Kenya-Tanzanie 3ème partie : Du Serengeti au Lac Victoria

Kenya-Tanzanie 3ème partie : Du Serengeti au Lac Victoria

Kenya - Tanzanie 3ème partie : Du Serengeti au Lac Victoria

Du 13 au 14 juin 2012

Serengeti (Seronera) -> Serengeti (Western Corridor) -> Mwanza (lac Victoria)

 

Album photos Kenya-Tanzanie 3ème partie : Du Serengeti au Lac Victoria

Album photos Kenya-Tanzanie 3ème partie : Du Serengeti au Lac Victoria

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Mercredi 13 Juin

La hyène d'hier soir nous a tenu compagnie toute la nuit et nous sommes impatients de découvrir ce que le Serengeti nous réserve aujourd'hui. Au menu du petit déjeuner, craquements de branches et barrissements étouffés au loin : c'est un troupeau d'éléphants qui passe derrière nous, plutôt loin, mais ces géants sont facilement repérables. Nous entamons notre journée complète de safari particulièrement motivés. A peine sortis du camp, un groupe d'éléphants nous barre la route, c'est notre groupe de tout à l'heure, enfin on suppose. On reste un petit moment à les observer car ils sont tout au bord de la piste et surtout on essaie de comprendre comment ils peuvent manger les branches d'acacias bardés de si impressionnantes épines. On remarque qu'ils alternent branches d'acacias et touffes d'herbes arrachées au sol. On attend qu'ils traversent la piste mais il y a plusieurs véhicules. Certains éléphants sont obligés de slalomer parmi les voitures et l'un d'entre eux, nous passera très très prés !

Nous nous dirigeons ensuite à Hippo Pool et prenons à l'Ouest. Nous nous retrouvons très vite au coeur d'un immense troupeau de gnous. Il y en a absolument partout. Nous roulons au milieu d'eux dans une indifférence généralisée. Paradoxalement, ils marchent dans plein de directions différentes. Certains sont parfaitement alignés, formant ainsi de belles colonnes de files indiennes, alors que d'autres s'amassent en petits groupes. Il n'y a quasiment que des gnous, quelques zèbres sont présents rompant la monotonie des robes foncées et uniformes des gnous. Avec autant de gibiers sous la main, il doit y avoir des prédateurs. Mais l'herbe est assez haute et s'ils y sont tapis à l'affût on ne les verra pas. On suit une fois de plus un cours d'eau en scrutant chaque arbre. Et là, juché sur une branche un superbe léopard rien que pour nous. On est ravis. On essaie de s'approcher au maximum mais il semble qu'il n'apprécie pas notre compagnie. Il s'étire et avec sa grâce nonchalante, descend de son arbre en 2 secondes et disparait en un éclair dans ces maudites herbes hautes. Même en montant sur le toit de la voiture, on arrivera pas à le revoir. Pas grave, le peu qu'on en a vu a enchanté notre matinée. On décide de se diriger vers Masai Kopje. Les Kopje sont ces amas rocheux qui surgissent des plaines du Serengeti et sont emblématiques de ce parc. Il parait surtout que ce sont des promontoires très appréciés des lions qui peuvent tranquillement surveiller leurs proies potentielles.

Pas de doute possible, même les épines y passent ! Ce coup-ci ça va passer très très prés, mais cet éléphant a plutôt l'air de bonne humeur
Pas de doute possible, même les épines y passent !
Ce coup-ci ça va passer très très prés, mais cet éléphant a plutôt l'air de bonne humeur
Noir de monde, enfin plutôt noir de gnous ! Beaucoup avancent bien rangés en file indienne
Noir de monde, enfin plutôt noir de gnous ! Beaucoup avancent bien rangés en file indienne
Le léopard s'est décidé à bouger, on dirait bien qu'il va descendre Le ventre du léopard est rebondi, il a dû bien festoyer cette nuit
Le léopard s'est décidé à bouger, on dirait bien qu'il va descendre Le ventre du léopard est rebondi, il a dû bien festoyer cette nuit

Mais à peine quelques kilomètres parcourus, nous tombons sur des nuées de zèbres dispersés dans la savane. Pas de doutes possibles, nous sommes bien au coeur de la migration des zébres. C'est incroyable. Partout où le regard se porte ce ne sont que rayures noires et blanches, crinières et sabots. On avance au milieu des zèbres, souvent ils sont obligés de se pousser un peu pour nous laisser passer. Partout on entend leur henissement caractéristique qui ressemble parfois plus à une sorte d'aboiement qu'autre chose. On se sent véritablement immergés dans la faune sauvage c'est une sensation extraordinaire. De façon assez surprenante, au milieu d'autant d'herbivores, probablement des dizaines de milliers de zèbres, on ne sent aucune odeur forte particulière, pas même celle du crottin. Par contre au bout d'un moment autant de rayures noires et blanches, ça fait mal aux yeux !

De rares points d'eau concentrent encore plus les animaux et on finit par voir une hyène qui se ballade tranquillement au milieu des zèbres. Elle ne doit pas être en chasse car les animaux n'ont pas l'air de la craindre. Plus loin, on distingue une colline, on décide d'y aller espérant profiter du spectacle sous un autre angle. Parvenus au sommet, on peut embrasser d'un seul regard la vue d'ensemble. On distingue très bien plusieurs colonnes d'animaux avançant dans la même direction, en parallèle. Ces cohortes s'étirent sur des kilomètres et des kilomètres, au delà de l'horizon, c'est impressionnant. C'est l'endroit idéal pour faire une pause café et profiter au mieux du spectacle. De l'autre côté, personne, le néant. Enfin, pas tout à fait, un zébre, tout seul, perdu au milieu des prairies, avance mais dans une direction totalement opposée à ses autres congénères. On se dit qu'il est fou, qu'il n'a rien compris et on est malheureux pour lui car on se demande comment il va s'en sortir.

Quel contraste avec la foule d'animaux qui se presse de l'autre côté. Cerise sur le gâteau, Il y a même des groupes d'éléphants tout au loin, qui se joignent au cortège. Voir tous ces animaux, mus par leur désir irrépressible d'avancer dans la direction que l'instinct leur dicte est touchant, émouvant. Il se dégage de ce tableau fabuleux une impression de détermination absolue, de puissance sauvage, de nature indestructible et éternelle. Le temps ne semble pas avoir de prise. Un doux sentiment de sérénité absolue m'envahit. C'est un instant magique. Et pourtant, jusqu'à quand pourrons-nous encore admirer ce spectacle extraordinaire de la nature dans toute sa grandeur ? Je préferre ne pas y penser et savourer ce bonheur jusqu'au bout.

On regarde de l'autre côté pour voir notre zèbre perdu. Il continue à avancer toujours dans la même direction et à notre grande surprise, un petit groupe de zèbres déboule de la dernière colline et tout le monde se retrouve. Il n'était pas fou, il savait très bien ce qu'il faisait. Maintenant que tout le monde s'est retrouvé ils convergent vers ce qu'on suppose être un point de ralliement.

Pendant notre pause, en plus du fabuleux spectacle, nous avons pu observer le va et vient de certains véhicules dans une coin reculé. Il doit y avoir une bonne raison pour qu'ils quittent la migration des zèbres pour venir dans cet endroit. On lève le camp et on part à la recherche des buissons où les voitures se rassemblaient. A force de tourner autour on découvre une famille de lions cachée dans les taillis. Impossible de les voir en passant simplement à côté sans connaitre leur présence.

Nous sommes bien au coeur de la migration des zèbres du Serengeti Au loin, les colonnes formées par les animaux semblent converger vers un rendez-vous mystérieux
Nous sommes bien au coeur de la migration des zèbres du Serengeti Au loin, les colonnes formées par les animaux semblent converger vers un rendez-vous mystérieux
De la bonne herbe et de l'eau, que demander de plus ? Une hyène tente de passer inaperçue au milieu de tous ces zèbres, pari difficile à tenir
De la bonne herbe et de l'eau, que demander de plus ? Une hyène tente de passer inaperçue au milieu de tous ces zèbres, pari difficile à tenir
Une famille de lions s'est réfugiée dans des taillis pour s'offrir une sieste d'enfer On a l'impression que les éléphants aussi suivent les cohortes des autres herbivores
Une famille de lions s'est réfugiée dans des taillis pour s'offrir une sieste d'enfer On a l'impression que les éléphants aussi suivent les cohortes des autres herbivores

Un peu plus loin, nous approchons d'un Kopje, ces beaux rochers granitiques qui surgissent de la plaine. A son sommet, un superbe lion mâle fait sa sieste en compagnie d'une lionne. Nous partons ensuite pour les Maasai Kopje, notre destination initiale. Il y a deux gros amas rocheux et au sommet de chacun d'eux des lions en train de se reposer et certains en plein soleil. Nous reprenons une piste qui nous mènera de kopje en kopje en traversant de grandes plaines de savane herbeuse. On examine avec attention les paysages car c'est le domaine de prédilection des guépards et on espère en apercevoir un. Mais les herbes sont hautes, la preuve c'est que parfois, il y a des gazelles couchées dedans et on voit à peine leurs cornes qui dépassent alors un félin couché, c'est perdu d'avance. Mais aujourd'hui, c'est notre jour de chance. J'entrevois une silhouette qui se lève, une tête dépasse des herbes ondulant dans le vent : un guépard aux aguets. Peut-être est-ce le passage de voiture qui l'a décidé à bouger. Toujours est-il que même très loin, on reconnait son allure dégingandée si caractéristique. Il observe les alentours et finalement se lève pour partir plus loin pour disparaitre en un clin d'oeil dans cette marée herbeuse.  On aurait aimé en profiter plus longtemps mais c'est déjà beaucoup d'avoir pu le voir.

On continue notre piste qui traverse ces immenses plaines. On voit tellement souvent des animaux qu'on en oublierait presque la beauté des fabuleux paysages que nous parcourons. On arrive au groupe suivant de kopjes. La végétation apprécie ces rochers car elle se développe autour d'eux et se diversifie, on voit souvent des arbres alors qu'ils sont quasiment absents des plaines. On peut voir ces kopjes comme des oasis dans ces immensités de savane. Comme on voudrait pique-niquer on espère trouver un peu d'ombre dans les parages. Mais il faut aussi être prudent car jusqu'à présent on a découvert des lions à chaque fois sur ces rochers, et cette fois c'est encore le cas ! Alors qu'on allait s'installer sous un arbre, on repère une lionne sur un rocher juste au dessus de nous. Il ne nous reste plus qu'à aller voir un peu plus loin. Finalement on pique-nique à découvert, en essayant tant bien que mal d'échapper au soleil ardent en se collant aux voitures pour bénéficier de leur ombre maigrelette.

Les silhouettes de nos 2lions restent très discrètes et se fondent bien dans le décor Le lion est vraiment un magnifique animal et on dirait bien qu'il le sait !
Les silhouettes de nos 2lions restent très discrètes et se fondent bien dans le décor Le lion est vraiment un magnifique animal et on dirait bien qu'il le sait !
En haut d'un kopje, un superbe grand mâle scrute les alentours Après les lions, un guépard !
En haut d'un kopje, un superbe grand mâle scrute les alentours Après les lions, un guépard !
Le guépard, le plus vulnérable des prédateurs, est toujours sur sa garde Un groupe de kopjes nous attend avec peut-être des lions un peu partout
Le guépard, le plus vulnérable des prédateurs, est toujours sur sa garde Un groupe de kopjes nous attend avec peut-être des lions un peu partout
Une jolie forêt d'acacias nous accueille Bingo ! Au détour d'un rocher, une lionne
Une jolie forêt d'acacias nous accueille Bingo ! Au détour d'un rocher, une lionne
Il faut bien observer chaque rocher, ici encore un lion ! En contrebas des kopjes, de centaines de milliers de zèbres à portée de griffes
Il faut bien observer chaque rocher, ici encore un lion ! En contrebas des kopjes, de centaines de milliers de zèbres à portée de griffes

On redescend dans les plaines aux zèbres toutes proches. C'est clair que les lions n'ont pas à aller bien loin pour retrouver leur garde-manger. Après le calme des kopjes aux lions, on retrouve l'ambiance frénétique du gigantesque troupeau de zèbres. On découvre un petit kopje mais cette fois-ci ce sont des zèbres qui en squattent le sommet. Puis nous arrivons de nouveau à Hippo Pool. On reprend ensuite la même piste de la veille qu'on a baptisé la route des lions. Et de nouveau on repère des lions dans les arbres. Cette fois-ci ils sont plus prés de la piste et on peut plus facilement les observer. Il s'agit de 2 très jeunes lions, Ils sont complètement avachis sur leur branche. L'un d'entre eux ne cesse de bouger, on dirait qu'il n'arrive pas à trouver la bonne position pour se reposer. Son ventre est énorme , il a dû faire un festin dantesque récemment et se gaver plus que raisonnable. Quand il s'assoit, sa bedaine ressort tellement que son allure en devient risible. La majesté du lion en a pris un coup ! Il va lui en falloir du temps pour digérer tout ça. 

Un peu plus loin, nous découvrons de nouveau une lionne dans les herbes. On est bel et bien sur la route des lions ! On rejoint les parents de David au camping de Dik-Dik. Comme l'endroit n'est pas terrible, on va voir un peu plus loin s'il y a d'autres emplacements plus agréables. Mais les sites sont à l'abandon et les sanitaires, quand ils existent sont inutilisables. Il n'y a donc pas d'alternatives plus intéressantes alors on repart s'installer à Dik-Dik. On prépare le bivouac de la soirée en observant régulièrement l'état du ciel. Ce dernier s'est couvert de nuages gris et de plus en plus menaçant. On se prépare à avoir peut-être de la pluie. Tout près de notre ancien camp, il y a un kopje qu'on n'avait pas remarqué la veille. Alors machinalement, on l'examine avec les jumelles et aussi incroyable que cela puisse paraitre, on découvre une lionne tranquillement allongée sur le rocher et qui nous observe !  Elle est bientôt rejointe par une autre qui s'installe à ses côtés et toutes les deux semblent nous regarder. Décidément, le Serengeti nous réserve bien des surprises. 

Bien sûr, les hippopotames ont investi les lieux Ce jeune lion cherche une position confortable pour se reposer

Bien sûr, les hippopotames ont investi les lieux

Ce jeune lion cherche une position confortable pour se reposer
Ce jeune lion a dû avoir les yeux plus gros que le ventre et a l'air de le regretter maintenant Il semble que les 2 lions visent le même morceau de branche
Ce jeune lion a dû avoir les yeux plus gros que le ventre et a l'air de le regretter maintenant Il semble que les 2 lions visent le même morceau de branche
C'est la première fois que je ris en voyant un lion mais ce ventre énorme qu'il traine donne quand même un air plutôt ridicule On a tellement vu de lions dans les arbres ici qu'on en oublierait presque que c'est un spectacle extraordinaire
C'est la première fois que je ris en voyant un lion mais ce ventre énorme qu'il traine donne quand même un air plutôt ridicule On a tellement vu de lions dans les arbres ici qu'on en oublierait presque que c'est un spectacle extraordinaire
Les grosses branches horizontales semblent être le lieu de prédilection des lions du Serengeti pour se reposer confortablement Bien qu'en saison sèche, on va avoir droit à un orage tropical
Les grosses branches horizontales semblent être le lieu de prédilection des lions du Serengeti pour se reposer confortablement Bien qu'en saison sèche, on va avoir droit à un orage tropical

A l'apéritif, des gouttes commencent à tomber, puis une pluie fine enchaine, alors on se rapatrie dans la grosse cabane d'à côté au cas où. On passe la soirée à l'abri du vent qui se lève et des légères averses qui tombent de temps en temps.

Ce soir encore la hyène se fait entendre mais on n'entendra pas les lions.

Jeudi 14 Juin

Ce matin nous repartons par une autre piste retrouver les gnous pour voir s'ils se sont mis en mouvement. Le long de cette piste nous voyons une hyène qui vadrouille puis une autre un peu plus loin. Elles semblent chercher quelque chose de précis mais ne prêtent aucunement attention à nos voiture. On retrouve la grande plaine où on a vu les gnous la veille. Il sont toujours là. par contre, les pluies d'orage de la soirée ont été plus abondantes ici et on se met très vite à patiner au fur et à mesure qu'on avance. Comme on doit sortir du parc aujourd'hui par le côté ouest, à une bonne centaine de kilomètres, on préferre ne pas insister. Du coup, on revient à Hippos Pool, le carrefour central de la région de Seronera. 

Tout à coup, sur la piste, surgie de nulle part, arrive une hyène tenant dans sa gueule une tête de gnou. Elle a l'air toute fière avec son trophée mais aussi très pressée de se mettre à l'abri avec pour ne pas se la faire chiper. Elle n'a pas dû faire beaucoup de chemin ainsi et on espère tomber sur la scéne de chasse aux alentours. Un epu plus loin, on découvre 2 lionnes en train de marcher dans les hautes herbes. c'est exactement ici, qu'hier en fin d'après-midi, une équipe de télévision japonaise s'était installée pour filmer des lions en train de chasser. Manifestement le coin est très animé. Vite après on croise un guide de safari qui nous arrête pour discuter un peu et nous indiquer où il faut aller pour voir des lions qui ont abattu un gnou. C'est vraiment sympa de sa part car il n'a rien à y gagner et d'habitude, ils ne partagent pas leurs bons coups. On apprécie le geste. On fonce vers l'endroit indiqué, enfin toute proportion gardée car la vitesse est limitée à 40 km/heure dans tout le parc. On arrive enfin à la scène de crime mais trop tard. Tout ce qu'on arrive à voir c'est une meute de lions, repus de viande fraiche, en train de s'éloigner. Il ne reste plus qu'une carcasse d'os avec quelques lambeaux de chairs ça et là. On essaie de suivre les lions avec les jumelles mais ils partent de plus en plus loin pour finir par s'installer dans des taillis, à l'abri et à l'ombre, pour une longue sieste digestive sûrement bien méritée : ils ne sont pas prêts de bouger ! On reste quand même quelques instants de plus pour regarder un chacal qui tente de s'approprier la carcasse et de la garder pour lui seul.  

Un tête de gnou dans la gueule, cette hyène s'en va d'un pas décidé pour la déguster à l'abri des envieux Pour une fois, nous découvrons une lionne parterre, elle semble concentrée, probablement en chasse
Un tête de gnou dans la gueule, cette hyène s'en va d'un pas décidé pour la déguster à l'abri des envieux Pour une fois, nous découvrons une lionne parterre, elle semble concentrée, probablement en chasse
La lionne vient de nous apercevoir, on a dû contrarier ses plans Les hautes herbes sont à leur avantage, les lionnes passent facilement inaperçues dans cet environnement
La lionne vient de nous apercevoir, on a dû contrarier ses plans Les hautes herbes sont à leur avantage, les lionnes passent facilement inaperçues dans cet environnement
Notre arrivée sur la piste ne perturbe pas les gnous ; cela ne détourne pas les gnous de leur objectif Le petit chacal est inquiet, il aimerait tant garder cette carcasse toute fraiche pour lui seul
Notre arrivée sur la piste ne perturbe pas les gnous ; cela ne détourne pas les gnous de leur objectif Le petit chacal est inquiet, il aimerait tant garder cette carcasse toute fraiche pour lui seul

Mais il nous faut partir alors on prend la piste principale du Western Corridor pour rejoindre le lac Victoria. En quelques kilomètres à peine, on ne voit plus aucun animal, c'est vraiment incroyable. Pas un gnou, pas un zèbre, pas une gazelle à l'horizon, rien sur plusieurs kilomètres. Alors, imaginez notre surprise quand après avoir grimpé une côte, on tombe sur une masse incroyable de gnous en train de remonter la piste ! Un immense troupeau a envahi la piste et bloque le passage, pour eux c'est bien plus facile d'avancer sur le terrain dégagé d'une piste plutôt que dans la savane environnante. Tout juste si on doit pas les pousser pour pouvoir avancer ! On est entouré par une mer de gnous qui s'encourage par des très courts mugissements. Partout on entend un espèce de "Humm", "Humm" comme si c'était un moyen entre eux pour rester en contact, histoire de dire "tout va bien" "tout va bien" . Le plus fou dans tout ça, c'est que la plupart sont sur la piste, mais sur les côtés il y en a aussi un nombre impressionnant maintenant. A gauche ils vont dans un sens et dans l'autre et à droite vice-versa ! C'est complètement dingue. On roule pendant quelques kilomètres avec des gnous dans tous les sens, la voilà notre migration des gnous ! Impressionnant de voir une telle masse de crinières et de sabots en branle et puis tout à coup plus rien, aussi brusquement qu'ils sont apparus, ils disparaissent. Plus un animal aux alentours, on en croirait presque qu'on a été victime d'une hallucination collective ! La disparition de la faune sauvage, nous permet de nous concentrer un peu plus sur les paysages que nous traversons. Les étendues immenses qui déroulent sous nos yeux sont superbes avec ces herbes blondes ondulant dans le vent et de temps en temps de beaux bosquets d'arbres.

Quelques kilomètres après Seronora, les superbes paysages sont vierges de toute vie animale Soudain, la piste est envahie par une masse compacte et noire de sabots et de crinières
Quelques kilomètres après Seronora, les superbes paysages sont vierges de toute vie animale Soudain, la piste est envahie par une masse compacte et noire de sabots et de crinières
Il va falloir se frayer un chemin parmi ces gnous qui avancent d'un pas déterminé C'est incroyable tellement il y en a partout, sur la piste mais bien plus en dehors
Il va falloir se frayer un chemin parmi ces gnous qui avancent d'un pas déterminé C'est incroyable tellement il y en a partout, sur la piste mais bien plus en dehors
Le plus surprenant, c'est qu'il y a des gnous partout mais ils vont dans tous les sens ! Encore une fois on passe en quelques minutes d'une savane remplie d'animaux à une plaine vide
Le plus surprenant, c'est qu'il y a des gnous partout mais ils vont dans tous les sens ! Encore une fois on passe en quelques minutes d'une savane remplie d'animaux à une plaine vide

Nous avons quitté le coin de Seronera et on s'approche peu à peu de la rivière Grumeti. Cette rivière est bien moins connue que sa voisine la Mara, mais elle aussi est témoin du phénomène annuel du Crossing, c'est à dire de la traversée spectaculaire de ses eaux par la migration des gnous et des zèbres. Même si les herbivores ne sont pas encore au rendez-vous, les abords des rivières sont généralement plein de vie et on va essayer de longer au maximum les berges de la Grumeti. On prend donc une piste qui est censée faire une boucle près de la rivière. Mais arrivée près de l'eau, une équipe de tournage monopolise la traversée et on est obligé de faire demi-tour, plutôt dépités. Mais, alors que nous manoeuvrons, un guide nous interpelle pour discuter un peu. On lui signale que la migration est sur la piste principale que nous venons de traverser. Mais lui, il sourit et nous indique que ce n'est rien à côté de là d'où ils arrivent. Ils nous signalent l'itinéraire à suivre et nous dit en rigolant que là, on verra la véritable migration, et nous qui pensions l'avoir vu tout à l'heure, on imagine à peine comment ça peut être encore plus énorme.

Des topis ou damalisques, qu'on a pas vu beaucoup jusqu'à présent Les collines au relief arrondi se marient très bien avec l'herbe blonde ondulant dans la savane
Des topis ou damalisques, qu'on a pas vu beaucoup jusqu'à présent Les collines au relief arrondi se marient très bien avec l'herbe blonde ondulant dans la savane

Avec une certaine excitation, on reprend la piste principale pour trouver la fameuse petite piste qui part à gauche dans les montagnes. Au bout de quasiment vingt kilomètres on trouve une petite piste qui a l'air de s'enfoncer dans la chaine de montagnes qui longe la piste principale. Plutôt dubitatif, on emprunte la piste qui commence à devenir assez mauvaise au fur et à mesure qu'on grimpe. Après plusieurs kilomètres, le doute remplace la motivation, on se demande si on ne devrait pas faire demi-tour. Il faut quand même qu'on sorte du parc en début d'après-midi : cruel dilemme.   
Finalement, comme à chaque fois, on décide d'aller un petit peu plus loin, juste en haut de la dernière montagne pour voir après. Bien nous en a pris ! Un spectacle époustouflant nous attend : la voilà la véritable migration, le guide ne nous a pas menti. Au delà de la chaine de montagne, s'étalent des plaines immenses couvertes de petits points noirs : les gnous. Des centaines de milliers d'individus se sont rassemblés pour avancer. On monte sur les toits des voitures pour profiter au maximum du spectacle. C'est hallucinant. Plusieurs colonnes sont en mouvement sur des kilomètres et des kilomètres, aussi loin que peut porter notre regard. Des gnous à perte de vue, un océan de gnous qui peut compter jusqu'à un million et demis d'individus. C'est tout autant magique que magnifique. Quelle émotion, quelle sensation ! Un souvenir inoubliable et sans nul doute un des moments les plus forts de nos nombreux voyages. Notre petit manège a fini par attirer l'attention de la colonne de gnous la plus proche, ils sont tous tournés vers nous : une muraille de cornes nous fait face : impressionnant. Nous quittons à regret ce fabuleux endroit, et revenons en arrière, les yeux encore tout émerveillés par cette scène incroyable. On repart près de la rivière qu'on longe pendant un petit moment mais il n'y a personne enfin personne à part les hippopotames et les énormes crocodiles affamés qui attendent avec impatience l'arrivée de la migration ! La chaleur nous rappelle que le soleil est à son zénith et qu'il est l'heure de manger. On cherche un coin plus tranquille si possible à découvert et sous un arbre, impeccable. Au loin, un troupeau d'éléphants effectue la même recherche d'ombre salvatrice et squatte un bosquets d'acacias. Encore un super pique-nique dans la nature sauvage.

On a bien fait de persévérer à traverser les montagnes, on est au coeur de la migration des gnous La voilà LA fameuse MIGRATION
On a bien fait de persévérer à traverser les montagnes, on est au coeur de la migration des gnous La voilà LA fameuse MIGRATION
Notre arrivée a perturbé les gnous dans leur élan et ils se regroupent pour réfléchir à la situation Jusqu'à un million et demi d'individus compose la migration des gnous
Notre arrivée a perturbé les gnous dans leur élan et ils se regroupent pour réfléchir à la situation Jusqu'à un million et demi d'individus compose la migration des gnous
La rivière Grumeti et ses hippopotames, verra bientôt l'arrivée des hordes de gnous
Passage à gué de la Grumeti river
La rivière Grumeti et ses hippopotames, verra bientôt l'arrivée des hordes de gnous Passage à gué de la Grumeti river
Un imposant crocodile en comité d'accueil Les impalas d'habitude très communs dans les parcs se sont fait voler la vedette par les gnous et les zèbres
Un imposant crocodile en comité d'accueil Les impalas d'habitude très communs dans les parcs se sont fait voler la vedette par les gnous et les zèbres

Rassasiés et remis de nos émotions, on repart en prenant de nouveau une piste à gauche dès fois qu'on tomberait de nouveau sur la migration. A peine tournés, on voit des lions qui détalent parmi les hautes herbes. Aussi vite que possible, on grimpe sur le toit pour essayer d'en voir plus, mais tout le monde a déguerpi, pour se réfugier plus loin dans des taillis. On en compte quand même 8, sûrement des jeunes pour être aussi peureux. On continue sur cette piste pleine de promesses mais on débouche sur un campement privé. Notre arrivée surprend un peu mais on est bien accueilli quand même. On discute quand même avec le staff du parc pour savoir s'il y a un moyen pour rejoindre l'autre rivière mais la petite piste qui continue vers la rivière n'existe apparemment pas. Ils nous disent que la migration est en retard par rapport à d'habitude et que d'ici 4 ou 5 jours ou un peu plus, on pourra assister au fameux crossing de la Grumeti. D'ailleurs le campement peut nous accueillir si on veut il n'est pas tout à fait complet. Vu le type d'établissement et les tarifs qui vont avec, c'est même pas la peine de réfléchir, un autre jour peut-être. On est donc condamné à faire demi-tour, de toute façon, il faut qu'on sorte du parc. Plus on se rapproche de la sortie, plus on retrouve des animaux et de beaux paysages. On revoit des gazelles, des girafes, des zèbres et des gnous. Tiens ils se sont perdus ceux-là, à moins que ce ne soit des retardataires. En fait on apprendra plus tard en discutant avec les rangers du poste de sortie que ce sont des résidents, par opposition aux animaux qui effectuent la migration annuelle. Ceux-là sont beaucoup moins nombreux, quelques milliers d'individus et restent sur place toute l'année. 

Pas facile de débusquer des lions quand ils sont dissimulés dans les hautes herbes En y regardant bien c'est une meute de 8 lions qui détalent quand on s'arrête pour observer la première lionne
Pas facile de débusquer des lions quand ils sont dissimulés dans les hautes herbes En y regardant bien c'est une meute de 8 lions qui détalent quand on s'arrête pour observer la première lionne
Tiraillé entre sa peur et sa curiosité, ce jeune lion nous observe avec attention Les plaines infinies sont l'apanage du Serengeti
Tiraillé entre sa peur et sa curiosité, ce jeune lion nous observe avec attention Les plaines infinies sont l'apanage du Serengeti
Un groupe de girafes offrent toujours un effet très visuel Un bébé girafe à la robe étonnamment claire
Un groupe de girafes offrent toujours un effet très visuel Un bébé girafe à la robe étonnamment claire

On sort juste à temps du parc et on roule à peine quelques kilomètres pour retrouver le goudron et la civilisation. Partout des gens, des villages et des cultures. On n'était plus habitué et ça fait tout de même un choc. Ce qui est sûr, c'est que s'il n'y avait pas la zone réservée du parc, toute cette terre aurait été colonisée par les humains et on voit mal dans ces conditions comment la faune sauvage aurait pu être préservée autrement. La route vers Mwanza n'a pas autant de points de contrôle de la police que les routes plus à l'est, ce qui fait qu'on roule à un meilleur rythme. En fin d'après-midi, on arrive à la grande ville de Mwanza et surtout dans ses bouchons. On traverse toute la ville dont une grande partie est juchée sur des collines de kopjes, et on trouve le Yacht Club où on doit camper ce soir. Les installations sont plutôt basiques mais il y a un grand hôtel à côté avec un super resto. On va s'offrir un repas digne de ce nom pour célébrer notre séjour inoubliable dans le Serengeti.

Les champs parfaitement quadrillés concentrent l'activité humaine

Les champs parfaitement quadrillés concentrent l'activité humaine



Kenya - Tanzanie 3ème partie : Du Serengeti au Lac Victoria

Ca peut toujours servir :

  • 1 Euro = 1900 TSH = Tanzanian Shillings
  • 1000 TSH = 0,53 Euro
  • 452 Kilomètres parcourus
  • Guide utilisé : The Bradt Guide to Tanzania: Excellent guide en langue anglaise. Les Bradt sont très bons sur toute la partie Afrique Orientale avec en plus un blog pour les infos mises à jour.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Entrée Serengeti, valable 24 heures :
    • 2 personnes = 100 USD
    • 1 nuit au Public Campsite de SERONERA pour les 2 = 60 USD
    • la voiture = 40 USD
  • Camping à Mwanza Yacht club (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 20 000 TZS.
  • Super repas au resto de l'Hotel Tilapia à Mwanza : 70 000 TZS pour 2 personnes
  • Tanzania National Parks : Organisation gouvernementale qui régit la plupart des parcs naturels et réserves de Tanzanie : http://www.tanzaniaparks.com/index.html

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