter de guerre, Ghandi dont on peut admirer un buste pour commémorer son action de brancardier ou Louis Napoléon Bonaparte qui trouva la mort dans une bataille contre les zoulous.

Comme il est déjà midi quand on termine la visite, on mange au restaurant qui s'appelle le repos des mineurs et qui est une réplique du premier restaurant de l'époque.

La ferme restaurée d'une famille pionnière et fondatrice de la vile de Talana Le buste de Ghandi qui fut brancardier pendant la guerre des Boers et la révolte Zoulou
La ferme restaurée d'une famille pionnière et fondatrice de la vile de Talana Le buste de Ghandi qui fut brancardier pendant la guerre des Boers et la révolte Zoulou

Après un déjeuner aussi roboratif, on est d'attaque pour prendre le route jusqu'au Drakensberg. On roule sur la nationale pendant un bon moment puis on la quitte pour emprunter de plus petites routes de campagne. On traverse d'immenses fermes de bétail sur des kilomètres. Quand on voit tous ces T-bones sur pattes, on comprend mieux la réputation de carnivores des Sud-africains !

Au fur et à mesure qu'on avance, le massif du Drakensberg se dévoile et on aperçoit enfin le majestueux amphithéatre, notre destination finale.

D'immenses plaines défilent sous nos yeux Le massif du Drakensberg commence à se profiler au loin
D'immenses plaines défilent sous nos yeux Le massif du Drakensberg commence à se profiler au loin
Le célèbre amphithéatre du Drakensberg en toile de fond
Le célèbre amphithéatre du Drakensberg en toile de fond

On a trouvé un très agréable camping dans un complexe plus important avec chalets, bungallows et restaurant. Pour une fois, on arrive relativement tôt donc on en profite pour s'installer tranquillement et pour prendre des renseignements sur notre randonnée aux chutes de Tugela qu'on voudrait faire demain. Seul problème, la ballade fait quand même 22 kilomètres aller-retour ce qui représente un sacré morceau pour des non-randonneurs comme nous ! D'un autre côté, c'est une des plus belles ballades à faire dans le Drakensberg avec comme point d'orgue, les chutes de Tugela, les chutes les plus hautes d'Afrique, et les 2ème du monde. Il y a bien un itinéraire plus court, mais il nécessite d'escalader à plusieurs reprises une échelle accrochée dans le vide, ce qui est juste impossible pour moi et mon satané vertige. Alors on passe la soirée à se conditionner et à se motiver pour ce défi sportif, blottis bien au chaud dans le chalet douillet que les parents de David ont loué.

 

Vendredi 10 Mai

Réveil aux aurores pour cette journée d'expédition. Mais la météo nous joue des tours. Il a plu dans la nuit et encore un peu ce matin et le paysage est complètement bouché. On a beaucoup pensé aux 22 kilomètres hier soir mais pas beaucoup à la météo. C'est finalement avec regret, quand même teinté d'un certain soulagement, qu'on décide d'annuler notre randonnée pour partir directement à Sani Pass, en espérant que le temps sera plus clément au Sud qu'au Nord du Drakensberg. Une fois sur place, on avisera. On descend donc vers le sud, les yeux rivés sur le ciel ou plutôt sur les nuages. Une fois rendus à Himeville, le temps n'est pas terrible même si c'est légèrement mieux. On n'est pas beaucoup plus avancés, il nous faut un peu de temps pour réfléchir aux différentes possibilités. Normalement, on devrait grimper la Sani Pass pour se rendre au Lesotho, que nous devons traverser en quelques jours. Le problème c'est que toute la première partie de l'itinéraire n'est constituée que de pistes de montagnes qui peuvent se révéler être un véritable enfer en cas de mauvais temps. On a pas vraiment envie de s'embarquer dans une galère, d'un autre côté, on a très envie de découvrir ce petit pays surnommé le royaume des Cieux. On fait des courses comme si on  se ravitaillait pour plusieurs jours puis on va se réfugier dans un restau, pour se mettre au chaud et pour prendre le temps de réfléchir pendant qu'on mange. L'endroit est très sympathique, à l'image de sa patronne et on se régale des petits plats proposés. On discute un peu avec elle et elle nous dit que la météo devrait s'arranger alors finalement on décide de tenter le coup.

Nous voilà donc partis pour la fameuse Sani Pass. Le ciel est toujours chargé mais on se dit que peut-être qu'en grimpant, on finira par passer au dessus des nuages. On quitte la route principale pour la piste qui traverse de beaux paysages sauvages. La piste s'élève un peu et on atteint le poste frontière de sortie d'Afrique du Sud. A partir d'ici, seuls les 4x4 sont autorisés. On fait les formalités en quelques minutes et on attaque la montée de cette passe mythique pour les amateurs de la région. Au début, ça grimpe gentiment, mais très vite, la piste se rétrécit et la pente augmente. On est arrivés en plein dans les nuages et on avance dans une véritable purée de pois. De temps en temps, de rares percées dans le brouillard, nous laisse apercevoir des à pics vertigineux. En me cramponnant aux poignées de Totoy, je me dis que finalement, le brouillard c'est pas plus mal ! Un peu plus loin, un véhicule descend, il va falloir se croiser mais il n'y a pas la place pour 2, heureusement, on trouve un endroit où la manoeuvre peut s'effectuer sans danger. La pente s'accentue encore et la roche est de plus en plus présente. Avec toute cette humidité, j'ai peur de glisser, mais David m'assure que les pneus accrochent encore très bien. A 2865 mètres, on découvre enfin le panneau annonçant fièrement la Sani Pass.

 

Partie de polo dominicale Le brouillard ne semble pas vouloir quitter les cimes de la chaine du Drakensberg
Partie de polo dominicale Le brouillard ne semble pas vouloir quitter les cimes de la chaine du Drakensberg
Plus on grimpe, plus on s'enfonce dans les nuages, plus la tension monte !  Nous y voilà à la fameuse Sani Pass
Plus on grimpe, plus on s'enfonce dans les nuages, plus la tension monte !
Nous y voilà à la fameuse Sani Pass

Un peu plus loin, d'autres panneaux, en moins bon état, annoncent la frontière du Lesotho. Il n'y a personne dehors alors on descend dans la première cabane qui se trouve être la bonne. Tout le monde est réuni autour d'un brasero et on met quelques minutes à peine pour faire les formalités. C'est sûr, on vient d'entrer dans un autre monde.

Je pensais être arrivés au sommet mais la piste continue à grimper dans les montagnes toujours plus hautes. Heureusement, les nuages se sont un peu estompés et on aperçoit un peu de ciel bleu et de temps en temps on a même droit à quelques rayons de soleil. Les paysages, qu'ont peut enfin admirer sont grandioses. On dépasse les 3000 mètres d'altitude et on trouve même un peu de neige. Dans une montée, on croise un berger, tout seul au milieu de ce néant. Il s'appelle Joseph et il est très content de partager quelques mots avec nous. On comprend qu'il a sa bergerie un peu plus loin. Effectivement, au bout de quelques kilomètres on découvre des sortes de dômes de pierres qui doivent faire office d'habitations, tandis que les enclos attenants doivent abriter les troupeaux. Enfin, la piste commence à redescendre, et semble atteindre une sorte de vallée. C'est donc plus facile de rouler même si on doit rarement dépasser les 30 km/h.

A plus de 3000 mètres d'altitude, on a passé la barrière des nuages Le soleil fait son apparition et la neige aussi !
A plus de 3000 mètres d'altitude, on a passé la barrière des nuages Le soleil fait son apparition et la neige aussi !
Original, un bouc avec des cornes turquoises Une longue piste nous attend
Original, un bouc avec des cornes turquoises Une longue piste nous attend
Des bergers et leurs troupeaux habitent ces montagnes gigantesques
Des bergers et leurs troupeaux habitent ces montagnes gigantesques

A la tombée de la nuit, on atteint une grosse bourgade qu'on laisse pour une piste infernale qui doit nous mener à notre lodge. Il fait carrément nuit et dans ces conditions les derniers kilomètres sont épouvantables. On arrive enfin à notre lodge mais il y a personne. Au bout de quelques minutes, quelqu'un finit par arriver et nous fait découvrir le très modeste établissement : on est bien loin du confort des lodges d'Afrique du Sud mais il y a des sanitaires qui marchent et l'eau chaude alors c'est parfait pour nous. C'est un lodge communautaire et on est bien contents de supporter cette initiative par notre venue. Vu que le lodge n'est pas chauffé, on pense qu'on aura plus chaud en dormant dans nos voitures et en passant la soirée autour du feu de notre fameux brasero portable. Alors on s'emmitoufle comme un peu, pour affronter cette soirée dans les montagnes du Lesotho : Ah les joies du camping !

 

Samedi 11 Mai

De la neige ! Oui, oui, c'est bien de la neige tout autour de nous ! Une fine couche, mais de la neige quand même Quelle surprise nous réserve encore ce fantastique continent qu'est l'Afrique ! On est au tout début de l'automne, le risque était peu important mais quand même réel et nous y voilà ! Les premiers moments de stupeur et d'excitation passés, nous devons réfléchir à la suite du programme. En effet, j'avais prévu de passer par une piste qui devait nous mener à Thaba Tseka en traversant de fabuleux paysages. Mais dans ces conditions, ce n'est pas vraiment raisonnable de s'aventurer dans des pistes de montagnes, qui plus est, peu fréquentées. Donc changement de programme mais lequel ? N'étant pas très copine avec la neige, quand il s'agit d'y rouler, je suis partisane pour attendre demain et voir comment ça évolue. Mais du côté de David et de ses parents, plus enclins à avancer coûte que coûte, ils préfèrent tenter l'option route, la seule qui existe depuis Molumong, vers le nord, même si on devrait grimper à plus de 3000 mètres d'altitude et traverser parmi les plus hautes montagnes du pays. On discute de tout ça pendant un bon petit-déjeuner, chacun avançant ses arguments. On tente de glaner quelques renseignements auprès de Daniel, le gardien du lodge mais ici, impossible de connaître les conditions météo de quelque endroit que ce soit. Il faut nous en remettre à notre instinct et à notre jugement. Bien sûr, étant en minorité familiale, je me rallie, à contre-coeur, à l'avis général et nous nous préparons pour cette journée, qui sera pour moi, une des pires de tous nos voyages.

On rebrousse donc chemin et on reprend la pénible piste pour revenir à la piste principale. Le ciel est très menaçant mais il ne pleut pas et surtout il ne neige pas. Les montagnes alentours, plus hautes, sont couvertes de neige, c'est magnifique, tant qu'on est là autant admirer la beauté des paysages. Au croisement pour Mokhotlong, on trouve le fameux goudron de ce qui est censé être une route nationale. J'avoue que cela me rassure d'autant plus que la neige a finalement totalement disparu des environs proches. L'espèce de grosse bourgade que nous traversons est bien différente des gros villages qu'on traversait en Afrique du Sud. En dehors des habitations, il y a quelques bâtiments et magasins en dur mais surtout beaucoup de petites échoppes où on trouve principalement des produits de premières nécessité et des vêtements à vendre. Le Lesotho est malheureusement bien plus pauvre que son géant de voisin et c'est encore pire dans les zones enclavées comme celle-ci.

Surprise, il a neigé cette nuit ! Les environs sont couverts de neige, c'est très beau mais surtout très inquiétant
Surprise, il a neigé cette nuit ! Les environs sont couverts de neige, c'est très beau mais surtout très inquiétant
Les paysages semblent désolés sous ce ciel plombant
Les paysages semblent désolés sous ce ciel plombant

Mon soulagement sera finalement de courte durée. En effet, la route quitte cette sorte de vallée pour commencer à attaquer la chaine de montagnes. Très vite on grimpe en altitude et on se retrouve cerné par la neige, Puis, ce qui devait arriver arriva, la neige finit par envahir la route. Dans un pays avec aussi peu de moyens, on sait très bien qu'il n'y aura aucun équipement pour dégager la route. Il y a quand même une trace de pneus devant nous, nous ne sommes pas seuls ! On avance doucement en suivant ces traces. David tente de me rassurer en me montrant qu'en freinant, la voiture ne glisse pas mais je ne suis pas rassurée du tout ! Heureusement, il n'y a pas de ravin et il y a même une sorte de rambarde par moment quand la route grimpe ou descend pour franchir une montagne. On continue avancer et surtout à monter ! Je m'accroche de plus en plus à la poignée de Totoy, comme si cela pouvait y faire quelque chose !

Puis, la météo se dégrade et il commence à neiger, c'est de pire en pire. La neige commence à recouvrir les fameuses traces auxquelles je me raccroche comme une bouée de sauvetage. On enchaine les montées et les descentes mais heureusement elles ne sont pas très pentues. J'ai les yeux rivés sur le GPS pour surveiller l'altitude et combien de kilomètres il nous reste à parcourir. Mais ce n'est pas vraiment une bonne idée. En avançant à 20 km/h maxi, c'est même désespérant ! Puis, en haut d'un col, quelques cabanes et nos traces partent sur le côté : manifestement le petit camion n'ira pas plus loin. Nous sommes maintenant livrés à nous même. Mon moral vient d'en prendre un coup ! En plus, la visibilité s'est beaucoup détériorée avec la neige qui tombe sans arrêt et sans les traces pour nous guider, il va falloir être très vigilant. Je propose de faire demi-tour mais sans succès ! Ca ne glisse pas et il n'y a pas de ravin alors on continuera à avancer tant que ces deux conditions se maintiennent. Serge et Jacline se proposent pour jouer les éclaireurs. Je ne sais pas comment ils font pour trouver leur chemin. En effet, maintenant il n'y a plus aucun repaire, ni traces, ni rambarde : pas le droit à l'erreur. Je me cramponne à toutes les poignées que je peux trouver à portée de mains, j'ai du mal à contenir ma peur qui me domine totalement !

Au bout d'un temps interminable, on parvient à un village. Incroyable de voir autant de monde aussi loin de tout ! Mais quel réconfort de trouver de la présence humaine. Nous sommes à Letseng. La raison dêtre de ce village c'est la plus haute mine de diamants au monde située pas trop loin. Il y a même un poste de police. Je convainc tout le monde d'aller les voir pour leur demander des informations sur la suite de la route pour Oxbow. Ils me disent que normalement, des véhicules les ravitaillent tous les jours mais pas aujourd'hui. Il les ont contacté par radio  : no way ! C'est officiel, inutile d'aller plus loin ! Mais dans la famille à David, on ne renonce pas, pas même devant un « No way » aussi catégorique. Et puis comme dit David, si on doit être bloqués plusieurs jours, ça ne sera sûrement pas ici, l'endroit n'étant pas des plus engageant. Et nous voilà reparti pour notre calvaire. Je ne cesse de regarder le GPS, 3000, 3100, 3200, 3300 mètres, mais quand est-ce que ça va s'arrêter de grimper ? On surveille aussi la température car s'il gèle là-dessus, on est cuits ! Dans ces moments là, on se demande vraiment comment et pourquoi on peut avoir l'idée de venir dans des endroits pareils ! Serge et Jacline sont toujours devant. Ils sont plus efficaces et confiants que nous car au bout d'un moment on se retrouve à plus de 2 kilomètres derrière eux. Je ne sais pas comment ils font pour rouler à ce ryhtme car c'est très difficile d'y voir. On n'a plus aucun repère, à force de s'user les yeux sur la route, qui au passage est plus une piste qu'une route d'ailleurs, on a l'impression que tout se confond. Le ciel se confond avec les flancs de montagnes enneigés qui se confondent avec la route, couverte de neige également. Notre fil conducteur, ce sont les traces laissées par Serge et Jacline, mais comme on accumule du retard, elles sont de plus en plus recouvertes par la neige et finissent par disparaître. On évolue dans un environnement monochrome qui ajoute du stress à l'atmosphère déjà pesante. Dans ces conditions, on distingue très difficilement la route des bas-côtés et on n'est pas trop de 2 paires d'yeux pour éviter tous ces pièges. Soudain, la VHF retentit « Attention, chasse-neige ! » On n'en croit pas nos oreilles, Serge et Jacline viennent de croiser un chasse-neige qui est en train de dégager la route : on est sauvés !

Au bout de presque une demi-heure, on le croise nous aussi. Le 4x4 qui le suit s'arrête à notre hauteur, aussi surpris de notre présence que nous sommes soulagés de les voir. On échange quelques mots. Ils sont là pour dégager l'accès à la mine de diamants : eh oui que ne fait-on pas pour des diamants ? Par contre les autres habitants devront attendre. Ils nous disent que si on atteint la passe de Moteng, après il n'y aura plus de problèmes et nous souhaitent bonne chance. Je suis super soulagée même si on n'est pas complètement tirés d'affaire, on est quand même sur la bonne voie ! Avec la route dégagée, c'est beaucoup plus facile pour avancer. On arrive enfin à la hauteur d'Afriski, une station de ski où se trouve le plus haut restaurant d'Afrique. Il y a de beaux chalets, on aurait même pu y faire halte mais pour l'instant, tout ce qu'on veut c'est se sortir de cette neige. Alors qu'on commençait à relâcher la pression, la route n'est plus dégagée. Manifestement, le chasse-neige doit faire la liaison entre la station et la mine de diamants. Contre toute attente, nous voilà repartis à surveiller la route comme le lait sur le feu. Décidément, cette journée met nos nerfs à rude épreuve. Quelques minutes après de nouveau la VHF mais pour une mauvaise nouvelle : Serge a fait une sortie de piste. Heureusement pas de blessés ni de dégâts mais il n'arrive pas à se sortir de là. Au bout d'un moment, on arrive sur place. On est rassurés de voir que tout le monde va bien et qu'il n'y a pas de précipices aux alentours. Mais bien que la voiture ne soit pas en fâcheuse posture, ça ne va pas être évident de la sortir de là. David repère les lieux avec son père, il faut bien situer la route, qu'on distingue à peine et essayer de détecter les pièges éventuels. Mais comme il y a de la neige partout, impossible de voir s'il y a des rochers ou des trous et donc pas évident de trouver la meilleure tactique. David essaye de le tirer par l'avant mais Totoy glisse et ne parvient pas à libérer toute sa puissance. Changement de programme, ce coup-ci, ce sera tentative par l'arrière. Mais le résultat est quasiment identique. Avec le froid, la neige et le vent, c'est une véritable épreuve de batailler autant dans ces conditions. Finalement, David sort le treuil et à force de tentatives, finit par remettre la voiture sur la route. Après cet épisode, ils sont épuisés et transis de froid. Pourtant, il veulent reprendre le volant  car normalement à quelques kilomètres, on devrait entamer la descente vers une altitude plus raisonnable et normalement des conditions plus clémentes. Autant dire qu'on est super heureux de trouver le lodge, indiqué dans notre guide, et qui a la bonne idée de faire restaurant. Après toutes ces heures de stress courronnées par ce dernier incident, c'est un véritable havre de paix qu'on découvre. Un superbe établissement, avec tout le confort et même une cheminée, c'est royal. On commande du poulet grillé avec des frites qu'on attendra sagement, blottis contre le feu, à apprécier ce confort douillet et inespéré.

La soi-disant route est totalement recouverte de neige Avec un grand soulagement, on découvre un chasse-neige
La soi-disant route est totalement recouverte de neige Avec un grand soulagement, on découvre un chasse-neige
La visibilité est réduite mais on aperçoit quand même au loin le plus haut restaurant d'Afrique Avec des conditions aussi épouvantables, une sortie de piste n'est pas sursprenante
La visibilité est réduite mais on aperçoit quand même au loin le plus haut restaurant d'Afrique Avec des conditions aussi épouvantables, une sortie de piste n'est pas sursprenante

Après cette halte bienfaitrice, on est revigorés pour attaquer notre dernier obstacle, la passe de Moteng. Heureusement pour nous, les nuages se dissipent peu à peu et le soleil finit par faire son apparition. En plus, comme il y a eu plus de passages ici, les traces des véhicules permettent d'apercevoir de nouveau le goudron. Il valait mieux car la descente de la passe est bien plus raide avec des parois bien plus abruptes que tout ce qu'on vient de passer. Je n'ose même pas imaginer dans quel état je serais si on avait eu affaire à ce genre de descente dans nos conditions. Mais ça n'a pas été le cas et on peu enfin apprécier les grandioses panoramas que nous délivre enfin le Lesotho. C'est vraiment magnifique et le plus surprenant c'est que devant nous, il n'y a plus aucune trace de neige ! A croire qu'elle nous était entièrement réservée !

A plus de 3000 mètres d'altitude on a l'impression d'être sur le toit du monde Le Lesotho mérite sans aucun doute son surnom de royaume dans le Ciel
A plus de 3000 mètres d'altitude on a l'impression d'être sur le toit du monde Le Lesotho mérite sans aucun doute son surnom de royaume dans le Ciel

Redescendus dans les plateaux, on peut enfin savourer les merveilleux paysages. On traverse quelques villages qui sont très beaux avec leurs maisons de pierre entourées de cactus et parfois les montagnes enneigées en arrière-plan. En un clin d'oeil, toutes les mauvaises sensations de la journée se volatilisent pour laisser place à un sentiment presque béat d'admiration devant tant de beauté. La route serpente agréablement dans la vallée et on peut enfin dépasser les 20 km/h pour la première fois de la journée. Mais très vite, je vois que David est de nouveau soucieux, la voiture se comportant bizarrement. Dès qu'on dépasse les 50km/h, elle vibre de partout et David a même du mal à tenir le volant. Au début, on pense que c'est l'état de la route mais après avoir franchi une portion de goudron impeccable, on sait pertinament que ce n'est pas ça. Alors, on s'arrête sur un petit plateau dans un hameau. De suite, les gamins viennent nous voir tout excités évidemment. David passe sous la voiture et trouve très vite le problème. C'est au niveau de la direction, la barre de Panhard est complètement desserrée. David sort les outils et remet les choses en ordre mais avec le jeu qu'il y a eu, il va falloir la remplacer quand on sera à Capetown. Heureusement qu'elle n'a pas lâché pendant qu'on était dans les montagnes avec la neige.

Redescendus dans la vallée, un panorama somptueux s'offre à nous On voit bien la barrière de neige
Redescendus dans la vallée, un panorama somptueux s'offre à nous On voit bien la barrière de neige
Village typique du Lesotho La chaine de montagnes enneigées en panorama est magnifique
Village typique du Lesotho La chaine de montagnes enneigées en panorama est magnifique

On reprend la route et David teste de nouveau Totoy : tout va bien maintenant. On roule jusqu'à la ville de Butha Buthe où on espère trouver un endroit pour trouver la nuit. Sur le guide, il n'y a rien de transcendant, alors on tente notre chance un peu avant, en suivant un panneau qui nous paraît sympathique. On tombe sur un lodge, principalement destiné aux travailleurs de grosses entreprises plus qu'aux touristes. Mais c'est propre, il y a tout le confort souhaité et à un prix raisonnable donc c'est parfait. En discutant avec le gardien, il nous apprend que le lodge a été construit dans les années 70 pour la construction du barrage de Katse et qu'à l'époque, ils ont accueilli pas mal de français qui y travaillaient. On est tellement crevés que ce soir, on se contentera d'un apéro avec quelques tapas. Avec une bonne douche bien chaude, c'est tout ce qu'on demande, trop heureux d'être arrivés jusqu'ici sans encombre.

Afrique du Sud-Lesotho 2ème partie : De Kosi Bay au Lesotho

Ca peut toujours servir :

  • Visas Afrique du Sud : gratuit, à la frontière.
  • Visas Lesotho : gratuit, à la frontière.
  • Taxe utilisation route Lesotho : 60 ZAR
  • 1 Euro = 11 ZAR =  11 Rands Sud-africain
  • 10 ZAR (rands) = 0,91 Euro
  • Litre Gas-oil : de 11,99 à 13,31 ZAR
  • Guide utilisé : The Lonely Planet : Excellent guide en langue anglaise, existe aussi en version française. J'ai retesté pour comparer avec les Bradt qui sont très bons sur toute la partie Afrique Orientale avec en plus un blog pour les infos mises à jour.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Repas standard pour 2 (1 plat avec avec 1 boisson par personne) = de 200 à 300 ZAR pour établissement style sanck / resto, de 400 à 500 ZAR pour les restos au standing plus élevé ou dans des zones plus touristiques.
  • La carte Pass pour les parcs : Wildcard Couple International = 2330 ZAR, pour droits d'entrée dans tous les parcs nationaux dont le Kruger NP, et beaucoup de réserves régionales, valable un an. 
    Bien sûr, cela ne prend pas en compte l'hébergement camping, bungallow, ...
  • Hébergement : S'il y a un pays où on peut camper dans les meilleures conditions et au meilleur rapport qualité / prix, c'est bien l'Afrique du Sud. Souvent les campings font partie d'un lodge ou d'un complexe plus touristique comprenant chalets à louer, bar, restaurants et activités. Le niveau de service et de confort est souvent supérieur (baignoires, laundry, ...) pour que les vacanciers y passent un maximum de temps. Du coup, ils sont parfois moins intimistes, mais on ne peut pas tout avoir !
    Le Lesotho étant un pays moins développé, les infrastructures y compris celles pour les touristes sont en général plus basiques et plus rustiques mais il existe quand même de très bonnes adresses à dénicher.
    • Sodwana Bay NP Camp - Sodwana Bay : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 150 ZAR
      Emplacements disséminés dans le bush avec bloc sanitaires éparpillés impeccables. A l'entrée du parc, il y a un centre d'information, une boutique et même une station d'essence
    • Chalet Mpila Camp - Hluhluwe Imfolozi GR : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 1100 ZAR 
      Pas de camping dans cette réserve. Chalets avec tout le confort et superbe vue sur la vallée et BBQ avec les hyènes, attention !
    • Battlefield Caravan Park - Dundee : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 130 ZAR
      Dand une ferme, quelques emplacements avec des installations simples mais très bien entretenues et très pratiques. Alida, la propriétaire vous accueillera chaleureusement
    • Hlalanathi Resort - Drakensberg Amphitheatre : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 200 ZAR
      Excellente adresse - Resort de bon standing avec plusieurs possibilités de logement et camping. Barn restaurant, golf 9 trous et tout ça avec vue sur le superbe Amphithéatre du Drakensberg
    • Molumong Lodge - Molumong - Lesotho : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 140 ZAR
      Lodge rustique mais avec le confort de base puisque eau chaude + sanitaires ! Personnel attentionné
    • Likileng Lodge - Butha Buthe - Lesotho : (1 nuit / 2 personnes) = 400 ZAR pour une chambre double
      Pas de camping. Lodge fonctionnel et plutôt moderne. Restaurant et bar - Chambre très bien équipée. Plus pour une clientèle locale de business et de travailleurs que de touristes. Très bon accueil
    • Semonkong Lodge - Semonkong : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 160 ZAR
      Adresse coup de coeur au Lesotho et de tout le voyage. Il faut y aller et faire quelques randonnées alentours en particulier aux chutes de Maletsunyane. Superbe restaurant et superbe boutique d'artisanat. Souvenir mémorable.

 

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