Kenya 1ère partie : enfin nous allons découvrir le pays
Samedi 21 Mai
Nous arrivons de bonne heure à l’aéroport de Nairobi. Les formalités sont rapides, le plus long étant de remplir les papiers nécessaires. Comme d’habitude, nous faisons le visa sur place.
David, le chauffeur de Jungle Junction nous attend mais sa voiture est en panne, alors on prend un taxi. Arrivés à Jungle Junction, nous sommes tout heureux de retrouver notre Totoy qui nous attend au chaud depuis près de 5 mois. Il a pu largement se remettre de notre remontée express d’Afrique du Sud en 2 semaines de décembre dernier. Il doit être aussi impatient que nous de découvrir enfin le Kenya.
Nous rangeons nos affaires, discutons avec Chris, le propriétaire de Jungle Junction et prenons sur internet les derniers renseignements pour notre prochain périple : un circuit classique bien qu’en partie en dehors des sentiers battus.
Mais pour l’heure, il nous faut d’abord nous ravitailler. Heureusement, un supermarché Nakumatt, chaine nationale très implantée dans le pays, n’est pas très loin et nous permet un approvisionnement en nourriture et produits du quotidien conséquent. L’avantage c’est que c’est un véritable centre commercial et donc on trouve un bureau de change Forex, bien plus efficace et rapide que les banques pour changer de l’argent, et quelques petits restos où on savoure un bon repas avant de quitter la ville.
La route principale est en travaux et c’est difficile de s’y retrouver. Ca circule dans tous les sens et dèjà qu’en tant normal, les gens prennent peu de cas des panneaux de signalisation et du code de la route, cette fois-ci, on ne sait plus vraiment par où il faut passer. Mais on finit par se sortir de ce capharnaum, et se retrouver dans une circulation plus normale, bien que très spéciale, on est quand même en Afrique !
On s’éloigne suffisamment de la capitale et à Sagana, on trouve une piste pour aller à un camping. L’endroit, situé en bord de rivière, est très sympa et sert principalement de base pour des kayakistes. Malheureusement, on ne peut pas amener la voiture sur les jolies pelouses des berges, ils ne veulent même pas qu’on laisse la voiture sur le parking car c’est là qu’ils manoeuvrent quand ils chargent les remorques de kayaks. Et comme on dort dans la voiture pas évident. Mais en discutant avec le manager, on finit par trouver une solution acceptable pour tout le monde et on passe une bonne soirée bien qu’un peu trop fraiche à notre goût.
Les berges de la rivière très attirantes pour camper à Sagana
Dimanche 22 Mai
On démarre tranquillement en se promenant dans le parc du camping. On se ballade de l’autre côté du pont et on observe la base depuis laquelle on peut faire l’expérience extrême du base jump.
Ballade bien agréable dans le "parc" du camping de Sagana
Finalement, on décolle à peine à midi, on récupère la route et on fait le plein d’eau à la station suivante. On prend une petite route jusqu’à Embu. Tout le monde est de sortie avec ses plus belles tenues, c'est dimanche ! Nous arrivons un peu plus tard à Embu, une grosse ville de campagne. On en profite pour s’arrêtre déjeuner dans un petit resto pour un poulet frit avec des frites. Puis on reprend la route qui contourne le mont Kenya.
Les paysages sont magnifiques avec ces pentes qui sont toutes cultivées, la plupart du temps avec de petites plantations de thé parsemées de grands arbres, de bananiers ou papayers et autres. C’est très beau. C’est très beau et très peuplé. Partout on peut voir des maisons souvent très coquettes, joliment fleuries par leur propriétaire. Il y en a parfois de particulièrement imposantes, habitations de riches agriculteurs ou notables du coin. La région donne l’impression d’une certaine prospérité à laquelle on ne s’attendait pas.
Les côteaux très verdoyants des alentours du mont Kenya | Beaucoup de plantations de thé, entourées de bananiers et autres arbres |
Puis on quitte la route principale pour la piste de
Chogoria pour aller voir le mont Kenya de plus près. La piste serpente parmi
les petites exploitations agricoles tout en continuant à grimper. On passe la
barrière qui marque l’entrée du parc national mais il n’y a pas de poste,
personne.
On entre alors dans une grande forêt impénétrable aux
arbres immenses. La piste grimpe fort par endroit et est aussi très rude
parfois, donc on n’avance pas vite.
Jusqu'aux limites du parc du mont Kenya, les terres sont exploitées | Dès qu'on entre dans le parc, la forêt reprend ses droits |
Au bout d’un moment, la situation se complique car la piste devient boueuse et on glisse souvent. Sur une montée on reste planté, on voit pas trop comment on peut s’en sortir tellement ça patine. Mais à force d’insister, ça finit par passer. Les passages difficiles s’enchainent de plus en plus vite et je commence à penser qu’on ferait mieux de faire demi-tour, surtout qu’on est encore en saison des pluies. Mais encore faut-il pouvoir faire demi-tour et là c’est impossible.
La piste est très boueuse et on reste parfois plantés ! | Une limace aux couleurs flashy |
Finalement, la situation s’améliore un peu et on s’arrête dans une clairière pour bivouaquer à environ 8 km de la gate, en priant pour qu’il ne pleuve pas pendant la nuit. On verra bien demain !
Notre bivouac pour ce soir, le seul endroit plat qu'on a eu la chance de trouver !
Lundi 23 Mai
Lorsqu’on se lève, le soleil est de la partie, alors ça nous motive pour partir. On inspecte les abords du véhicule pour voir si on a eu des visiteurs pendant la nuit. On trouve des empreintes de félin, je décrète que ça doit être celles d’un léopard, félin nocturne par excellence et d’une discrétion incroyable.
On repart, bien décidés à nous rapprocher au maximum de la célèbre montagne. La piste est un peu meilleure au début mais très vite elle reprend ses mauvaises habitudes. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages et on avance tant bien que mal. On passe d’une galère à une autre. Puis soudain, la forêt de bambous remplace presque instantanément la forêt de grands arbres. On voit de plus en plus de traces d’éléphants et de leur passage plus ou moins dévastateurs.
La forêt d'altitude se couvre de mousses |
A chaque altitude correspond sa forêt, ici, celle de bambous |
Mais les difficultés sont toujours présentes et on doit souvent faire les reconnaissances des passages possibles à pied. A quelques kilomètres de la gate, le paysage change encore laissant entrevoir de jolies clairières.
On arrive au poste des gardiens, on paie notre entrée et on prend au passage quelques renseignements. Il semble qu’on puisse camper au bout de la piste, pas loin de jolies chutes d’eau.
Les paysages sont fabuleux sous le soleil, dommage qu’il y ait peu d’animaux.
Après la montée parfois délicate, enfin du plat ! |
Peu après le poste, on descend dans une clairière marécageuse, et en plein milieu on se plante magistralement ! Après plusieurs tentatives, on se résout à sortir les plaques mais rien n’y fait. Dernier recours, le treuil, qui n’a encore jamais servi, ce sera son inauguration ! Heureusement, il y a un rocher pas loin. David l’accroche au rochet et tout en maneouvrant au volant, il l’active au moment opportun. On s’en sort juste quand on voit une bonne demi-douzaine d’hommes munis de pelle qui arrivent pour nous porter secours. On leur montre l’équipement qui nous a fait nous passer de leur service mais on les remercie quand même.
Même avec les plaques, on ne bouge pas d'un centimètre ! | |
Heureusement il y a un rocher pas trop loin et on a un treuil | Pour le plantage, on n'avait pas fait semblant |
On continue la piste en se méfiant particulièrement des parties les plus basses, gorgées d’eau et de boue. Puis la piste commence é remonter dans la montagne. Elle n’est plus boueuse mais très abîmée par les pluies qui creusent de grandes marches ou d’énormes ornières. On a encore grimpé en altitude, cette fois-ci nous traversons une forêt qui ne dépareillerait pas dans les décors du Seigneur des Anneaux, avec ses mousses et lichens suspendus aux branches.
un décor digne du Seigneur des Anneaux | |
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Toujours aussi motivés pour monter ! | Les dernières pluies ont fortement abimé la piste |
Puis plus d’arbres, que des taillis. Après quelques kilomètres, la piste est devenue trop trialisante, on abandonne notre progression. On trouve un moyen tant bien que mal pour faire demi-tour. Puis on mange un morceau sur place quand on compte terminer à pied, pour aller voir ces fameuses chutes d’eau.
Une fois requinqués, on laisse la voiture pour aller marcher. On joint de très beaux points de vue un peu partout. Les espèces de prairies qui nous entourent sont parsemées ça et là de fleurs qu’on voit parfois dans nos jardins et c’est marrant de les voir dans leur milieu naturel. Soudain, David aperçoit au loin, en haut d’une crète un grosse bestiole. Il semblerait que cela soit un élan du cap, la plus grosse antilope d’Afrique, qu’on a jamais vu en vrai. On essaye de la rejoindre mais bien sûr, elle disparaît en 2 temps 3 mouvements. Du coup, on continue un peu plus loin en se disant qu’on n ‘est plus très loin des chutes. Effectivement, peu après, nous découvront un gros ruisseau de montagne qu’on remonte un peu et qui débouchent sur de très jolies cascades. La végétation s’étoffe grâce à l’humidité ambiante. C’est un endroit particulièrement agréable et ça vaut amplement le chemin parcouru. En plus, nous avons un grand soleil qui baigne de sa lumière intense ces beaux panoramas. On a même la chance d’apercevoir le mont Kenya, on est comblés !
Nous pouvons retourner retrouver la voiture le cœur léger. Notre ballade de 3 heures nous a ravit et tant qu’il fait encore soleil, on est motivés pour se trouver un joli bivouac. On repart donc vers la gate, et on se trouve un très joli site au cœur de la forêt verte et moussue, toujours en priant pour qu’il ne pleuve pas car il y a on a un bon petit rampaillon à remonter pour le lendemain.
Un bivouac idyllique, avec les derniers rayons du soleil
On est à près de 3000 mètres d’altitude et on se prépare à une nuit très fraiche. David bataille beaucoup pour allumer le feu car tout est humide mais il finit par y arriver à notre plus grand soulagement car dès que l’obscurité est tombée, la température chute rapidement.
Malgré tout, j’ai le froid dessus et on décide de dormir le toit rabattu. Mais dans la nuit, on se réveille avec mal à la tête et surtout du mal à respirer. Moi j’ai très froid et David très chaud ! Une fois les moustiquaires entr’ouvertes, ça va mieux. Peut-être qu’on manquait d’air, en plus de l’altitude et pourquoi pas, une légère insolation ?
Mardi 24 Mai
Bien que le ciel soit très couvert ce matin, nous avons de la chance car il n’a pas plu et ça devrait se maintenir. Par contre, on ne verra par le mont Kenya, heureusement qu’on a pu l’apercevoir hier. Nous entamons notre trajet de retour. Première étape, arriver jusqu’à la gate. Nous affrontons de nouveau le passage où on s’était planté la veille mais comme cette fois-ci on connaît, on tente l’option d’à côté et on passe sans encombre. Un couple d’antilopes détale sous nos yeux. On devra s’en contenter. On imagine sans peine le spectacle féérique que cela doit être quand des troupeaux d’éléphants viennent ici, mais cela doit être au cœur de la saison séche. Dommage car ça doit vraiment être un spectacle grandiose.
Mais elle prend la pose au bon moment |
Nous sortons des limites du parc et commençons notre descente sur la piste infernale, en plus dans les nuages. A part quelques passages difficiles, la piste est sans problèmes particuliers même si ça glisse beaucoup. Heureusement qu’on est en descente car David me dit qu’avec cet état de piste, il serait impossible pour nous de monter.
Même si c'est plus facile en descente, il faut quand même faire des reconnaissances à pied
Au bout de deux heures et demie on débouche sur le croisement de la veille. En demandant notre direction, on prend un jeune en stop qui nous ramène au bord de la route dans l’autre direction. Les paysages jusqu’à Meru sont superbes, la région est très cultivée mais ils gardent beaucoup de grands arbres. Il y a aussi de très belles maisons, la r4gion semble prospère.
Des hommes creusent la roche |
De loin, ces travailleurs laborieux ressemblent à des fourmis, tout aussi laborieuses |
Nous refaisons un ravitaillement à la ville de Meru qui a un supermarché Nakumatt flambant neuf. On refait le plein de carburant et d’eau car c’est la dernière ville o on est sûr de trouver ce genre de choses, car à partir de maintenant, on va se diriger vers le nord du Kenya, contrée beaucoup plus isolée.
On continue la route, les terres cultivées font place à de la forêt puis les grands espaces arides font leur apparition. La transition s’est faite assez vite. On arrive à Isiolo, dernière ville poussiéreuse avant le Nord où on trouve du carburant.
En quelques dizaines de kilomètres le changement est radical : d’un dégradé de verts on passe à un dégradé d’ocres, impressionnant !
Une fois redescendus de l'autre côté du mont Kenya, les paysages s'assèchent
On poursuit jusqu’à Samburu, et maintenant il fait très chaud !
Le droit d’entrée du parc est élevé car il fait partie des attractions majeures du Kenya.
C’est la fin de journée alors on longe la rivière car on espère tomber sur des animaux qui viennent s’abreuver. A un détour de piste, on découvre un attroupement de vans de visiteurs. On tente de découvrir l’objet de leur curiosité : il s’agit d’un superbe léopard. Mais celui-ci n’apprécie pas d’être la vedette et il se cache à plusieurs reprises dans le dédale de buissons. Vraiment son camouflage est très efficace. On le perd et 2 fois on le retrouve par surprise au bord de la piste, juste à côté de moi, à portée de mains, provoquant ainsi une émotion plus qu’intense. C’est le moment ou jamais pour profiter de notre toit ouvrant et debout sur les sièges de la cellule je scrute la piste et les arbustes attenants à la recherche du félin. Il remonte la piste, l’air de rien, flaire à tout bout de champ et stoppe sur un buisson qui l’attire particulièrement puis il finit par nous semer, aussi brusquement qu’il est apparu. Nous sommes très heureux de ce grand moment et rien que pour ça, nous ne regrettons plus le prix de l’entrée du parc, le léopard étant un des grands animaux les plus difficiles à observer.
Finalement on arrive assez tard au camping où des gardiens Samburus nous accueillent et surtout nous sollicitent pour allumer le feu et le surveiller. On négocie quand même la prestation car il vente plutôt fort mais ils s’en sortent assez facilement. On pense qu’ils vont monter la garde toute la nuit mais non.
Kenya 2011 - 1ère partie : de Nairobi à Samburu
Ca peut toujours servir :
- Visas : à l'arrivée à l'aéroport : Visas = 40Euros par personne
- 1 Euro = 120 KES = Kenyan Shillings
- 100 KES = 0,83 Euro
- 424 Kilomètres parcourus
- Litre Gas-oil : de 108 à 110,4 KES
- Guide utilisé : The Rough Guide to Kenya : bon guide en langue anglaise mais les Bradt ou Lonely Planet ont quand même ma préférence.
- Taxi aéroport - Jungle Junction : 3500 KES
- Sagana Campsite (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 1500 Shillings
- Repas standard pour 2 (1 plat avec avec 1 boisson par personne) = de 1090 à 1490 KES
- Entrée Parc du Mont Kenya, valable 24 heures :
- 2 personnes avec nuit au Public Campsite = 110 USD
- la voiture = 300 KES
- Entrée Samburu NP, valable 24 heures :
- 2 personnes = 120 USD
- 1 nuit au Public Campsite pour les 2 = 40 USD
- la voiture = 1000 KES