Kenya-Tanzanie 2ème partie : de l'Océan Indien au cratère de Ngorongoro

Kenya-Tanzanie 2ème partie : de l'Océan Indien au cratère de Ngorongoro

Kenya - Tanzanie 2ème partie : de l'Océan Indien au cratère de Ngorongoro

Du 8 au 12 Juin 2012

Peponi Beach -> Lushoto -> Tarangire NP - Lac Manyara -> Cratère de N'Gorongoro -> Serengeti

 

Album photos Kenya-Tanzanie 2ème partie - Tanzanie : de l'Océan Indien au cratère de N'Gorongoro

Album photos Kenya-Tanzanie 2ème partie - Tanzanie : de l'Océan Indien au cratère de N'Gorongoro

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Vendredi 8 Juin

Ce matin, c'est quartier libre, chacun en profite à sa façon et pour moi c'est bien sûr une grasse matinée car on n'est pas prêts d'en faire une autre de si tôt. Il est quand même tôt quand je mets le nez dehors. Petit à petit le soleil sort des nuages et la mer se retire, découvrant un véritable paysage de carte postale. Cette fois-ci, impossible de résister à l'attrait de la baignade, puis promenade le long de la plage vers les pêcheurs. On resterait bien un peu plus dans ce petit coin de paradis mais les vacances ne durent pas éternellement. Alors après un déjeuner au resto encore une fois très bon, toats grillés au bacon et à la banane, on lève le camp.

On reprend la piste principale en suivant les indications de la patronne pour rejoindr la route. Malgré le ciel de nouveau maussade, les paysages de campagne sont très agréables, partagés entre les tonalités rouges de la terre et de la piste et le vert intense  de la végétation plutôt luxuriante. 

Les pêcheurs vont et viennent toute la matinée Paysage de carte postale
Les pêcheurs vont et viennent toute la matinée Paysage de carte postale
La piste pour quitter notre petit coin de paradis, est aussi très agréable
La piste pour quitter notre petit coin de paradis, est aussi très agréable

On rejoint la route de goudron, puis la nationale B1, l'axe principal reliant Dar Es Salaam à Arusha. Les paysages deviennent plus arides et le ciel bien plus bleu, on est passé à un climat plus sec. Contrairement à ce à quoi on s'attendait, la circulation n'est pas très intense et ça nous laisse tout loisir pour admirer le panorama. Ensuite, on traverse d'immenses plaines plantées de sisal, dont la fibre est utilisée pour faire des cordages ou des nattes et tapis. Soudain, sur notre droite, surgie de cette platitude immense une chaine de montagnes à la hauteur imposante. Pas de doute c'est bien la chaine des Usambara Mountains que nous allons approcher. On prend la route qui s'enfonce dans ces montagnes. Très vite, ça grimpe dur. La région au début plutôt sauvage, se révèle ensuite très habitée et encore plus surprenant très cultivée. Impressionnant de voir toutes ces parois aussi abruptes, couvertes de champs cultivés en terrasse. On croise beaucoup de monde et cela s'avère trés animé dans les villages qu'on passe. Par endroit la route est très étroite et il faut faire très attention aux véhicules très pressés qui descendent. L'après-midi touche à sa fin et diffuse une lumière presque tamisée. L'ambiance est ducoup très bucolique et les panoramas superbes. On traverse comme on peut Lushoto, la plus grande ville du coin et on attaque une piste pour rejoindre la ferme où on va camper ce soir. On arrive alors qu'il fait presque nuit mais heureusement un gardien est là et nous guide dans les installations. On a un beau terreplain plat, couvert d'une belle herbe verte, juste assez grand pour accuiellir nos 2 véhicules. Un peu plus bas, les sanitaires avec eau chaude, c'est parfait ! On peut même se procurer du bois pour faire un feu de camp pour la soirée car mine de rien, on est en altitude, presque 1700 mètres et donc il fait très frais et il fera surement froid dans la nuit. Quel contraste avec la chaleur étouffante et moite de la côte !

C'est le moment de la récolte du sisal Cocotiers, bananiers et autres cultures de subsistance dans les villages
C'est le moment de la récolte du sisal Cocotiers, bananiers et autres cultures de subsistance
dans les villages
Les panoramas deviennent grandioses Superbes paysages sculptés par la nature et l'activité humaine
Les panoramas deviennent grandioses Superbes paysages sculptés par la nature et l'activité humaine

On est en surplomb Lushoto, et dans la nuit noire on passe la soirée à admirer les lumières de la ville en contrebas, tout en se laissant bercer par les chants religieux des villageois qui se rendent à l'office en dessous de la ferme : une soirée simple et paisible comme on les aime. 

Samedi 9 Juin

Décollage assez tranquille avec le breakfast copieux et réputé de la ferme. Ici, ils font eux même leurs pains, fromages et confiture. Puis on part juste un peu plus haut pour aller au point de vue de la falaise. Les site est occupé par un lodge mais on peut quand même accéder au viewpoint. L'entrée est gratuite mais on doit prendre un guide, c'est de bonne guerre. Les panoramas sont tout simplement époustouflants depuis le belvédère. Les falaises sont impressionnantes et il y a plus de 1500 mètres d'apic en dessous de nous. Face à nous, la plaine se déroule à l'infini. On distingue même la route qu'on va prendre tout à l'heure pour aller à Arusha. De l'autre côté, ce sont les montagnes, aux crêtes découpées et au relief tortueux, couvertes d'une végétation luxuriante. D'ailleurs, il parait que tous les matins, à l'aube, une colonie de colobes remonte de la forêt en contrebas de l'hôtel, pour squatter le belvédère. Rien que pour de tels points de vue, ça vaut le coup de venir jusqu'ici ! Il nous reste plus qu'à reprendre la même route qu'hier mais dans l'autre sens. Peu importe, les paysages sont tellement beaux que c'est un vrai plaisir de se ballader.

Un incroyable point de vue depuis le belvédère de Lushoto On ne se fait pas priés pour immortaliser cet instant
Un incroyable point de vue depuis le belvédère de Lushoto On ne se fait pas priés pour immortaliser cet instant
Paysages très bucoliques des cultures autour des maisons des fermiers Une rivière de montagne dévale les pentes
Paysages très bucoliques des cultures autour des maisons des fermiers Une rivière de montagne dévale les pentes

On rejoint finalement la route principale et ses champs de sisal. On roule des kilomètres et des kilomètres sur cette route devenue très monotone. Le ciel commence à se couvrir et on s'arrête dans la brousse pour pique-niquer. Pas d'arbre donc pas d'ombre, alors heureusement finalement que les nuages jouent à cache-cache avec le soleil, ça nous permet du répit dans la chaleur.

En arrivant sur Moshi, la circulation se densifie nettement et redevient des plus sportives. Le ciel est maintenant très couvert donc malheureusement pour nous, aucune chance d'apercevoir le Kilimanjaro ou le mont Meru. 80 kilomètres plus loin, c'est à la ville d'Arusha que nous arrivons. C'est la ville principale du Nord de la Tanzanie, plaque tournante du tourisme, siège de nombreuses ONG et aussi site du tribunal international du génocide rwandais. Il se dégage donc une atmosphère très particulière de cette ville poussiéreuse qui donne l'impression de s'être développée de façon soudaine et anarchique. L'avantage par contre c'est qu'on y trouve un gros supermarché Shoprite où il sera facile de s'approvisionner. Bien sûr, le ravitaillement des produits frais comme les fruits et lègumes, on le fait sur le bord de la route, dans les jolies échoppes ou directement auprès des paysans. Mais pour les boissons ou la viande et autres produits manufacturés, la solution du supermarché c'est plus facile. On profite aussi de l'occasion pour faire le plein de carburant. On ne s'attarde pas trop car on voudrait être à Tarangire ce soir.

Partout, les récoltes sont mises à sécher à même le sol Après les paysages verdoyants et les cultures, nous abordons la savane plus aride parcourue par les troupeaux de bétail
Partout, les récoltes sont mises à sécher à même le sol Après les paysages verdoyants et les cultures, nous abordons la savane plus aride parcourue par les troupeaux de bétail

Maintenant c'est des paysages de steppe que nous traversons. On aperçoit très souvent les célèbres Masaï avec leur silhouette si élégante. Certains sont en tenue traditionnelle, d'autres plus à l'occidentale mais il y a toujours un détail qui rappelle leur origine. A plusieurs reprises, on croise des groupes de jeunes tout en noir avec un masque facial tout blanc : l'effet est très impressionnant. Ce sont sûrement des jeunes en phase d'initiation pour devenir Morane, le guerrier Massai. Le spectacle est un peu partout et on ne va pas s'en plaindre car à chaque fois c'est magnifique. On arrive tardivement à l'entrée du parc, où se trouve un camping. Mais on trouve le tarif trés élevé pour ce que c'est. Alors on fait demi-tour et on essaie de retrouver la pancarte repérée sur la route et qui indiquait un autre camping. Après avoir traversé une piste recouverte d'herbes jaunies, on arrive à cet autre camping. En fait, il n'est pas encore ouvert car ils sont encore en pleins travaux pour l'eau et les sanitaires et ne sont pas vraiment prêts pour la saison qui démarre dans quelques semaines. Mais comme on a la chance d'être autonomes et qu'on n'a pas envie de refaire chemin inverse alors qu'il est déjà bien tard, on négocie avec le jeune manager, et on trouve un accord satisfaisant pour lui comme pour nous. On est finalement très bien installé et on passe une bonne soirée.

Dimanche 10 Juin

A la lumière du jour naissant, on se rend finalement compte que le futur camping est très bien situé : de notre emplacement on distingue au loin le lac Manyara. Tout autour, de la savane recouverte d'herbes blondes, que les troupeaux de vaches des villageois sont en train de rejoindre après avoir passé la nuit à l'abri.

On prend tout notre temps et on arrive même à se dégoter une douche à l'eau à peine froide dans un des bungalows aux travaux les plus avancés. Je ne pense pas que les installations seront terminées d'ici quelques semaines comme l'indiquait le jeune manager d'hier soir, mais avec un emplacement aussi agréable et un personnel aussi sympa, c'est une adresse prometteuse. On arrive à l'entrée du parc de Tarangire vers 9H30. Avec le niveau des installations et l'affluence des voitures de safari, on voit bien qu'on est dans un parc sur le circuit touristique. On a aussi droit à un joli comité d'accueil avec une bande de vervets délurés qui montent sur notre voiture et jouent avec l'antenne de la VHF sans aucun signe de défiance par rapport aux êtres humains que nous sommes.

Il ne fait pas particulièrement beau et le ciel est plutôt couvert. C'est bien dommage car les paysages sont très beaux avec des fleurs de toutes les couleurs et de superbes baobabs.
Comme souvent, on choisit d'explorer les bords de la rivière car c'est souvent là qu'on a le plus de chance de rencontrer des représentants de la faune sauvage. C'est une bonne idée car les abords de la rivière regorgent de troupeaux d'éléphants qui régulièrement nous barrent la route. A un des nombreux surplombs, David distingue un animal au milieu du lit asséché de la rivière. Il s'agit d'un lion mais nos mouvements pour essayer de mieux l'apercevoir le mettent en alerte et il se réfugie dans un des buissons. Nous descendons vers l'endroit où nous supposons qu'il se cache et on finit par le débusquer à l'abri d'un bosquet avec un regard apeuré qui nous surprend, généralement les lions en ont que faire de notre présence. Il s'agit probablement d'un lion plutôt jeune qui n'a pas encore grande confiance en lui.

De malicieux singes vervet, particulièrement intéressés par notre voiture C'est la première fois qu'on découvre le bush avec autant de fleurs
De malicieux singes vervet, particulièrement intéressés par notre voiture C'est la première fois qu'on découvre le bush avec autant de fleurs
Un panorama typique du Tarangire Ce baobab est tellement immense que même la girafe semble toute petite
Un panorama typique du Tarangire Ce baobab est tellement immense que même la girafe semble toute petite
Nos premiers éléphants d'une longue série Le lion est méfiant et pas des plus rassurés
Nos premiers éléphants d'une longue série Le lion est méfiant et pas des plus rassurés

Nous poursuivons la piste, profitant des superbes paysages que notre vue peut embrasser. Presque partout, on peut voir de grands baobabs ce qui donne d'emblée beaucoup de majesté au panorama. Quand en plus, dans ces collines et plaines de savane boisée, on aperçoit des troupeaux d'éléphants ou de buffles au milieu des baobabs, c'est vraiment très très beau. Pour le pique-nique nous choisissons un des nombreux surplombs de la rivière pour profiter au maximum du spectacle qui se déroule sous nos yeux. Un bon troupeau d'éléphants est en train de traverser une petite zone de marais caché par de hautes herbes bien vertes pour aller s'abreuver à la rivière. En arrière plan, d'élégants palmiers agrémentent le décor. Tout notre petit monde est visiblement très heureux de rejoindre la rivière. S'en suit les scénes habituelles d'abreuvement, de douches, de bousculades, de roulades dans la boue auquelles s'adonnent avec délectation ces incroyables pachidermes. Comme il y a des petits, qui sont toujours partant pour chahuter, on ne s'ennuie pas une seconde.

Puis, une deuxième colonne d'éléphants apparait et remonte de la rivière pour rejoindre le même endroit donnant ainsi le signal de départ à notre premier troupeau. Pour notre plus grand plaisir nous avons droit à une séance supplémentaire de ce magnifique spectacle qui m'émeut à chaque fois.

Tout simplement magnifique ! Pour profiter au mieux de ce fabuleux environnement, nous décidons de pique-niquer
Tout simplement magnifique !
Pour profiter au mieux de ce fabuleux environnement, nous décidons de pique-niquer
Ca doit être un endroit très apprécié des pachydermes car il en sort de partout Pour certains, c'est l'heure de la sieste
Ca doit être un endroit très apprécié des pachydermes car il en sort de partout Pour certains, c'est l'heure de la sieste

Nous repartons toujours le long de la rivière, en descendant vers le sud où le relief s'applanit doucement, pour laisser la place à de belles plaines. On entame ensuite la remontée pour rejoindre une zone de marais bordés par d'immenses plaines de zones humides avec encore de trés nombreux éléphants et quand même d'autres animaux comme girafes, zèbres et waterbucks, mais les éléphants sont vraiment les prinicpaux représentants de la faune. On fait une pause pour admirer la vue, car entre temps, le soleil est arrivé à percer les nuages et de suite ça change tout. Comme on est déjà en milieu d'aprés-midi, on repart car on a encore pas mal de route à faire avant de rejoindre notre camping. 

Tiens des zèbres, ça change des éléphants ! En cette saison, le passage à gué se fait sans difficultés
Tiens des zèbres, ça change des éléphants ! En cette saison, le passage à gué se fait sans difficultés
Tendue au maximum, la girafe tente d'atteindre ses feuilles préferrées Ces immenses plaines sont en fait des swamps, des marécages plus ou moins asséchés suivant la saison
Tendue au maximum, la girafe tente d'atteindre ses feuilles préferrées Ces immenses plaines sont en fait des swamps, des marécages plus ou moins asséchés suivant la saison

Juste au bord de la piste, on découvre 2 lions complétement repus qui font une sieste digestive. On en profite comme on peut car ils ne sont pas décidés dutout à bouger d'un poil, puis on continue vers notre campsite en espérant qu'on pourra s'installer avant que la nuit ne tombe. Mais c'est sans compter sur les surprises que peuvent nous réserver les animaux. La fin de journée, tout comme le petit matin, sont des moments privilégiés pour les animaux qui partent s'abreuver, on croise donc pas mal de monde. Mais ici, au Tarangire, c'est la patrie des éléphants et la piste est leur endroit préférré pour marcher. Bien sûr quand des éléphants sont au milieu de la piste, pas évident de leur faire céder le passage, alors il faut jouer stratégique et avec délicatesse et surtout savoir renoncer si nécessaire. On essuie quand même une charge d'un des éléphants juste histoire de montrer qui est le chef ici. On est bien en retard maintenant. Mais juste avant d'arriver, on tombe sur une bande de vervets de plusieurs dizaines d'individus installés au beau milieu de la piste et qui n'ont pas vraiement l'air décidé à la quitter. Décidément, pas facile de rejoindre notre campsite. On installe notre bivouac à la pénombre sans vraiment choisir notre emplacement.

Tel un gros chat, le lion aime paresser à loisirs Un clan de petits singes vervets squattent la piste
Tel un gros chat, le lion aime paresser à loisirs Un clan de petits singes vervets squattent la piste
Cet éléphant nous fait une belle charge d'intimidation Les paysages du tarangire sont superbes, en particulier quand le soleil va se coucher
Cet éléphant nous fait une belle charge d'intimidation Les paysages du tarangire sont superbes, en particulier quand le soleil va se coucher

Maintenant que la nuit est bien tombée et que tout le monde a fini de s'installer, on peut se laisser aller à apprécier l'instant présent et se rémémorrer les moments les plus impressionnants de la journée. Les seuls bruits qu'on entend sont ceux que nous faisons et ceux de la nature. On comprend trés vite que la soirée va être plutôt agitée. Une série de craquements caractéristiques annoncent la visite d'éléphants qui passent à quelques dizaines de mètres derrière nous. A la lampe de poche, on essaye de traquer leurs yeux pour mieux les localiser : Eh bien, ils sont nombreux et pas très loin ! Toute la soirée et ensuite toute la nuit, on a droit à des cris agités et à des barrissements d'éléphants et parfois d'hippopotames, le coin est vraiement trés vivant !

Lundi 11 Juin

Il fait encore nuit quand on se lève. En effet, comme on doit quitter le parc dans quelques heures, avant 9H30 exactement car les permis marchent pour 24 heures alors on met tous les atouts de notre côté.

On démarre dans la pénombre en espérant tomber sur des animaux qui sont en retard sur leur sortie nocturne comme des léopards ou des lions en chasse. On repart donc prés de la rivière mais on est en plein embouteillage monstres d'éléphants qui veulent eux aussi se rendre à la rivière tout en prenant leur ration d'arbustes au passage. On se croirait en pleine heure de pointe et on est carrément obligés de faire demi-tour pour tenter une autre piste. Aprés plusieurs troupeaux d'éléphants, on se résout à quitter la rivière pour monter tout au nord dans les plaines appelées Little Serengeti. En roulant sur ce circuit de Lemington, on aborde des paysages complétement différents de la veille, des paysages de plaines recouvertes de hautes herbes avec des arbres de temps en temps. A une certaine époque de l'année, cette zone du parc subit une migration des herbivores tout comme pour son illustre voirsin le parc de Serengeti mais bien sûr dans une moindre mesure. Mais nous ne voyons que quelques impalas et de rares gnous et zèbres, on n'est pas dans le bon timing. Histoire de repartir sur une impression plus positive, on se refait une dernière boucle le long de la rivière et on admire une fois de plus le spectacle des éléphants qui viennent boire et s'alimenter en herbe bien grasse et bien verte.

De beaux paysages de savane boisée au lever du jour Un groupe de buffles et leurs éternels acolytes les aigrettes blanches
De beaux paysages de savane boisée au lever du jour Un groupe de buffles et leurs éternels acolytes les aigrettes blanches
Les éléphants descendent les collines pour retrouver la rivière Une éléphante et son petit s'abreuvent gentiment
Les éléphants descendent les collines pour retrouver la rivière Une éléphante et son petit s'abreuvent gentiment

On quitte le parc quelques minutes avant l'expiration de notre permis. Comme il est encore très tôt, on décide de visiter le parc du lac de Manyara avant de rejoindre le cratère de N'Gorongoro. C'est sur notre route et puis ce parc est célèbre pour ses populations de flamants roses et aussi la possibilité d'y observer les lions dans les arbres. Cette seule perspective nous décide aussitôt.

Un peu avant l'entrée du parc, il y a une petite ville où on peut faire des ravitaillements. Alors qu'on s'en approche, un nuage de silhouettes étranges envahit le ciel : des centaines d'oiseaux tournoient au dessus de la ville. Au fur et à mesure qu'on avance, on découvre que tous les arbres des bords de la route, sont non seulement couverts d'oiseaux mais en plus tout blancs. Ils sont totalement blanchis par la fiente des centaines de cigognes, marabouts et autres volatiles envahisseurs. L'odeur est pestilentielle et le phénomène complétement incroyable, c'est bien la première fois qu'on est témoin de ce genre de choses. On traverse le plus rapidement possible pour se rendre à un belvédère signalé par notre GPS. Le point de vue est à la hauteur de nos espérances. Il surplombe le lac Manyara et les immenses plaines environnantes et bien sûr offre un panorama exceptionnel sur la région.

Superbe panorama sur le lac Manyara

Superbe panorama sur le lac Manyara

On rebrousse chemin pour effectuer rapidement les formalités d'entrée du parc. Aprés avoir traversé l'épaisse forêt, on arrive prés du lac. Mais comme le niveau de l'eau est très élevé cette année à cause d'une saison des pluies des plus généreuse, les pistes qui permettent habituellement de longer les rives du lac sont submergées. On est obligé d'emprunter le second réseau de pistes, qui est beaucoup plus éloigné du lac. La plupart des animaux sont prés des rives et du coup on ne peut pas bien les voir. Cela s'avère très frustant et on est plutôt déçus malgré la quantité plutôt importante de faune qui réside ici. Tous les spécimens classiques sont représentés : buffles, girafes, gnous, zèbres, gazelles, hippopotames et même quelques éléphants qui ont décidé de boycotter Tarangire. Côté oiseaux c'est encore plus fourni, il y a pléthore d'échassiers et notamment les flamants roses mais ils sont tellement loin qu'on les devine à peine. Bref, on quitte le parc en restant un peu sur notre faim. On espère surtout qu'on pourra se rattraper à notre prochaine destination : le cratère de N'Gorongoro, la mecque de la faune sauvage africaine pour tout amateur de vie animalière qui se respecte ! 

Buffles, gnous et girafes dans le même coin Un groupe d'hippopotames semble s'immerger comme pour se réchauffer
Buffles, gnous et girafes dans le même coin Un groupe d'hippopotames semble s'immerger comme pour se réchauffer
Les girafes, couchées ou debout, offrent des tableaux trés graphiques Les petits points clairs sur le lac sont les fameux flamants roses
Les girafes, couchées ou debout, offrent des tableaux trés graphiques Les petits points clairs sur le lac sont les fameux flamants roses

La route qui laisse le lac Manyara pour le Ngorongoro est une belle route goudronnée. Au fur et à mesure que nous avançons, les cultures apparaissent sur le bord de la route et l'altitude s'élève doucement, alors forcément il fait plus frais. A la petite ville de Karatu, on fait une petite halte pour des ravitaillements de produits frais : pain, tomates, ... Mais on voit bien qu'on est sur un axe très touristique car tout le monde veut nous arnaquer. Ici comme ailleurs, le même scénario : là ou il y a beaucoup de touristes, il y a beaucoup d'argent alors pourquoi ne pas prendre sa part du gâteau ? Depuis le temps, on y est habitué mais c'est pas des plus agréables comme sensation.

La route se poursuit, traversant de beaux paysages verdoyants. Nous arrivons en fin de journée à l'entrée du parc qui gère le célèbre cratère. Au départ, ils nous refusent l'entrée car on n'a pas la carte d'entrée pour le parc alors qu'on a la Carte Bleue ! Ils ont mis le même système en place qu'au Kenya. Si on a tout bien compris, il faut se procurer cette carte à Arusha et la charger dans une banque du montant correspondant aux entrées. Arusha c'est quand même pas la porte à côté, et puis on est si près du but, alors on pleure un peu. Mais nous avons quand même de la chance car, il est trop tard pour nous renvoyer sur Arusha pour une banque. Du coup il nous font la fleur de nous passer une carte temporaire que nous devrons laisser au Serengeti et on règle en liquide avec un reçu : on est soulagés, et à double titre car on se retrouve plus léger de 400 dollars pour 24 heures pour 2 personnes ! C'est le plus cher qu'on n'ait jamais eu à payer car il y a une taxe de 200 dollars pour la voiture alors qu'on ne peut rester dans le cratère 6 heures maximum. On peut débattre et argumenter longtemps sur ce sujet. Pour ma part, même si ça fait mal au portefeuille, je pense que si ces réserves ne rapportaient pas autant d'argent elles n'existeraient plus et l'Afrique sauvage disparaitrait à la vitesse gand V. Alors je prends ça comme une contribution, un sponsoring ou un mécénat pour une tranche de nature qui j'espère continuera à exister pour longtemps même si ça s'avère de plus en plus difficile et compliqué.

Les flancs extérieurs du cratère de Ngorongoro sont couverts par une végétation luxuriante Nous atteignons notre Saint Graal : le cratère de Ngorongoro
Les flancs extérieurs du cratère de Ngorongoro sont couverts par une végétation luxuriante Nous atteignons notre Saint Graal : le cratère de Ngorongoro

Mais pour le moment, nous sommes heureux de pouvoir passer la barrière. La route s'élève franchement. Le ciel est bien couvert donc on ne voit pas bien le décor environnant mais de temps en temps une percée dans les nuages nous révèle de beaux points de vue. Une piste fait quasiment le tour du sommet du cratère pour rejoindre le camping public où nous allons passer la nuit. Il y a beaucoup de monde et beaucoup de tentes plantées sur une belle pelouse verte. Les voitures n'ont pas le droit de se garer sur l'herbe alors pour nous, c'est pas évident de trouver un endroit plat pour s'installer. Finalement, on est obligé de faire une petite entorse au réglement et on s'installe sur un morceau de pelouse assez plat et proche de la piste au cas où. Mine de rien, on est à 2500 mètres d'altitude et en cette fin de journée cela se ressent fortement : un vent froid nous glace le sang. Heureusement Serge et Jacline sont équipés pour ce genre de situation, ils ont passé l'an dernier près de 3 mois dans la Cordillière des Andes en Amérique du Sud, alors le froid, l'altitude et le vent, ça les connait ! On est donc très content de pouvoir installer une tente-abri qui prolonge l'arrière de leur voiture. On passe ainsi la soirée presque au chaud et pour fêter ce grand moment on sort le foie gras maison qu'on réserve pour les grandes occasions et là, sans nul doute, c'en est une !

Mardi 12 Juin

Lever très tôt et dans les nuages, tout est couvert. On espère que cela va se dégager avec le début du jour. Nous reprenons la piste qui fait le tour pour aller à la gate d'entrée du cratère. C'est marrant car on traverse une sorte de village et on voit des cultures et des cases sur les parois extérieures du cratère. On croise également des troupeaux de vaches menés par les bergers Masai. En effet, le cratère de N'Gorongoro fait partie de l'aire de Conservation du même nom. A la différence des Parcs nationaux, les aires de conservation naturelle, allie activité humaine et conservation de la nature et sont généralement directement gérées par les communautés locales, comme c'est ici le cas. Donc c'est tout à fait normal de voir des habitants dans ces lieux, d'autant plus que leur présence remonte à des siècles.

A l'extérieur du cratère aussi les paysages sont magnifiques

A l'extérieur du cratère aussi les paysages sont magnifiques

On arrive enfin au poste d'entrée en découvrant soudainement l'intérieur du cratère. Une grande émotion m'envahit, depuis que je suis gamine, après des heures et des heures de documentaires télé sur la faune africaine, je rêve de venir ici. Le grand moment est arrivé et le rêve est sur le point de se concrétiser, alors j'ai le coeur qui bat un peu plus fort que d'habitude !

Mais, pour l'instant on n'y est pas encore car au poste d'entrée, la dame n'est pas commode. En effet, un guide est obligatoire pour tout véhicule se rendant dans le cratère, et nous on est 2 voitures sans guide ! On connaissait cette condition, on aurait bien pris un guide, mais il n'y a pas de place dans la voiture pour une personne supplémentaire toute une journée. J'ai beau essayer d'expliquer la situation, la dame ne daigne même pas jeter un coup d'oeil à l'extérieur et n'en démord pas. Elle soutient que c'est à cause de l'argent, comme si 25 dollars, le prix d'un guide pour la journée, pouvait être rédhibitoire après avoir déboursé 400 dollars ! Ce coup-ci, l'argument fait mouche et j'arrive enfin à la faire venir jusqu'à la voiture et lui montrer qu'on ne peut pas faire autrement. Elle voit bien que ce n'est pas possible et du coup, elle consent à nous laisser passer avec un permis spécial, en nous mettant bien en garde qu'à la moindre infraction au réglement, on sera lourdement sanctionné.

Enfin, nous pouvons démarrer, cet épisode nous aurait presque gâcher le plaisir qui s'annonce. La descente est tellement pentue que la piste est à sens unique, pour remonter du cratère il faut le faire par un autre endroit. La vue depuis le bord de piste est impressionnante, on se rend vraiment compte qu'on se trouve au coeur d'un cratère d'un ancien volcan. Les parois sont abruptes et le dénivellé considérable : plus de 600 mètres. Les nuages sont sur le départ mais retent par endroit accrochés le long des crètes. Avec la lumière tamisée du soleil qui peine à percer, on baigne dans une atmosphère un peu mystérieuse, presque irréelle. Quand on parvient dans la plaine de la caldeira, le décor est à la hauteur de nos espérances : une multitude d'herbivores de tout poil est en train de brouter  par petits groupes éparpillés dans la savane alors que le lac en arrière-plan attire les oiseaux. Tout le monde part sur la gauche, alors nous, forcément on attaque sur la droite. On suit la piste avec les gnous, zèbres, gazelles de Grant et de Thompson de part et d'autre de la piste. Une silhouette plutôt compacte et massive se distingue près des rives du lac, il s'agit d'une hyène en maraude. Avec autant de gibier sur place, on espère bien voir beaucoup de prédateurs. Notre voeu s'exhauce à peine un peu plus loin, une meute de hyènes prend le soleil. En y regardant de plus près, on découvre des petits regroupés autour de leur tannière sous la bonne garde de plusieurs adultes. On reste un petit moment à les observer car les petits sont vraiment trop mignons, bien plus que leurs congénères adultes qui ont ce physique caractéristique et plutôt ingrat qui fait que ces animaux sont souvent les plus mal aimés des prédateurs.

Le lac Magadi, au coeur du cratère de Ngorongoro D'entrée le cratère de Ngorongoro tient toutes ses promesses avec des animaux absolument partout
Le lac Magadi, au coeur du cratère de Ngorongoro D'entrée le cratère de Ngorongoro tient toutes ses promesses avec des animaux absolument partout
Vision féérique dans les brumes matinales Le clan de hyènes protège les petits cachés dans la tannière
Vision féérique dans les brumes matinales Le clan de hyènes protège les petits cachés dans la tannière

La piste s'enfonce ensuite dans la forêt de Lerai. C'est un décor complétement différent, très verdoyant avec beaucoup de grands arbres mais pas d'animaux. Puis on débouche sur un autre lac, plus petit que le premier où un bon nombre d'hippopotames broutent le long des berges, entourés de nombreux oiseaux. En toile de fond, encore et toujours, en plus ou moins grand nombre, des gnous, des zébres et des gazelles. Après le lac, on tombe sur 2 jeunes lions, juste au bord de la piste. Ils sont tranquilles mais n'ont pas l'air des plus sereins et les zébres qui les observent de l'autre côté de la piste non plus. Les parents de David nous appelent à la VHF, ils sont derrière nous et eux ont débusqué 2 grands mâles. On n'en revient pas d'être passé à côté sans les voir. En fait, ils sont avachis dans l'herbe, devant des touffes d'herbe plus haute. Probablement que c'est notre passage qui les a fait bouger un peu. Comme ils restent couchés, on voit juste leur crinière foncée et une partie de leur corps quand ils daignent bouger. Le peu qu'on arrive à voir nous laisse deviner 2 splendides spécimens, parfaite illustration du roi de la savane. Les lions sont des animaux particulièrement paresseux. Comme leur cousin domestique les chats, ils passent près de 20 heures par jour à dormir. Le plus souvent, quand on a la chance d'en voir, ils sont en train de dormir ou ils somnolent. En tout cas, pas beaucoup d'actions à attendre de leur part. Donc une fois qu'ils se sont de nouveau affalés par terre pour rattaquer une bonne sieste, on poursuit la piste pour voir plus loin nos deux jeunes lions. Ils n'ont pas bougés d'un cran. Ils nous regardent faire, impassibles.

On approche de la forêt de Lerai Ici, on se rend bien compte que le coeur du volcan s'est effondré formant ainsi un cratère
On approche de la forêt de Lerai Ici, on se rend bien compte que le coeur du volcan s'est effondré formant ainsi un cratère
Marrant de voir des hippopotames en train de brouter avec des zèbres Des zèbres, inquiets, regardent tous dans la même direction
Marrant de voir des hippopotames en train de brouter avec des zèbres Des zèbres, inquiets, regardent tous dans la même direction
Voici l'objet de tant de fébrilité chez les herbivores alentours, deux lions au bord de la piste Le roi de la savane daigne montrer sa tête
Voici l'objet de tant de fébrilité chez les herbivores alentours, deux lions au bord de la piste Le roi de la savane daigne montrer sa tête
C'est bien la première fois qu'un hippopotame nous barre le chemin Les élégantes grues couronnées côtoient les gnous de près
C'est bien la première fois qu'un hippopotame nous barre le chemin Les élégantes grues couronnées côtoient les gnous de près

Nous nous dirigeons maintenant vers le fond du cratère. La quasi absence d'arbres, donne une sensation qui s'approche de la désolation, tandis que les rayons du soleil contrebalancent en apportant de la chaleur dans tous les sens du terme. Rien n'arrête le regard sauf les parois imposantes du cratère. On se sent insignifiant. D'une multitude d'animaux, on est passé en quelques minutes à peine à une poignée d'herbivores qu'on dirait égarés. La beauté et l'immensité des paysages l'emportent sur l'intérêt pour la faune. On aperçoit quand même une lionne, planquée dans les hautes herbes bordant un marécage où elle espère surement qu'une gazelle viendra s'abreuver. Vu le monde qu'il y a dans le coin, elle risque d'attendre longtemps. 

Nous entamons maintenant la deuxième moitié du circuit. Au loin on distingue un gros troupeau de buffles puis 3 énormes éléphants apparaissent dans l'horizon. Ils se dirigent vers une région de marais prometteuse en herbe bien verte et bien grasse. Cette zone humide se révèle effectivement très fréquentée par les animaux habituels mais aussi hippopotames, des éléphants qui arrivent et les oiseaux, principalement des échassiers avec les belles grues courronnées. En revenant vers le lac Magadi, c'est une vision magnifique qui nous attend, un véritable éden s'offre à nous. Tous les animaux se sont donnés rendez-vous, avec en prime des troupes de flamants roses pour donner une touche plus colorée au tableau d'ensemble. Des hyènes à l'affût de la moindre opportunité trainent dans les parages. Il y en a même une qui termine un flamant rose, alors que sa collègue déjà repue se prélasse au soleil. Pour courronner le tout, on trouve des rhinocéros, mais ils sont loins et eux aussi sont couchés, décidément, ils se sont tous passés le mot ce matin. Ce moment a lui seul, justifie la réputation mondiale du cratère de Ngorongoro, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Un beau paysage désolé comme on les aime Les gazelles de Grant sont également représentées dans le cratère de Ngoronogoro
Un beau paysage désolé comme on les aime Les gazelles de Grant sont également représentées dans le cratère de Ngoronogoro
Un gros troupeau de buffles semble avoir trouvé un ruisseau et compte bien se l'accaparer Trois silhouettes de géants se découpent sur les parois du cratère aux crêtes encore noyées dans les nuages
Un gros troupeau de buffles semble avoir trouvé un ruisseau et compte bien se l'accaparer Trois silhouettes de géants se découpent sur les parois du cratère aux crêtes encore noyées dans les nuages
Des cousines des cigognes et des spatules disputent un peu d'eau aux imposants hippopotames trois zèbres parfaitement alignés avec flamants roses en fond d'écran
Des cousines des cigognes et des spatules disputent un peu d'eau aux imposants hippopotames trois zèbres parfaitement alignés avec flamants roses en fond d'écran
Les gracieuses gazelles de Thomson agrémentent très bien le décor Finalement, ces hyènes ne doivent pas être en chasse car les zèbres leur prête à peine attention
Les gracieuses gazelles de Thompson agrémentent très bien le décor Finalement, ces hyènes ne doivent pas être en chasse car les zèbres leur prête à peine attention

Il est déjà l'heure de manger, alors on continue vers l'aire de pique-nique où les singes nous attendent de pied ferme. Tout autour, les gnous et les zèbres paissent tranquillement. Une dernière visite aux lions de ce matin mais il n'y a que les 2 plus jeunes, exactement au même endroit. A contre coeur, on attaque la remontée, les 6 heures de présence autorisées dans le cratère sont déjà écoulées. Tout le long de la piste, des panoramas à couper le souffle. J'essaie au maximum d'imprimer ces dernières images du Ngorongoro comme des souvenirs indélébiles. Nous avons eu déjà beaucoup de chance de pouvoir y venir une fois et ce serait un véritable privilège de pouvoir y retourner de nouveau un jour. 

De retour à la forêt de Lerai, on se réalise la hauteur impressionnante des parois abruptes de l'ancien volcan Les proportions du cratère de ngorongoro sont démesurées, 600 mètres de haut, 19 km de diamètre, et des gnous minuscules
De retour à la forêt de Lerai, on se réalise la hauteur impressionnante des parois abruptes de l'ancien volcan Les proportions du cratère de ngorongoro sont démesurées, 600 mètres de haut, 19 km de diamètre, et des gnous minuscules
Un dernier coup d'oeil vers ce merveilleux sanctuaire naturel qu'est le cratère de Ngorongoro Un village Maasai installé sur les pentes fertiles du Ngorongoro
Un dernier coup d'oeil vers ce merveilleux sanctuaire naturel qu'est le cratère de Ngorongoro Un village Maasai installé sur les pentes fertiles du Ngorongoro

Nous quittons maintenant le périmètre du Ngorongoro. La piste redescend doucement vers des plateaux de plus en plus arides. Nous retrouvons simultanément, poussière et chaleur. De temps en temps nous croisons des habitants des rares villages alentours. Même s'ils ne sont pas tous en tenus traditionelles, ils ont quand même un signe distinctif qui rappelle leur appartenance au peuple Maasai, en particulier le fameux tissu coloré dont il se drappe en leur donnant une si fière allure. Parvenus au niveau d'une immense plaine annonçant le Serengeti, la piste se transforme en une horrible tôle ondulée. On essaie toutes les possibilités, rouler d'un côté, de l'autre, doucement, vite, rien n'y fait les vibrations sont terribles et on a l'impression qu'elles se sont emparés de la moindre cellule de notre corps. 

Nous entrons dans le parc national du Serengeti en franchissant une sorte de grande porte, mais il n'y a pas de poste pour les formalités. La plaine est immense et d'une platitude infinie. Comme la piste est légèrement en contrebas de la savane, la plupart du temps, on ne voit pas grand chose. On aperçoit de petites gazelles et on réalise en fait que les herbes sont plus hautes qu'on ne pensait. On parvient à l'entrée officielle du parc. Avec notre histoire de carte d'entrée on bataille quand même un peu pour enregistrer la sortie de la zone de conservation du Ngorongoro et l'entrée au Serengeti. Ici, ils prennent la Carte bleue, et comme on reste 2 jours, ça nous facilite la tâche pour payer vu ce que ça coûte. Il y a un gros amas rocheux juste au dessus du poste d'entrée, alors on en profite pour se dégourdir les jambes après autant de piste pénible. D'en haut, on a une vue à 360 degrés sur tout ce qui nous entoure. C'est comme un ilot perdu au milieu d'un océan de plaines. On peut suivre l'éléphant qu'on a aperçu en arrivant et qui se dirige vers un autre amas rocheux un peu plus loin avec cette démarche si particulière. On distingue aussi très bien la piste qui va nous conduire vers notre emplacement de camping à Seronera. Nous sommes dans la région de N'dutu. Il y a quelques mois à peine, de ce belvédère nous aurions aperçu des centaines de milliers de gnous, zèbres et gazelles dans leur migration ancestrale. Mais ils ont bougé obéissant à ce cycle immuable et devraient se retrouver aux environs de Seronara où nous dormirons ce soir. Il nous reste une cinquantaine de kilomètres à faire alors il ne faut pas tarder si on veut arriver avant la nuit.

Les paysages sont devenus très secs dans la plaine Depuis le Viewpoint, on distingue très bien les chemins tracés par les animaux, ici des éléphants, minuscules
Les paysages sont devenus très secs dans la plaine Depuis le Viewpoint, on distingue très bien les chemins tracés par les animaux, ici des éléphants, minuscules
Les fameuses plaines du Serengeti, sans âme qui vive apparemment Le moindre relief semble surgir de ces étendues planes à l'infini
Les fameuses plaines du Serengeti, sans âme qui vive apparemment Le moindre relief semble surgir de ces étendues planes à l'infini

La piste est un peu moins pire et le relief très légèrement vallonné. Les paysages sont très monotones, la piste coupant en 2 la vaste plaine herbeuse. A une dizaine de kilomètres de notre point d'arrivée, d'un seul coup, des centaines de zèbres et de gnous de part et d'autre de la piste et même certains sur la piste qui nous barrent le passage. Nous sommes heureux de découvrir tous ces animaux car jusqu'à présent, on n'était pas vraiment gâtés. En s'approchant de Hippos Pool, la marre aux hippopotames, la concentration des herbivores se fait de plus en plus dense. La fin de l'aprés midi, annonce un crépuscule imminent et il règne dans l'air une excitation grandissante : les animaux se préparent à aller boire à la mare. C'est un moment où se cristallisent toutes les subtilités de la hiérarchie à respecter dans un groupe et des tensions qui y sont liées. De plus, c'est un des moments préferrés pour les prédateurs pour attaquer. La tension est palpable. Le manège de tout ce petit monde est passionnant à observer.

Serge et Jacline fatigués par cette dure journée, préferrent aller directement au camping, tandis que nous profitons du petit réseau de pistes pour explorer les alentours. On se dirige au hasard en privilégiant le bord des cours d'eaux. A un moment, on observe un arbre chargé de vautours et autres charognards, il doit y avoir une carcasse dans le coin. A l'aide des jumelles on examine scrupuleusement les alentours et là on découvre dans un arbre voisin immense, une lionne perchée sur une des branches. Puis à côté d'elle, une autre. On est loin mais on peut quand même bien en profiter, on est tout heureux. On appelle les parents de David à la VHF pour leur signaler notre découverte et ils font demi-tour pour admirer le spectacle. On continue la piste qui rejoint Hippo Pool, quand on aperçoit un gros attroupement de voitures. On essaie de s'approcher au maximum et là, dans un arbre juste au bord de la piste, on découvre un léopard allongé sur une branche dans une position incroyable. Les flash des appareils photos crépitent de tous les côtés, les véhiculent stoppent ou démarrent pour laisser leur place et pourtant notre magnifique félin ne semble pas du tout affecté par tout ce manège provoqué par sa seule présence. C'est un animal fabuleux, sûrement mon préferré car il a l'air si puissant et mystérieux sans parler de la beauté incroyable de sa robe mouchetée. Mais ce qui le rend si fascinant c'est sans conteste son regard : quand ses yeux dorés se posent sur vous, on a l'impression qu'il vous transperce littérallement. Je resterai des heures à admirer ce fabuleux spectacle mais la nuit approche alors nous devons partir.

Nos premiers zèbres des plaines du Serengeti Près de Seronera, les gnous traversent devant et derrière nous
Nos premiers zèbres des plaines du Serengeti Près de Seronera, les gnous traversent devant et derrière nous
Récompense suprême de la fin de journée, se vautrer dans l'eau jusqu'à plus soif Fantastique : Deux lionnes perchées dans les arbres au soleil couchant
Récompense suprême de la fin de journée, se vautrer dans l'eau jusqu'à plus soif Fantastique : Deux lionnes perchées dans les arbres au soleil couchant
Plus loin, un léopard dans une position incroyable Léopard et son regard hypnotique
Plus loin, un léopard dans une position incroyable Léopard et son regard hypnotique
Une dernière petite sieste avant l'activité intense de la nuit prochaine Coucher de soleil sur le Serengeti
Une dernière petite sieste avant l'activité intense de la nuit prochaine Coucher de soleil sur le Serengeti

On arrive au camping, noir de monde. Une fois de plus, on voit bien qu'il est fait plus pour les campeurs avec tente au sol que pour les voitures équipées. C'est normal car la plupart de la clientèle sont des sociétés d'expédition de safaris mais ça ne fait pas nos affaires. Les sanitaires sont très peu nombreux par rapport au nombre de personnes. Du coup, on s'installe plus bas, sur l'ancien emplacement appellé Dik-dik, du nom d'une toute petite gazelle. Il n' y a pas de sanitaires proches mais au moins on a plus de place, moins de monde et la vue est bien plus sympa. Une fois tout le monde installé, le calme règne et on entend des hyènes hurler et cela durera toute la nuit pour notre plus garnd plaisir. Pour l'instant, le Serengeti tient toute ses promesses, il nous tarde demain !

Kenya - Tanzanie 2ème partie : de l'Océan Indien au cratère de Ngorongoro

Ca peut toujours servir :

  • Visas TANZANIE : à la frontière : Visas = 50USD par personne
  • Attention Carnet International de Vaccination contre la fièvre Jaune OBLIGATOIRE sinon piqure sous la tente !
  • Passage de la frontière à Lunga-Lunga côté Kenya et à Horo-Horo côté Tanzanie : petite frontière, très sympa et simple.
  • Taxe Route pour 1 mois : 25 USD
  • 1 Euro = 1900 TSH = Tanzanian Shillings
  • 1000 TSH = 0,53 Euro
  • 1219 Kilomètres parcourus
  • Litre Gas-oil : 2165 TZS
  • Guide utilisé : The Bradt Guide to Tanzania: Excellent guide en langue anglaise. Les Bradt sont très bons sur toute la partie Afrique Orientale avec en plus un blog pour les infos mises à jour.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Entrée Tarangire, valable 24 heures :
    • 2 personnes = 70 USD
    • 1 nuit au Public Campsite de l'entrée principale pour les 2 = 60 USD
    • la voiture = 40 USD
  • Entrée Lac Manyara, valable 24 heures :
    • 2 personnes = 70 USD
    • 1 nuit au Public Campsite de l'entrée principale pour les 2 = 60 USD
    • la voiture = 40 USD
  • Entrée Ngorongoro Conservation Area, valable 24 heures :
    • 2 personnes = 100 USD
    • 1 nuit au Public Campsite de NGORONGORO pour les 2 = 60 USD
    • la voiture = 40 USD
    • Taxe d'entrée au cratère de Ngorongoro pour maximum 6 heures : la voiture = 200 USD
  • Entrée Serengeti, valable 24 heures :
    • 2 personnes = 100 USD
    • 1 nuit au Public Campsite de SERONERA pour les 2 = 60 USD
    • la voiture = 40 USD
  • Camping Peponi - Peponi Beach Resort (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 11 USD
    Mention spéciale pour cet excellent camping au bord de l'océan indien, installation sanitaires basiques mais bonnes, personnel sympa et très serviable, pas cher, cuisine excellente, un petit coin de paradis
  • Camping à Lushoto - Irente Farm Lodge (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 14 000 TZS.
  • Camping à Tarangire, sur la route principale d'Arusha, avant la tournée à gauche vers le parc - Lakeview Campsite - (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 10 USD.
  • Breakfast à Irente Farm Lodge : Breakfast avec les produits de la ferme, dans un cadre bucolique: 12 000 TZS pour 2.
  • Tanzania National Parks : Organisation gouvernementale qui régit la plupart des parcs naturels et réserves de Tanzanie : http://www.tanzaniaparks.com/index.html
  • Sur le bord de la route, au vendeur ambulant ou directement au paysan :
    • 2 avocats : 1000 TZS
    • 2 noix de coco : 1000 TZS
    • 1 énorme filet d'oranges : 2000 TZS

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