Vendredi 20 juin

Moremi GR (Xakanaka) - Moremi GR (Xakanaka) via Third Bridge

Lever très tranquille car il fait quand même froid et on a du mal à se lancer ce matin. En plus d'être loin, les ablutions ne sont pas efficaces car il n'y a pas d'eau chaude, à peine tiède. Les bons vieux donkeys, système de chauffage de l'eau un peu comme un poele à bois, a été remplacé par des panneaux solaires, plus modernes et plus écologiques mais moins performants, en tout cas après une nuit aussi froide. Mais bon, il va falloir s'y résoudre, il faut se doucher à l'eau tiédasse, brrrrrr  !
Après cet épisode illustrant les joies du camping, nous partons pour Dead Tree Island. Nous sommes au cœur du delta de l'Okavango et les pans immergés sont légion. Les pistes sinueuses enchainent les contournements de ces étangs éphémères mais le coin reste une zone marécageuse et nous devons changer de cap assez souvent. Au final, nous devons renoncer à voir la fameuse ile car pour le coup, le niveau d'eau est encore trop haut pour qu'on puisse l'atteindre en voiture.
On rejoint la piste principale jusqu'à Fourth Bridge. Serge, qui est parti devant nous avertit d'un gué particulièrement profond sur la piste. Après une pause café, on se retrouve au camp de Third Bridge où on rend visite aux rangers pour s'enquérir des observations d'animaux récentes. Ils nous signalent que des lycaons ont tué un impala la veille tout près du camp et qu'un gros lion male est tout près à surveiller la carcasse d'un hippo pour lui tout seul depuis 4 jours. En suivant les indications des rangers, on tombe effectivement sur le roi de la savane. Il est bien installé et ne compte laisser sa place à personne. C'est incroyable car on est à peine à 200 mètres du camp à vol d'oiseau et si on ne prend pas ce petit détour on ne soupçonnerait même pas la présence d'un tel prédateur. Après avoir bien admiré sa majesté, repue par ce festin gargantuesque depuis plusieurs jours, nous poursuivons la petite piste qui s'enfonce de plus en plus dans les herbes hautes. Un joli point de vue termine la piste qui rejoint une langue de terre ferme où paissent des herbivores. On s'y arrête pour pique-niquer en plein soleil car le vent est resté frais depuis ce matin.

Serge et Jacline repartent devant et nous on tente la boucle de Bodumatau. C'est une très jolie piste qui souvent longe une rivière couverte par endroit de magnifiques nénuphars blancs. Souvent, on y aperçoit des éléphants. Malheureusement, plus loin ça se gâte. Comme souvent, avec l'eau à côté et la piste qui frôle la rivière mais qui prend l'eau quand même. On essaie de passer quand même sur plusieurs centaines de mètres. La voiture ne peine pas trop mais on avance toujours dans l'eau. Mais la situation ne s'améliore pas et comme maintenant on est tout seuls, on préfère renoncer et faire demi-tour. Même effectuer cette manœuvre n'est pas du tout évident car dès qu'on sort de la piste, on s'enfonce un peu plus dans l'eau. De nouveau dans le bon sens, on refait le parcours inverse, en espérant que ça passe encore car le fait de passer avec un véhicule aussi lourd creuse un peu plus les ornières à chaque fois. Une fois sorti de ce passage un peu délicat, on reprend la piste et tentons une autre boucle, la Luigi loop que nous avons du abandonner également ce matin. On l'aborde par le sud en espérant se rapprocher peut-être un peu plus de la Dead Tree Island. Mais nous n'avons pas plus de succès que ce matin, l'eau omniprésente se dressant à chaque fois devant nous.

On rejoint alors la piste principale et très vite le fameux gué que Serge et Jacline avaient affronté ce matin mais dans l'autre sens. David se lance mais le gué est profond, avec de la boue et au final on se plante avec de l'eau à ras des portières. Pas d'autres solutions que de sortir le treuil. David sort de la voiture et traverse l'eau pour arrimer le treuil à un arbre mais celui-ci cède dès que David appuie sur l'accélérateur. Il refait une tentative avec un arbre censé être plus solide et ce coup-ci c'est le bon, on arrive à se sortir de ce mauvais pas. Le reste de la piste jusqu'au camp sera bien plus calme.

Le temps de se raconter nos aventures et il est déjà l'heure d'embarquer pour notre tour en bateau à travers le grand lagon de Xakanaxa. Même si on ne voit pas beaucoup plus d'animaux que dans la journée, cette ballade est un véritable enchantement. On évolue en douceur à travers le labyrinthe formé par les chenaux naturels entre les ilots de verdure, permanents ou provisoires. Il émane de ces paysages une sérénité et une atmosphère paisible contagieuses bien que trompeurs, car ici, tout le monde lutte pour sa survie. Notre guide est passionné et décèle toute trace de vie en nous expliquant les interactions entre les différents habitants de ce lieu incroyable. Les plantes jouent un rôle primordial sans parler de l'aspect purement esthétique qui est fort appréciable. Des fleurs délicates aux nénuphars aux couleurs pastels, on se laisse facilement gagné par ce tableau naturaliste. La majorité de la faune qu'on peut observer sont des oiseaux à qui on ne prête pas habituellement grande attention. Mais en présence d'un connaisseur éclairé comme notre guide, c'est un vrai régal. Il ne faut quand même pas oublier d'autres habitants plus imposants comme les hippopotames et l'un d'entre eux nous rappelle à son bon souvenir en surgissant des profondeurs juste à notre passage, soulevant heureusement juste légèrement notre bateau avec cette charge à peine déguisée. Le delta de l'Okavango est bel et bien un paradis de la vie sauvage. Pourvu qu'il en soit ainsi pour les années à venir. Un splendide coucher de soleil sur le lagon termine cette ballade aquatique. 

La soirée est assez ventée avec les hippos en fond sonore agrémentée de temps en temps par de beaux rugissements de lions.

Samedi 21 juin

Moremi GR (Xakanaka) - Moremi GR (South gate)

Lever tranquille et toujours aussi froid. Nous prenons la piste pour Third Bridge puis Mboma Island. Mais il n'y a toujours aussi peu d'animaux mis à part aux alentours de Third Bridge. On remonte Second Bridge puis First Bridge. Après notre arrêt pique-nique, Serge et Jacline partent devant nous et nous, on ré-essaient la boucle de Bodamatau mais par en bas. Bien nous en a pris car on a droit à un parcours superbe jalonné de pleins d'animaux. C'est à peine croyable comment on retrouve une flopée d'herbivores alors que jusqu'à présent on les a souvent aperçus au compte goutte. Il y a tout le monde, impalas, koudous, zèbres, gnous, waterbucks, girafes, etc … rassemblés sur une petite zone qui manifestement doit avoir un attrait particulier. En plus, les paysages sont magnifiques avec des savanes et des palmiers qui font leur retour. Ca nous rappelle les souvenirs qu'on avait gardés de Moremi et qu'on n'avait pas encore totalement retrouvés jusqu'à présent. Après la savane à herbivores, on poursuit par des pans plus ou moins remplis d'eau qui s'enchainent. Certains sont littéralement couvert d'oiseaux d'une multitudes d'espèces différentes. Ca doit surement être un rassemblement de pêcheurs à en croire le ballet auquel se livrent les pélicans qui monopolisent les lieux. Ils sont entourés d'autres échassiers tels que cigognes de toute sorte, marabouts, spatules et bien d'autres dont on ne connait pas les noms. Soudain, comme obéissant à un signal, ils prennent tous leur envol et tournoient dans le ciel pour se poser un peu plus loin. C'est un spectacle fascinant. Puis, les pans s'agrandissent et les hippopotames et les crocodiles se révèlent. Comme souvent, on a droit à des démonstrations assez agressives de la part des mâles hippopotames qui revendiquent ostensiblement leur territoire. Et ça marche, on a nullement envie de se frotter à eux  ! Au fur et à mesure qu'on s'avance, l'eau devient de plus en plus présente et on doit finalement renoncer, d'autant plus que la piste ne va pas du tout dans notre direction finale. C'est bien dommage mais en quelques kilomètres on a pu goûter aux merveilles de Moremi.

On rejoint de nouveau la piste principale pour la quitter encore une fois. Nous empruntons une piste qui nous mène à Xini Lagoon. De jolis paysages nous accueillent et quelques animaux dont un impressionnant troupeau d'éléphants qui semble sorti de nulle part. 

Après cet ultime détour, nous retrouvons Serge et Jacline qui viennent à peine d'arriver eux aussi à South Gate. Ils ont essayé d'aller à Hippo Pool de Mogo  ?? de la même zone de Blackpool mais il y avait sur la fin beaucoup de boue alors ils ont renoncé.

Nous passons une soirée très animée par la présence d'animaux très aventureux. Un ratel farfouille dans les alentours et s'approche vraiment très près. En effectuant notre traditionnelle chasse aux yeux avec nos torches, on repère beaucoup de monde autour de nous. On identifie une hyène, puis deux puis au moins cinq. On est cernés de partout par des paires d'yeux qui luisent dans l'obscurité, assez impressionnant quand même. Pour une fois, on n'entend pas les hurlement habituels des hyènes, elles se font discrètes pour mieux nous approcher. On les voit à peine et quand on les voit, c'est qu'elles sont tout près. En tout cas, on n'a pas le temps de s'ennuyer à essayer de repérer tout ce petit monde.

Dimanche 22 Juin

Moremi GR (South gate) - Maun

Au Botswana, les permis d'entrée dans les parcs sont valables jusqu'à 11heures quand on y dort. Comme on veut explorer Black Pools, la nouvelle zone ouverte au public depuis peu, on ne doit pas trainer. Donc, contrairement aux jours précédents, il fait encore nuit quand on se lève. Notre ami le ratel est encore en vadrouille dans le camp. Il fait vraiment froid ce matin, d'autant plus que le vent est toujours là, très frais et en plus, des nuages couvrent le ciel. La piste pour Black Pools, offre de très beaux paysages dans la lumière blonde du matin. De grandes étendues de savane bordées par de belles forêts clairsemées mais toujours très peu d'animaux. Quand on arrive aux Black Pools à proprement parler, c'est encore plus beau et en plus il y a pas mal de monde, impalas, lechwes et même un gnou tout seul et bien sûr les hippos dans leur pool respective, sans oublier une variété toujours aussi riche d'oiseaux. On remonte un bon moment ce lagoon puis on change de direction pour tenter de rejoindre la fameuse Hippo Pool que les parents de David ont essayé de rejoindre hier. On alterne des passages le long des pans couverts de joncs et d'herbes hautes avec de courtes traversées de forêts ou de remontées le long des pools et autres lagons. Souvent impalas et lechwes agrémentent le paysage. Arrivés à quelques centaines de mètres de Hippo Pool, l'eau envahit la piste et il va falloir s'engager dans la boue pour on ne sait où. Comme on doit bientôt être sortis du parc et qu'on est tout seuls, on reste raisonnable et on se contente d'un demi-tour vers la piste sèche qu'on a laissée. On entame notre chemin de retour, sans voir beaucoup plus d'animaux, à notre grand regret. On quitte ainsi Moremi, en restant quelque peu sur notre faim, très heureux d'avoir pu y revenir mais un peu frustrés quand même de ne pas en avoir mieux profité.

Comme une consolation, sur la grande piste qui va sur Maun, on voit plusieurs fois girafes et éléphants. Peut-être tout simplement que les animaux n'ont pas encore tous convergés vers le delta  ?

Arrivés à Maun, on retrouve Serge et Jacline partis en éclaireur. On teste une nouvelle adresse de camping, alléchante sur le papier, un peu moins en réel mais le personnel est très sympa et depuis le lodge, on a une très belle vue sur la rivière.
Comme à chaque fois qu'on reste dans une ville, on consacre l'après-midi aux ravitaillements habituels d'avant séjour dans des zones sauvages. On s'accorde aussi un peu de repos bien mérité avant de partir pour le Central Kalahari Game Réserve.

Lundi 23 juin

Maun - CKGR (Deception Valley)

On passe la matinée à assurer les derniers préparatifs avec entre autres, le remplacement de la batterie secondaire qui nous a lâché. On mange au restaurant avec Serge et Jacline qui nous quittent pour aller directement à Durban pour renvoyer leur voiture en France. Après deux ans de voyage ensemble en Afrique australe et orientale, ils souhaitent découvrir d'autres horizons. On a vraiment apprécié de voyager en famille pendant tout ce temps et partager notre amour pour ce continent. Ce fut aussi un plaisir de leur faire découvrir ces contrées incroyables et on peut dire qu'on ne les a pas beaucoup épargné avec le ryhtme soutenu dans lequel on les a entrainé  ! Un chapitre se termine dans notre feuilleton voyageur mais un nouveau démarre, différent, espérons qu'il soit aussi plaisant.

On prend la route jusqu'à la barrière vétérinaire puis une longue piste le long de la barrière. Par endroit, c'est assez impressionnant car on roule sur des kilomètres entre 2 clôtures. On arrive à la gate où on fait les formalités d'entrée puis on roule encore 1 heure sur une piste bien moins bonne. On arrive à Deception Valley peu avant la tombée de la nuit. On cherche un campsite au bord du pan mais ils sont tous pris alors on s'enfonce un peu dans le bush pour celui qui nous est attribué demain.

Etonnament, on passe la soirée sans aucun bruit d'animaux, ils doivent être sûrement autour des pans ;-)