Ouganda - 2ème partie : du Queen Elizabeth NP au Lac Bunyonyi et retour au Kenya

Ouganda - 2ème partie : du Queen Elizabeth NP au Lac Bunyonyi et retour au Kenya

Ouganda 2ème partie : du Queen Elizabeth NP au Lac Bunyonyi et retour au Kenya

Du 16 au 21 décembre 2011

Fort Portal -> Route des lacs de cratère -> Queen Elizabeth NP (Mweya) -> Queen Elizabeth NP (Kyambura) -> Queen Elizabeth NP (Ishasha)-> Lac Bunyonyi -> Kampala -> Jinja -> Tororo (Frontière avec le Kenya)

 

Album photos - Ouganda : Queen Elizabeth NP Album photos - Ouganda : du Queen Elizabeth NP au lac Bunyony

Album photos - Ouganda :
Queen Elizabeth NP

Album photos - Ouganda :
du Queen Elizabeth NP au lac Bunyonyi

 

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Vendredi 16 Décembre

Ce matin, nous plions bagages, à grand regret car on se sent vraiment bien ici mais les vacances ne sont pas éternelles alors, il faut partir. Un dernier coup d'oeil sur le rituel matinal de la cueillette du thé à la main et on part pour la route des cratères.

Notre camp de base près de Fort Portal Nous nous sentons très bien ici avec en plus une vue splendide sur le lac de cratère

Notre camp de base près de Fort Portal

Nous nous sentons très bien ici avec en plus
une vue splendide sur le lac de cratère

Les plantations de thé parfaitement alignées Tous les matins, c'est le même rituel de la cueillette
Les plantations de thé parfaitement alignées Tous les matins, c'est le même rituel de la cueillette

La région du sud de Fort Portal est en fait une chaines d'anciens volcans dont la plupart des cratères abritent des lacs aux formes incroyables. Nous partons donc à la recherche de ces fameux lacs. Mais pour commencer, nous prenons une piste pour aller au "Top of the world" plein de promesses. La piste qui y mène est une toute petite piste, très étroite et on se demande bien où on va atterrir. Finalement, on arrive à une sorte de complexe touristique à moitié abandonné où il faut payer pour entrer. Comme l'accueil n'est pas des plus sympathiques, on renonce et on fait demi-tour. Mais un peu plus bas, une prairie dégagée semblant rejoindre le sommet de la montagne nous tend les bras. David n'a pas vraiment envie d'y aller alors je grimpe à pied à travers champs. Même si le soleil n'est pas vraiment de la partie,la vue vaut vraiment le coup, on a même la chance d'apercevoir deux lacs de cratère à moitié engloutis par la végétation : le Nyamirima sur la gauche et le Nyinabulita plus sur la droite. Nous redescendons ensuite pour repartir vers le sud cette fois-ci. La piste évolue encore une fois dans de jolies montagnes toujours aussi cultivées, mais le thé est maintenant remplacé par des bananeraies.

Le belvédère Les lacs de cratère sont légion dans les environs de Fort portal

Le belvédère "Top of the world" le bien nommé

Les lacs de cratère sont légion
dans les environs de Fort portal

Les bananiers remplacent peu à peu le thé Lac de cratère Kifuruka
Les bananiers remplacent peu à peu le thé Lac de cratère Kifuruka

Sans le savoir, on passe à côté de pas mal de lacs de cratère car ils sont souvent cachés par la végétation luxuriante mais parfois on a droit a des vues remarquables comme sur ce passage où on peut apercevoir un lac de chaque côté de la route, on ne sait plus où donner de la tête. Un peu plus loin, on fait une halte rafrichissante dans un lodge réputé, le Ndali Lodge. On profite de l'occasion pour boire un verre en terrasse qui offre une vue époustouflante sur le lac de cratère Nyinambuga qu'on a aperçu un peu avant depuis la piste principale.

Nous continuons notre descente vers le sud, il y a de moins en moins de monde sur la piste, mais à part les transporteurs de matoke. A vélo, ces forçats de la route transportent d'énormes régimes de banane sur leur byciclette. Souvent ils en portent de 5 à 6 régimes sur leur monture ce qui représente un poids considérable. A chaque montée, ils descendent de leur vélo pour le pousser et gravir la côte et quand on voit le relief de la région ...

Une halte bienvenue dans un lodge qui surplombe un lac de cratère bien sûr Le transport de matoke, un travail de forçat

Une halte bienvenue dans un lodge qui surplombe un lac de cratère bien sûr

Le transport de matoke, un travail de forçat

Cette piste ne doit pas être souvent empruntée Lac de cratère et bananiers symbolisent bien cette région
Cette piste ne doit pas être souvent empruntée Lac de cratère et bananiers symbolisent bien cette région

Après Kasenda, on prend une piste pour découvrir de nouveux lacs de cratère. La piste devient de plus en plus étroite et raverse des étendues invraissemblable de bananeraies. On doit être un des rares véhicules motorisés à passer par ici. De nouveau nous pouvons admirer un lac de cratère à l'eau si pure, puis on finit par retrouver la piste principale qui devrait nous emmener jusqu'au Queen Elizabeth National Park, le QENP pour les intimes.

On retrouve le goudron à Kasese, et pourtant la ville ne nous laissera pas un souvenir impérissable, plutôt celui d'une ville poussiéreuse, un peu fantôme, en tous cas on est content d'avoir fait le maximum de ravitaillement à Fort Portal. Plus bas, sur la route, nous traversons l'Equateur, avec toujours une petite pointe d'émotion,  puis empruntons la voie d'accès pour le nord du QENP. Les paysages ont radicalement changé, c'est beaucoup plus secs et la svane a fait son apparition. Par contre, on découvre de nouveau un lac de cratère, celui de Nyamunuka. Cette fis-ci nous pouvons sans problème le voir dans sa globalité et on reconnait bien la forme du cartère qui lui a donné naisance. En plus, on peut voir différents animaux qui sont bien contents de trouver de l'eau avec cette chaleur. Gazelles et buffles squattent les rivages. Un peu plus loin dans la savane environnante on aperçoit un éléphant perdu dans les hautes herbes.

Juste avant d'entrer au Queen Elizabeth National Park, un dernier lac de cratère, immense La savane est bien verte, la saison des pluies a tardé cette année

Juste avant d'entrer au Queen Elizabeth National Park, un dernier lac de cratère, immense

La savane est bien verte, la saison des pluies a tardé cette année

Nous passons la gate du parc mais curieusement, on ne voit plus beaucoup d'animaux, espérons que cela va changer. Et puis on arrive sur la péninsule de Mweya avec encore une fois des vues incroyables : sur notre droite, le lac Edward à perte de vue, et sur notre gauche le Kazinga Channel, canal naturel qui relie le lac Edward au lac Georges. Oui, c'est sûr, l'Ouganda est le pays des lacs !

Au pied de la péninsule, s'étale une garnde plaine semi-arborée dans laquelle divague des troupeaux d'éléphants qu'on peut distinguer à l'oeil nu et surement pleins d'autres animaux trop petits pour qu'on les voit. C'est la fin d'après-midi et comme souvent les animaux se rapprochent de l'eau pour s'abreuver et du coup, sur la piste d'accès à la Mweya, qui surplombe les 2 étendues aquatiques, pas mal d'éléphants traversent devant nous ou carrément nous bloquent le passage.

L'extrémité de la péninsule de Mweya est parcourue par de nombreux troupeaux d'éléphants Sur notre gauche, le Kazinga Channel qui relie le lac Edouard au lac George

L'extrémité de la péninsule de Mweya est parcourue par de nombreux troupeaux d'éléphants

Sur notre gauche, le Kazinga Channel qui relie le lac Edouard au lac George

Les éléphants aussi empruntent les pistes

Les éléphants aussi empruntent les pistes

L'entrée de la péninsule de Mweya est barrée par une barrière où on doit s'identifier. Un peu plus loin, il y a un centre d'information pour les visiteurs où on se renseigne pour organiser notre croisière sur le Kazinga Channel et le tracking de Chimpanzés aux gorges de Kyambura et pour le camping pour passer les 2 prochaines nuits. Le personnel est très sympa et très serviable car ils ont passé pas mal de temps pour nous. On se dirige vers notre campsite, qui est tout au bout du Kazinga Channel, en surplomb. Les installations sont pas terribles-terribles mais le lieu est vraiment bien choisi. Toute la soirée et la nuit on sera bercés par les cris des hippopotames et surtout les rugissements des lions : quel bonheur !

Samedi 17 décembre

On se lève tellement tôt ce matin qu'on peut admirer le lever du soleil. On part ensuite explorer le parc, bien décidés à mettre la main sur ces lions qui ont rugi une bonne partie de la nuit. Mais on ne voit quasiment pas d'animaux : où sont-ils donc passés ? On décide alors de pousser notre game drive jusqu'aux abords du lac George. Il y a du mieux mais c'est pas encore ça. On voit à plusieurs reprises principalment des cobes ougandais et à un moment des buffles mais rien d'extraordinaire. Par contre ce qui nous surprend c'est l'activité humaine très présente, comme par exemple des marais salants encore exploités ou sur le lac George, carrément des villages de pêcheurs qui côtoient de très très près les hippopotames. Sur la piste du retour on a même la surprise de croiser des transporteurs de matokes à vélo !

Des marais salants sont exploités sur le territoire du parc Ici aussi les pêcheurs peuvent tenter leur chance

Des marais salants sont exploités sur le territoire du parc

Ici aussi les pêcheurs peuvent tenter leur chance

Tous ces petits points sont en fait des buffles rassemblés en un troupeau géant Même ici, on rencontre les transporteurs de matokes
Tous ces petits points sont en fait des buffles rassemblés en un troupeau géant Même ici, on rencontre les transporteurs de matokes

Pour revenir vers la péninsule de Mweya, on emprunte la piste du Crater Drive qui, comme son nom l'indique, permet d'admirer d'anciens cratère de volcans. Au fur et à mesur qu'on grimpe dans les volcans, le ciel se fait de plus en plus menaçant. Finalement, alors qu'on est quasiment sur la crête de la chaîne des volcans, l'orage éclate. Les nuages restent accrochés à la cime, on est coincés dans une véritable purée de pois. Déjà que la piste n'est pas des plus faciles, ce n'est m^me pas la peinie de continuer. De toute façon, la piste n'est pas vraiment fréquentée alors on se met un peu sur le bas côté et on en profite pour prendre le déjeuner sur le pouce. Au bout d'un bon moment, une légère accalmie survient, c'est le moment pour reprendre la route. On longe des cratères à plusieurs reprises et les paysages sont très beaux alors que la lumière très grise ne les met pas en valeur.

Malgré la brume ambiante, on perçoit la beauté de cet ancien cratère de volcans Cette fois-ci on est en pleine purée de pois, on va attendre que ça passe

Malgré la brume ambiante, on perçoit la beauté de cet ancien cratère de volcans

Cette fois-ci on est en pleine purée de pois, on va attendre que ça passe

Dommage que le temps soit plutôt bouché car les points de vue sont magnifiques Encore un beau point de vue sur un cratère d'un vieux volcan
Dommage que le temps soit plutôt bouché car les points de vue sont magnifiques Encore un beau point de vue sur un cratère d'un vieux volcan

On pensait renoncer à notre croisière sur le Kazinga Channel mais finalement les gros nuages se sont dissipés, laissant un ciel uniformément gris alors on prend le bateau.La ballade est plutôt sympathique en bordant les rives du canal où se prélassent tantôt buffles tantôt hippopotames. Les oiseaux sont aussi trés nombreux et d'espèces très variées mais ça n'atteint pas la beauté du spectacle de notre précédente croisière pour les chutes de Murchinson. Mais ce n'est pas grave, c'est toujours un bon moment, et puis on ne peut pas avoir de la chance à tous les coups.

Un couple de martin-pêcheurs très motivés Un colobe noir et blanc est aussi surpris que nous !

Un couple de martin-pêcheurs très motivés

Un colobe noir et blanc est aussi surpris que nous !

Les montagnes embrumées en toile de fond de cette croisière C'est la première fois qu'on voit un hippo brouter parmi des mouettes
Les montagnes embrumées en toile de fond de cette croisière C'est la première fois qu'on voit un hippo brouter parmi des mouettes

Comme les animaux n'ont pas l'air d'être très présents dans le coin, on décide de sortir du QENP pour se rapprocher de la gorge de Kyambura où on a rendez-vous demain matin à 8 heures pour aller chercher les chimpanzés. On prend une nouvelle piste qui longe le Kazinga Channel mais à part une bande délurée de mangoustes rayées, on ne voit pas beaucoup d'animaux. Par contre, on a la chance d'apercevoir à l'horizon, la chaine de montagnes des Rwenzoris qu'on avait tentait d'aller explorer il y a quelques jours. On récupère la route qui coupe le parc en deux et qui passe au dessus du Kazinga Channel. La nuit ne va pas tarder à tomber et notre objectif maintennt est de trouver un endroit où dormir. Il n'y en a pas beaucoup dans les environs où on peut camper. L'un d'entre eux est le Jacana Lodge mais pour y aller, il faut prendre une petite piste juste en bas de l'escarpement rocheux qui domine cette vallée. On commence à rouler sur la piste mais elle est glissante et surtout toute en montée et en descente. Non seulement on n'avance pas bien vite mais on a peur de rester coincés demain matin si jamais il pleut. Alors au bout d'un moment on décide de faire demi-tour pour tenter notre chance dans un campement référencé par notre Jeanneette mais pour lequel on a aucune infos. On parvient à rejoindre la route non sans mal. On doit remonter le goudron quasiment jusqu'au pont. La lumière du jour décline de plus en plus vite, ça va pas être évident de s'y retrouver dans l'obscurité. On prend une petite piste sur la gauche et on suit les indications de Jeannette à la lettre. Vu qu'on s'enfonce de plus en plus dans la brousse sans trop de difficultés au pire, on fera du bivouac sauvage.

Une bande de mangoustes part en goguette Une mangouste adulte tente de rassurer les plus jeunes

Une bande de mangoustes part en goguette

Une mangouste adulte tente de rassurer les plus jeunes

Ce sont les montagnes Ruwenzori qu'on voit drapées de nuages Sur le lac George aussi, les pêcheurs ont le droit d'exercer leur activité nourricière
Ce sont les montagnes Ruwenzori qu'on voit drapées de nuages Sur le lac George aussi, les pêcheurs ont le droit d'exercer leur activité nourricière

Finalement, à la nuit tombée on arrive au QENP Bush Camp, un campement de toile de luxe, où on nous accueille comme des rois ! Ils acceptent sans problème qu'on campe et nous proposent de nous préparer le diner pour ce soir pour un prix très raisonnable vu le luxe des installations : on est enchantés de notre trouvaille. Le diner est délicieux et le service très attentionné avec un sens du détail et un raffinement inattendu au coeur de la brousse. On est les derniers à se coucher car on apprécie chaque minute de cette soirée complètement imprévue.

Dimanche 18 décembre

Encore un lever aux aurores car on doit être à 8 heures pile au QG de la traque des chimpanzés. On s'acquitte de notre droit d'entrée de 50 USD par personnes et on attend le signal. Pendant ce temps on grimpe sur la plate-forme qui domine les gorges de Kyambura, la vue est splendide. Dans les gorges, les brumes se dissipent peu à peu tandis que le soleil, déjà haut dans le ciel, inonde de sa lumière matinale les plaines environnantes. On a l'impression que la savane c'est divisée en deux parties laissant en son milieu une grande faille. Les rangers sont enfin arrivés, on va pouvoir partir. On les suit en voiture jusqu'à l'endroit où il nous font signe de stopper. Il nous expliquent que ce clan de chimpanzés se déplace à l'intérieur des gorges et on ne sait jamais où on va les trouver. Toutce qu'on peut faire c'est partir de l'endroit où ils ont été vus pour la dernière fois. Notre guide, qui est armé, nous donne les consignes à respecter car on va s'enfoncer dans la jungle qui nous attend en bas. On peut y croiser toute sorte d'animal mis à part les lions : éléphants, hippopotames, léopards et bien sûr chimpanzés ! Il nous dit aussi très gentiment que si on doit marcher sur un serpent, il vaut mieux lui marcher sur la tête, c'est mieux pour éviter les morsures ! Il nous demande aussi de mettre les chaussettes par dessus les pantalons car il y a beaucoup de fourmis et elles sont réputées agressives. Moi qui ai horreur de ne pas voir où je mets les pieds, ça promet, je m'empresse de rajouter des guêtres par dessus mes pantalons, je suis bien contente de les avoir amenées, je vais être un peu moins stressée.

Les gorges de Kyambura font partie du Queen Elizabeth NP Nous longeons la crête des gorges pour arriver au sentier qui y descend

Les gorges de Kyambura font partie du Queen Elizabeth NP

Nous longeons la crête des gorges pour arriver au sentier qui y descend

Nous entammons notre descente dans la gorge par un petit sentier. Le chemin est plutôt raide et pourtant, c'est le passage qu'emprunte les animaux pour aller et venir. On a du mal à imaginer que des éléphants puissent passer par là et pourtant, à un moment on distingue clairement une de leurs empreintes sur le sol et il est vrai que ces animaux ont des capacités tout-terrain extraordinaires. Puis nous arrivons au fond, et on s'approche d'une rivière. Il va falloir la traverser sur une embarcation des plus originales. Des planches posées sur des fûts qui font office de flotteurs. Une corde permet de se tirer de chaque côté de la rivière. Tout ceci nous donne vraiment l'impression de partir à l'aventure, d'autant plus que l'équilibre sur ce vaisseau bricolé est des plus précaires. Quant au débarquement sur la terre ferme, c'est tout un roman !

Cela commence à ressembler à une véritable expédition Notre guide-ranger est armé car des éléphants ou des hippopotames descendent au fond de ces gorges

Cela commence à ressembler à une véritable expédition

Notre guide-ranger est armé car des éléphants ou des hippopotames descendent au fond de ces gorges

Les 2 groupes finissent par passer sans encombres. A peine le pied posé sur l'autre rive, que des cris de chimpanzés nous accueillent. Le ranger les repère à l'oreille et nous demande de ne pas le lâcher, il faut marcher assez vite pour ne pas perdre la piste. En général, on les entend bien plus facilement qu'on les voit. A un moment, on aperçoit les cîmes des arbres qui bougent. On pensait que les cris sont dûs à notre présence mais pas du tout, le guide nous dit qu'ils sont en pleine partie de chasse et qu'il va falloir courrir. Et là démarre une course poursuite des plus incroyables à travers la jungle. Oubliés les mauvaises rencontres possibles, oubliés les insectes et araignées qui peuplent les arbres, oubliés les serpents cachés sous les feuilles notre seul objectif est de suivre le guide qui ne quitte pas des yeux la scène de chasse. Et la course à travers bois s'arrête pour assister à un évènement de taille : les chimpanzés viennent de mettre à mort un jeune collobe. S'ensuit une avalanche de cris et de vociférations hallucinantes, un vacarme assourdissant. Manifestement les chimpanzés fêtent leur victoire, ils sont au paroxysme de leur excitation et nous aussi ! Nous avons la chance d'observer plusieurs chimpanzé, de grands mâles, des femelles et même un tout petit. En plus ils se sont partagés leur gibier et on en voit certains manger ce pauvre singe. Une scène cruelle mais bien réelle, peu de gens savent que les chimpanzés mangent régulièrement de la viande et se livrent parfois à de véritables expéditions  meurtières pour tuer des chimpanzés d'un autre clan : on est bien loin de l'image d'épinal de la brave Cheeta auprès de Tarzan. Nous passons un bon moment à les scruter, à observer le comportement des uns et des autres. Le ranger les connait un par un et nous explique l'historique du clan et la lutte de pouvoir qui l'agite actuellement suite à la disparition du mâle dominant. Leur agilité et leur rapidité de déplacement dans les arbres est tout simplement époustouflante et il se dégage des mâles une impression de puissance incroyable. Autant dire que lorsqu'au détour d'un sentier, David et moi ont s'est trouvé à quelques mètres de l'un d'eux par terre, à l'abri des fourrés, je n'en menais pas large. On a stoppé net et retenu notre respiration, que faire ? Rester calme, ne pas bouger, attendre. Ces quelques secondes m'ont paru une éternité et puis, il a détalé d'un coup, passant sous notre nez comme une fusée et grimpant aussitôt sur le premier grand arbre venu. Ouf, nous voilà soulagés mais quelle émotion !

Peu à peu, l'atmosphère se déselectrise et tout le monde se calme petit à petit. On peut donc en voir de plus près, rassasiés, se prélassant maintenant dans les arbres. Certains sont de vrais cabots et nous font un véritable festival de poses, d'autres nous donnent l'impression de nous narguer, il y en a même un qui nous fait pipi dessus. Quand ils nous regardent droit dans les yeux c'est une sensation indescriptible. Je ne sais pas qui est le plus curieux de découvrir l'autre. Et puis le guide nous donne le signal pour partir, il nous dit que, repus, les singes vont s'installer pour faire la sieste et qu'il ne se passera plus rien. La veille, comme il ne faisait pas beau, la température étit plutôt froide et les chimpanzs ont passé la journée à dormir. Dans ces cas là, il ne font aucun bruit et il est quasiment impossible de les débusquer. On a vraiment eu énormément de chance aujourd'hui et nous en sommes tous très heureux. Nous entammons allégrement notre retour, encore sous le choc de cette expérience sensationnelle.

Un chimpanzé sauvage ! Le calme après la tempête, il vient de se délecter d'un jeune colobe, qu'ils ont chassé sous nos yeux !

Un chimpanzé sauvage !

Le calme après la tempête, il vient de se délecter d'un jeune colobe, qu'ils ont chassé sous nos yeux !

Une maman chimpanzé tient son petit à l'écart de l'agitation qui a suivi la partie de chasse Mais où sont passés les autres ?
Une maman chimpanzé tient son petit à l'écart de l'agitation qui a suivi la partie de chasse Mais où sont passés les autres ?
Si je veux, je prends la pose ! La végétation est particulièrement dense dans cette forêt équatoriale
Si je veux, je prends la pose ! La végétation est particulièrement dense dans cette forêt équatoriale

Nous regagnons nos voitures et revenons au quartier général. Avant de quitter les lieux, je souhaite revoir depuis le belvédère ces gorges et ces incroyables habitants. Les brumes ont complétement disparu, nous laissant découvrir cette enclave de jungle dans la savane. Nous sommes très heureux d'avoir pu vivre cette expérience, mais ce bonheur a un goût amer car le destin de ce clan de 3 familles constitué de 18 chimpanzés est plus qu'incertain. Malgré l'existance du QENP, la gorge est cernée de part et d'autres par des terres cultivées et la pression humaine s'accentue de jour en jour. Difficile d'avoir des échanges avec d'autres clans de chimpanzés pour un apport de sang neuf. Il faudrait constituer un corridor de forêts pour les relier à d'autres population de chimpanzés mais pour l'instant ce n'est pas le cas. Espérons qu'une solution soit trouvée pour l'avenir de ces animaux incroyables, qui sont quand même nos plus proches parents.

Les chimpanzés sont pris au piège dans ces gorges La piste parcourt les plateaux de savane qui surplombent les gorges

Les chimpanzés sont pris au piège dans ces gorges

La piste parcourt les plateaux de savane qui surplombent les gorges

Il nous faut quitter les lieux car on a quand même un bon bout de route à faire car nous devons rejoindre Ishasha ce soir, c'est à l'extrême sud du QENP. Tout d'abord, nous nous rendons au Quartier Général des rangers pour avoir des infos sur la piste qui rejoint Ishasha. En effet, il y a des cours d'eaux à traverser et pas de pont, vu le climat actuel particulièrement humide on préferre savoir si on doit s'attendre à des mauvaises surprises ou pas. Même si le QG n'est normalement pas ouvert aux visiteurs, on nous reçoit très gentiment et on nous donne des infos plutôt rassurantes sur la piste, y compris sur le plan de la sécurité, car à une époque pas si lointaine, il y avait régulièrement des attaques de bandits venus du Congo mais ces temps sont désormais révolus. Ils nous disent aussi qu'on risque de voir de gros éléphants le long de la piste. Après quelques kilomètres, on aperçoit plusieurs groupes d'éléphants qui quittent les bosquets d'arbres pour aller manger dans la savane : les rangers n'ont pas menti, ils sont souvent très gros. Puis, la savane disparait progressivement et la forêt engloutit complétement la piste. On roule sur des kilomètres au coeur d'une forêt impénétrable. Parfois en haut d'une colline on voit la piste rectiligne comme une saignée dans ce désert de verdure. Il y a aussi un beau point de vue sur le lac Edward au loin. La piste est parsemée de trous remplis d'eau. A chaque fois, une multitude de papillons de toutes les couleurs se posent au bord de ces flaques, attirés par l'humidité. Et quand on passe, on assiste à un spectacle féérique, des nuées de papillons multicolores prennent leur envol pour se poser de nouveau quelques instants plus tard. Et puis il y a aussi des singes qui s'installent en terrain découvert au milieu de la piste et qui détalent plus ou moins rapidement à notre arrivée donc pas de quoi s'ennuyer.

Les éléphants quittent la forêt pour s'alimenter des herbes de la plaine Une forêt impénétrable s'est réapproprié son espace

Les éléphants quittent la forêt pour s'alimenter des herbes de la plaine

Une forêt impénétrable s'est réapproprié son espace

La piste traverse la forêt dense pour déboucher plus loin sur le lac Edward Mes préférés sont ces beaux papillons noirs qui s'illuminent de bleu quand ils déploient leurs ailes
La piste traverse la forêt dense pour déboucher plus loin sur le lac Edward Mes préférés sont ces beaux papillons noirs qui s'illuminent de bleu quand ils déploient leurs ailes

Finalement, l'endroit où on pensait peut-être avoir des problèmes pour traverser une rivière possède un gué aménagé et en plus ils sont en train de construire un pont donc tout va bien. Enfin nous arrivons à la porte d'entrée d'Ishasha et rentrons dans le parc. Depuis quelques temps déjà la savane a repris ses droits et la forêt reste cantonnée aux abords de la rivière. Encore des paysages complétements différents. Nous partons en exploration de ce petit territoire très motivés à l'idée d'apercevoir des lions dans les arbres, caractéristique qui a fait la réputation d'Ishasha. Mais avant, on va quand même repérer notre campsite. Il y a deux possibilités, l'ancien qui est au bord de la rivière Ishasha qui marque la frontière avec le Congo et qui a eu des problèmes de sécurité, et le nouveau qui a été créé au coeur de la savane. Une fois arrivés sur place, on trouve une sorte de petit village où il y a des rangers mais aussi carrément un camp de militaires avec même des chars camouflés. Bon, côté sécurité, ça devrait le faire ! On nous explique qu'on peut choisir le campsite qu'on veut, l'ancien et le nouveau étant les deux actifs. On va voir l'ancien qui est tout proche, il est situé sous de grands arbres, sur les berges de la rivière, tapi d'herbe verte. L'endroit est des plus sympathiques et surtout habité par plusieurs sortes de singes avec  en prime les hippopotames dans la rivière. Il fait parfaitement l'affaire. Comme il nous reste encore un peu de temps devant nous, on part quand même explorer quelques pistes et en profiter pour voir le nouveau campsite. On roule au coeur d'une savane aux herbes assez hautes pour cacher des cobes ougandais. On parvient à repérer le nouveau campsite très bien situé, en haut d'une colline avec vue imprenable sur toute la savane environnante. Mais il n'y a pas beaucoup de passages avec l'herbe coupée donc difficile d'envisager de passer une soirée à marcher dans les herbes hautes sans parler du fait qu'on ne pourra pas se faire de barbecue. Donc on dormira sans regret ce soir au bord de la rivière.

On termine notre boucle par une zone dégagée qui s'approche de la rivière. C'est en fait une zone humide à l'herbe bien verte. Il y a plein de cobes ougandais en train de brouter. En ligne d'horizon, on devine la rivière Ishasha bordée par d'immenses arbres. Les paysages sont très beux, il nous tarde demain pour découvrir plus profondément ce petit bout de parc.

Peu à peu, nous quittons la forêt pour revenir dans la savane La famille grue courronée au complet
Peu à peu, nous quittons la forêt pour revenir dans la savane

La famille grue courronée au complet

Un petit singe patas monkey, pas très rassuré de nous voir arriver Marrant de voir juste quelques cornes qui dépassent des herbes
Un petit singe patas monkey, pas très rassuré de nous voir arriver Marrant de voir juste quelques cornes qui dépassent des herbes

Nous arrivons au campsite à la nuit tombante. Deux gardes armés se sont installés sous une cahute, ils vont passer la nuit là eux aussi. On leur demande pourquoi ils sont là, ils nous répondent que c'est pour nous protéger des bêtes sauvages. Bêtes ou Hommes, on ne peut s'empêcher de se poser la question ! Il y a aussi un tout petit groupe de français avec leur guide qui ont planté leur tente. Nous les reconnaissons car on les avait déjà croisés à Fort Portal. Quand ils reviennent de leur diner au village nous sommes encore en train de manger. Nous passons la fin de la soirée à discuter sur les bancs en bois plantés au bord de la rivière, tout en scrutant régulièrement les flots, une visite des hippopotames étant toujours possible.

Lundi 19 décembre

Nous sommes réveillés de bon matin par les cris des collobes noirs et blancs. Nous les observons sur le rive d'en face, en train de s'installer pour prendre un bon bain de soleil. Ces singes sont très élégants et c'est à chaque fois un très beau spectacle. Nous partons découvrir la partie Nord d'Ishasha, vu qu'hier on a déjà exploré le sud. Nous avançons dans une belle savane qui par moment surplombe une vallée où s'écoule la rivière que nous avons longé à notre arrivée hier. Les paysages sont magnifiques en ce jour naissant. Les brumes matinales s'estompent doucement donnant au lieu une atmosphère très particulière, un peu enchanteresse. On peut voir des herbivores de toute sorte, topis, phacochères, buffles et bien sûr cobes ougandais. Il y a des petits, souvent rassemblés en petit troupeau pour pouvoir mieux les protéger d'éventuels prédateurs. Les prédateurs, c'est justement ce qu'on cherche et plus spécialement les fameux lions perchés dans les arbres. On fait le tour de chaque figuier syccomorre qu'on peut rencontrer car il semble que cela soit leur lieu de prédilection. Mais point de gros chat, que cela soit en haut ou en bas des arbres et pourtant il y a quand même du gibier dans les environs. On reste donc sur notre faim même si on ne regrette pas du tout d'être venu jusqu'ici, cette partie du parc mérite amplement le détour. On se console en se disant quil nous reste une chance d'observer nos félins préférrés dans les arbres au lac Manyara en Tanzanie, destination de notre prochain voyage. Nous quittons le parc pour rejoindre le sud du pays. Peu après notre sortie du parc, un petit groupe d'éléphants jaillit de derrière les taillis au bord de la piste et nous fait une peur bleue. Sous le coup de la surprise je crie tellement que j'arrive à en effrayer l'éléphant le plus proche qui fait mine de nous charger. Peut-être que les autres animaux, comme ces éléphants ne sont pass encore arrivés à Ishasha ce qui expliquerait la faune relativement peu abondante qu'on a constaté.

Les arbres qui entourent notre bivouac sont truffés de singes, en particulier les très élégants colobes noirs et blancs Ceux-là sont bien réveillés et pas vraiment de bonne humeur
Les arbres qui entourent notre bivouac sont truffés de singes, en particulier les très élégants colobes noirs et blancs

Ceux-là sont bien réveillés et pas vraiment de bonne humeur

L'humidité de la nuit s'évapore peu à peu et donne à l'ensemble une atmosphère très particulière On a beau scruter les figuiers syccomores, toujours pas de lions dedans
L'humidité de la nuit s'évapore peu à peu et donne à l'ensemble une atmosphère très particulière On a beau scruter les figuiers syccomores, toujours pas de lions dedans

Des éléphants déboulent de leurs taills

Des éléphants déboulent de leurs taills

Plus loin, l'activité humaine refait son apparition et les bords de route sont cultivés et habités et on traverse de nombreux villages. Comme toujours en Ouganda, à chaque fois qu'un gamin nous voit il crie joyeusement "How are you, Muzungu !", c'est-à dire "bonjour le Blanc" et nous fait de grands signes auxquels on s'empresse de répondre. Parfois, on entend juste fuser sur notre passage le fameux "How are you, Muzungu !" et il nous reste plus qu'à chercher des yeux le gamin qui va avec ! Avec tous les gamins qu'il y a dans le pays, on n'est pas prêts de s'ennuyer sur la route. De toute façon en général beaucoup de monde nous salue où nous fait signe qu'ils sont contents de nous voir, c'est donc particulièrement agréable de voyager quand on se sent accueillis aussi chaleureusement.

Il nous faut ensuite traverser une zone très montagneuse toujours par de la piste. Hors de question qu'il pleuve mais le ciel a l'air clément aujourd'hui, alors nous poursuivons notre route. Bien que très montagneuse, la région est très peuplée. Tous les flancs de montagnes sont cultivés, on se demande comment ils arrivent à cultiver leurs champs sur des pentes aussi abruptes, quel travail !  Les panoramas sont sublimes.Nous culminons à près de 2000 mètres d'altitude et pourtant on continue à monter. Quand c'est trop haut, les champs cèdent la place à des forêts de sapins exploitées pour le bois. Mais ici, tout est fait à la main, ils abattent les arbres à la hache, construisent des plateformes pour ensuite scier des planches toujours à la main et le bois et les planches descendus à vélo, jusqu'à des points de rassemblement où heureusement le reste du transport doit être motorisé : on est ébahis devant tant d'énergie déployée et tant d'ingéniosité pour arriver à travailler avec si peu de moyens. Comme par exemple ces sorte de bicyclette en bois, sorte de croisement entre une brouette et un vélo, qu'ils fabriquent eux-même de A jusqu'à Z, pour transporter des marchandises comme les sacs de charbons. De toute façon, sur cette piste, tout nous ébahi, la beauté des paysages, la simplicité et la dignité des gens, la dureté de la vie, la piste qui tourne, qui vire, qui monte, qui descend... Une piste incroyable qui restera gravée dans nos mémoires. Jusqu'au bout, elle nous a réservé des surprises : à peine quelques kilomètres avant de rejoindre le goudron, on a droit à un ultime passage à gué. En fait, moitié gué, moitié pont pour traverser une sorte de petite rivière étendue dont le niveau est finalement assez haut. Si on ne passe pas ici, un long retour en arrière est l'unique solution, mais pas pour cette fois.

Nous rejoignons le sud de l'Ouganda en traversant de hautes montagnes Un four à briques en pleine action
Nous rejoignons le sud de l'Ouganda en traversant de hautes montagnes

Un four à briques en pleine action

Par endroit, ce sont les forêts qui colonisent les montagnes Dès que cela est possibles, les pentes abruptes sont cultivées, on se demande comment ils peuvent y travailler
Par endroit, ce sont les forêts qui colonisent les montagnes Dès que cela est possibles, les pentes abruptes sont cultivées, on se demande comment ils peuvent y travailler
Notre Totoy au milieu des sapins ougandais On croise de tout sur ces pistes, en particulier ces drôles de vélos en bois !
Notre Totoy au milieu des sapins ougandais On croise de tout sur ces pistes, en particulier ces drôles de vélos en bois !

Nous retrouvons donc le goudron au niveau de Kabale, pour le quitter de nouveau pour rejoindre le lac Bunyonyi par une petite piste. De nouveau le spectacle est grandiose, la piste longe les flancs des coteaux qui encerclent cet immense lac. Toutes les montagnes alentours sont cultivées avec des champs en terrasse. Le lac, ne cesse de jouer à cache-cache avec les montagnes et possède même des îles avec parfois des airs de dédale. A chaque virage, à chaque détour, un nouveau panorama nous permet d'admirer les paysages fabuleux de ce lac. La piste n'est pas facile car plutôt étroite et cahotante mais quel bonheur de pouvoir l'emprunter, un vrai régal.

On arrive finalement à notre backpacker, très réputé auprés des voyageurs et on comprend de suite pourquoi : le site est magnifique, les installations nickels, le personnel impeccable, bar, restau tout y est et il y en a pour tous les budgets avec camping, dortoir, chambres ou bungalows : difficile de ne pas trouver son bonheur. C'est dans ce cadre enchanteur que nous apprécierons de passer la fin de journée et bien sur la soirée au resto.

Une petite piste longe le lac Bunyony sur une vingtaine de kilomètres Chaque vue révèle un paysage encore différent et bien sûr magnifique
Une petite piste longe le lac Bunyonyi sur une vingtaine de kilomètres

Chaque vue révèle un paysage encore différent et bien sûr magnifique

Le spectacle est fabuleux Par moment, on pourrait se croire en Asie avec ses cultures en terrasse
Le spectacle est fabuleux Par moment, on pourrait se croire en Asie avec ses cultures en terrasse

Mardi 20 décembre

Nous ne sommes pas loin de la forêt de Bwindi, célèbre pour ses gorilles de montagne. Après avoir beaucoup hésité, on a finalement renoncé à visiter les gorilles car, cela nécessite d'être programmé à l'avance et dans ce cas là, cela nous imposait trop de contraintes. Maintenant que nous ne sommes plus très loin, on aurait pu aussi tenter notre chance mais le temps d'organiser tout cela, cela nous aurait mangé la fin du séjour. Alors avec quand même un petit pincement au coeur on se résoud à abandonner la visite de ces imposants primates. Cependant, le fait d'économiser au moins 500 USD chacun nous fait un peu mieux passer la pilule.

Le jour se lève dans une atmosphère fantomatique Pour aller de villages en villages, la pirogue est le moyen le plus rapide

Le jour se lève dans une atmosphère fantomatique

Pour aller de villages en villages, la pirogue est le moyen le plus rapide

Donc départ très tôt ce matin pour remonter au moins jusqu'à Kampala. Nous profitons quand même du lever du soleil, du réveil des habitants aux alentours, du va et vient très tranquille des bateaux sur le lac tandis que les brumes matinales se dissipent. Un dernier coup d'oeil sur ce cadre merveilleux et nous voilà partis pour une longue journée de transition. On roule quand même plutôt bien sur des routes goudronnées plutôt bien entretenues. Du coup on arrive en milieu d'après-midi au niveau de la capitale. Comme on n'est pas fans des villes, on décide de pousser plus loin pour rejoindre un bel endroit pour passer la nuit tout en se rapprochant de la frontière.

Revenus dans la plaine, on passe à l'élevage du bétail Transport mixte : matokes + vaches Ankole

Revenus dans la plaine, on passe à l'élevage du bétail

Transport mixte : matokes + vaches Ankole

En feuilletant notre guide, on a repéré qu'il existe un autre route pour rejoindre Jinja, sans passer par Kampala. Elle est plus longue d'une trentaine de kilomètres mais comme de toute façon, la capitale est engorgée par les bouchons et que le traffic sur l'axe principal Kampala Nairobi est dès plus pénible, autant tenter cette option qui passe plus au nord via Gayaza et Kayunga, par des petites routes. Nous ne regrettons pas de prendre cet itinéraire bis, très peu fréquenté et avec des paysages très agréables comme souvent en Ouganda. En plus, il nous permet d'arriver directement à l'adresse qu'on nous avait conseillée, un lodge qui surplombe des chutes d'eau sur le Nil Victoria et qui accepte les campeurs. Même si nous arrivons de nuit, on sent déjà que ce lodge va rentrer dans le palmarès de nos meilleurs plans en Afrique. Tout est fait avec goût et avec style, même les sanitaires pour les campeurs et résidents des bungalows et il y a un restaurant à la hauteur des ambitions de cet établissement, bref on a bien fait de pousser jusque là.

Mercredi 21 décembre

Nous avons droit à un invité ce matin, une charmante petite gazelle, apparemment très familière des lieux, arpente la pelouse bien verte. Et puis elle a décidé d'examiner de plus près toute notre installation et elle vient examiner scrupuleusement chacun de nos équipements. Manifestement, elle a un faible pour nos sièges qu'elle lèche consciencieusement : un lavage gratis ! Tous ses gestes sont d'une délicatesse extrême et c'est un grand bonheur pour moi quand j'arrive à la caresser gentiment. Et ce n'est pas le seul moment d'enchantement pour cette matinée. Nous découvrons réellement l'emplacement du camping vu qu'on est arrivé hier dans la nuit : La vue est superbe sur le Nil Victoria. Nous pouvons même profiter d'une petite ballade jusqu'à des chutes que surplombe le lodge. L'endroit est vraiment magnifique et calme, on aimerait bien y rester plus longtemps, mais nous devons rentrer au Kenya aujourd'hui alors c'est avec un brin de mélancolie que nous levons déjà le camp pour quitter the Haven et l'Ouganda qui ont été une tellement belle surprise pour nous.

Les chutes sont entourées de rapides qui font la joie des casse-cous du monde entier Nous avons un charmant invité ce matin qui inspecte soigneusement chaque élément de notre installation

Les chutes sont entourées de rapides qui font la joie des casse-cous du monde entier

Nous avons un charmant invité ce matin qui inspecte soigneusement chaque élément de notre installation

Nous repassons notre fameux pont de Jinja qui nous avait bloqué à l'aller pour cause de travaux en seulement quelques minutes. Il faut quand même savoir qu'il n'existe qu'une seule autre route bien plus au nord pour contourner ce pont ! Nous poussons jusqu'à la petite ville de Tororo avant la frontière et nous nous arrêtons déjeuner dans un hôtel qui a connu ses heures de gloires il y a bien longtemps mais qui a quand même le mérite d'exister ! Le repas est très correct, par contre on apprécie beaucoup moins quand il nous arnaque monumentalement quand on sort les dollars pour payer mais comme il ne nous reste plus de shillings, on n'a pas vraiment le choix. Dommage de quitter l'Ouganda sur cette mauvaise note qui n'est heureusement pas du tout à l'image du pays.

Le passage de la frontière côté Ouganda, se passe comme une lettre à la poste. Côté Kenya, c'est une utre paire de manches, non pas à cause des formalités, ça se passe sans difficultés, c'est juste que le bureau des douanes a été soudainement envahi par des chauffeurs de camions plus qu'en colère après un gars, à priori un de ceux qui aident pour les paperasses. Il est venu se réfugier dans le bureau avec la meute des chauffeurs extrêmement véhéments à ses trousses, tandis que le douanier et son chef font écran. On est pris en sandwich entre les 2 camps et on en mène pas large, la tension est plus que palpable ! On ne donne pas cher de sa peau quand il va sortir. Au bout d'un petit moment, la situation finit par se calmer et tout le monde repart dans son coin. On n'a qu'une envie c'est de déguerpir d'ici avant que ça retourne au vinaigre. Mais le douanier, qui n'etait déjà pas une flèche, a été très très perturbé par ces évènements et a du mal a retrouvé les esprits nécessaires pour remplir notre carnet de passage. A force de patience et de sourire nous arrivons à le guider pour qu'il remplisse tout comme il faut et on s'en va vite fait. Bon retour au Kenya !

On sort de Malaba en longeant une file interminable de plus de 7 kilomètres de camions qui attendent pour sortir du pays et entrer en Ouganda. C'est apparemment courant comme situation car on est sur l'axe principal Nairobi - Kampala. J'avais été prévenue que cette frontière n'est à utiliser que pour entrer au Kenya, surtout pas pour en sortir et la réalité confirme complètement ce conseil. Par endroit, la route, pourtant goudronnée, porte les stygmates de ce traffic incessant de marchandises : des ornières profondent s'enfoncent dans le bitume. On roule avec l'impression d'être dans des rails, c'est impressionnant. Heureusement, le revêtement finit par s'améliorer et on arrive à rouler à peu prés normalement jusqu'à Eldoret.

On y fait une halte au Nakumatt du coin pour faire à nouveau notre ravitaillement en nourriture fraiche, puis en carburant. Sur le parking, notre voiture a attiré un couple avec qui nous discutons quelques minutes et à qui on fait visité notre voiture. Ils sont enchantés et en échange, nous enseignent quelques mots de swahili ! On met quasiment une heure pour traverser la ville. Comme dans toutes les villes kényanes, les bouchons sont inévitables. Du coup, on arrive de nuit à notre hate du soir. Encore une très bonne adresse partagée par les voyageurs. Un endroit assez incroyable avec des emplacements de campings comme en Afrique Australe : électricité, point d'eau et barbecue à disposition. On est en altitude et il fait très froid, on apprécie beaucoup les douches bien chaudes des sanitaires impeccables.

Kenya - Ouganda 2011 / Ouganda - 2ème partie : du Queen Elizabeth NP au Lac Bunyonyi et retour au Kenya

Ca peut toujours servir :

  • 1 Euro = 3300 UGS = Uganda Shillings
  • 1000 UGS = 0,30 Euro
  • 1163 Kilomètres parcourus
  • Litre Gas-oil : de 3650 à 3800 UGS
  • Guide utilisé : Bradt Guide Uganda : très bon guide mais en langue anglaise.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !

  • Repas standard du midi pour 2 (1 plat avec avec 1 boisson par personne) = de 12000 à 18000 UGS
  • Repas du soir dans les lodges pour 2 (généralement plus élaboré et sans les boissons car on peut se lâcher avec du vin ! ) = de 40000 à 50000 UGS
  • Queen Elizabeth NP  :
    • entrée 2 personnes, valable 24 heures = 70 USD
    • la voiture = 150 USD !!! car voiture immatriculée à l'étranger. Par contre, c'est un forfait, ce n'est pas lié à la durée de visite
    • Chimpanzee Tracking dans les gorges de Kyambura pour 2 personnes = 100 USD
    • Croisière bateau sur Kazinga Channel organisée par les services du Parc pour 2 personnes = 50 USD
  • Camping Mweya  Queen Elizabeth NP - Public Campsite (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 30000 UGS.
  • Camping Queen Elizabeth NP - QE Bush Lodge (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 40USD, repas du soir = 27000 UGS par personne.
  • Camping Ishasha Queen Elizabeth NP - Public Campsite (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 30000 UGS.
  • Camping Lac Bunyonyi - Bunyonyi Overland Resort (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 12 USD
  • Camping Jinja - The Haven (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 24 USD
  • Ballade à pied escortée et guidée par un ranger dans Semliki NP : 40 USD par personne
  • Uganda Wildlife Authorithy : Organisation gouvernementale qui régit les parcs naturels en Ouganda : www.uwa.org, www.ugandawildlife.org
  • Bière = 3500 UGS
  • Soda = 2000 UGS
  • Bananes = 1000 UGS

 

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