Namibie-Botswana 5ème partie - Botswana : du Central Kalahari GR à la rivière Boteti puis traversée des pans de Makgadikgadi jusqu'à Kubu Island

Namibie-Botswana 5ème partie - Botswana : du Central Kalahari GR à la rivière Boteti puis traversée des pans de Makgadikgadi jusqu'à Kubu Island

Namibie-Botswana 5ème partie - Botswana : du Central Kalahari GR à la rivière Boteti puis traversée des pans de Makgadikgadi jusqu'à Kubu Island

Du 16 novembre au 1er décembre 2013

Tsumkwe -> Khaudum NP (Sikeretti) -> Khaudum NP (Khaudum) -> Rundu -> Omatako Valley 4WD Trail -> Grootfontein -> Météorite de Hoba -> Tsumeb -> Etosha NP (Namutori) -> Etosha NP (Okaukeujo) -> Kamanjab -> Ruspoort 4WD Trail -> Twyfelfontein -> Palmwag -> Skeleton Coast NP -> Cape Cross -> Henties Bay -> Swakopmund -> Walvis Bay -> Pelican Point -> Walvis Bay -> Solitaire -> Windhoek

Album photos Namibie-Botswana 5ème partie - Botswana : du Central Kalahari GR à la rivière Boteti puis traversée des pans de Makgadikgadi jusqu'à Kubu Island

Album photos Namibie-Botswana 5ème partie - Botswana :
du Central Kalahari GR à la rivière Boteti puis traversée des pans de Makgadikgadi jusqu'à Khubu Island


 

 

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Mardi 24 juin

CKGR (Deception Valley) - CKGR (Deception Valley)

Décidément, la météo n'est pas beaucoup de notre côté ces derniers temps. Après le froid de Moremi, c'est les nuages dans le Kalahari. On part pour Passarge Valley. C'est une très belle vallée avec de jolis troupeaux d'animaux très nombreux. On retrouve avec plaisir les animaux qui fréquentent ce parc désertique  : oryx, springbox, autruches constituent la majeure partie de la faune qu'on peut admirer. Mais il y a aussi pleins d'autres animaux. Les panoramas sont magnifiques même s'ils sont un peu atténués par la faible lumière qui arrive à traverser le couvercle des nuages qui s'accentue dans la journée. La températue aussi reste basse, on n'a pas l'habitude d'avoir ce type de temps même si on est en plein hiver austral.
Peu avant le campsite 1, on voit un lion mâle, mais très loin. Puis, plus près de la piste, une lionne. On arrive au waterhole de Passarge mais il n'y a aucun animaux. C'est incroyable de voir comment les choses évoluent avec les saisons car il y a 6 mois, à la fin de la saison sèche, nous étions à ce même trou d'eau et il y avait de superbes lions partout  !

On avait prévu d'emprunter la Cutline pour rentrer mais on préfère revenir par la piste de Passarge Valley  : la piste est meilleure et c'est bien plus beau et intéressant. On revoit à peu près les mêmes choses que ce matin, ce qui n'est pas très étonnant. Ayant repéré le point GPS du lion de ce matin, on retrouve l'endroit exact. Le lion est toujours là, et toujours aussi loin. Mais cette fois-ci, on découvre 2 lionnes un peu plus près au lieu d'une ce matin. On continue et là on découvre tout le reste de la troupe avachis sur la piste. Il y a des lionnes, des lion adolescents avec un début de crinière naissante et un adorable et minuscule lionceau. Quel fabuleux tableau  ! Ils ne semblent pas du tout décidés à bouger ou du moins pas beaucoup et on peut en profiter pour nous tout seuls pendant une bonne heure. Puis un véhicule de safari arrive et suscite l'intérêt, même si modéré, de plusieurs félins intrigués par cette chose bruyante. Avec quelques va-et-vient qui génèrent un semblant d'activité chez ces animaux plutôt paresseux, on dénombre pas moins de 6 lionnes, 2 jeunes, 1 lionceau et 1 gros mâle qui s'évertue à nous bouder. On quitte à regret cette belle troupe pour rentrer au campsite alors que le soleil est déjà couché !


Mercredi 25 juin

CKGR (Deception Valley) - Makgadikgadi NP (Kumaga)

Autant on a été gâté jusqu'à maintenant côté animaux dans le Central Kalahari, autant côté météo le bilan est moins satisfaisant. Les nuages sont déjà là donc il fait froid. Et comme le ciel se couvre de plus en plus que la journée avance, ce n'est pas près de se réchauffer.

Comme on part ce matin, on fait un tour à Deception Valley qui nous avait tant séduit la dernière fois. Mais sans le soleil, les couleurs sont bien plus ternes et les contrastes comme estompés. Du coup on distingue très mal les animaux. C'est toujours beau mais pas aussi saisissant que ce qu'on avait vu. On voit des oryx, des springboks et quelques gnous. La plupart sont couchés à attendre qu'il fasse meilleur. On pousse quand même jusqu'à Deception Pan qui est très surprenant par les contrastes de végétation. Mais si on veut être sorti pour 11 heures, ce qui est la règle dans les parcs du Botswana, il faut déjà entamer le trajet du retour. On remonte la vallée en espérant apercevoir un guépard mais en vain.
La piste qui mène à la gate est toujours aussi médiocre et on met 1 heure pour la parcourir. On y voit là encore beaucoup de traces de passage d'animaux et même des empreintes fraiches d'éléphants, mais peu les animaux eux-même. A la gate, comme d'habitude, on discute avec les rangers et on leur demande le meilleur moyen de rejoindre Rakops. Leur conseil est bon puisque la piste s'avère roulante mis à part les 10 derniers kilomètres.
Maintenant, on est de retour sur la terre des hommes, c'est du bétail à perte de vue et des cow-boys à cheval. C'est incroyable le nombre de vaches qu'on peut voir, c'est carrément des champs de vaches  ! Apparemment, le gouvernement veut sortir une loi pour interdire prochainement le vagabondage des animaux domestiques, eh bien c'est pas gagné. Chose surprenante, depuis qu'on s'approche de Rakops, le ciel s'est dégagé et un beau soleil illumine le ciel bleu. De suite, ça change tout.

Le goudron jusqu'à Xhumaga est vite avalé. On doit y prendre le ferry pour traverser la rivière Boteti qui s'est remise à couler en 2010 après de longues années de sécheresse. D'ailleurs, quand on était venu au Botswana pour la première fois en 2004, lors de notre traversée de l'Afrique, nous avions traversé son lit à sec en voiture et on n'avait même pas imaginé que c'était une rivière. C'était il y a juste 10 ans à quelques jours près. C'est assez incroyable de voir que maintenant, il faut prendre une barge pour la traverser alors qu'on est à la même saison. On bataille un peu car le bord de la rivière est bien sableux et le ferry reste dans l'eau pour ne pas s'enliser donc il faut quand même rouler un peu dans la rivière et monter sur l'embarcation mais grâce à l'aide du capitaine bateleur, tout se passe bien. 

Arrivés de l'autre côté, on débouche sur la gate où on doit faire les formalités d'entrée mais surtout tout est censé avoir été réservé et payé d'avance. Depuis que la gestion des hébergements et des campings, autrefois gérée par les services de l'état, a été privatisée et dispatchée entre plusieurs sociétés, le prix des campings a augmenté de façon vertigineuse. En plus, il faut tout réserver à l'avance et c'est de plus en plus difficile de voyager en improvisant comme nous avons l'habitude de faire. Il faut prévoir et s'en tenir à ce qui est prévu et nous, on a beaucoup de mal avec ça. C'est même à l'inverse de l'idée qu'on se fait du voyage. Heureusement pour nous, ils ont le téléphone et arrivent à joindre la maison mère à Maun et nous confirme qu'il y a plusieurs emplacements disponibles au camping, on ne sera pas obligés de faire demi-tour  ! On paye le camping par contre pour le parc, on le paiera à la sortie.
On choisit tranquillement notre emplacement au camping et on y pique-nique sous un beau soleil. Dans l'après-midi, on remonte la rivière avec des paysages et des points de vue superbes. C'est une explosion de verdure au cœur du désert. Il est évident que la renaissance de cette rivière sonne comme une résurrection pour la vie de la faune dans les alentours. Ce beau ruban bleu, bordé de bandes de végétation d'un vert éclatant traverse une région désertique dominée par le marron du sable et de la poussière. Outre ces fabuleux panoramas, il y a surtout énormément de zèbres qui vont boire à la rivière ou qui en reviennent. On est encore en pleine migration des zèbres, qui les conduit des Makgadikgadi pans à la rivière Boteti, quelle chance  ! Cette migration, moins connue que celle de leurs homologues du Serengeti, est pourtant la seconde du continent africain. En cette fin d'après-midi, il règne sur les bords de la rivière une excitation incroyable. Des hénissements, des ruades, des nuages de poussières soulevés à chaque fois qu'ils détalent pour une raison ou pour une autre, bref, il règne une tension électrique dans l'air quasiment palpable. Au milieu de toutes ces rayures, on voit quand même pas mal de koudous et quelques impalas avec de rares gnous. On a droit aussi à quelques gros éléphants mais la majeure partie des animaux, ce sont des zèbres, présents absolument partout.

Le passeur, guide son embarcation avec une longue perche Comme il n'est pas aux manoeuvres, David surveille attentivement les opérations
Le passeur, guide son embarcation avec une longue perche Comme il n'est pas aux manoeuvres, David surveille attentivement les opérations
Surprenant de découvrir autant d'eau et autant de végétation verdoyante au coeur du désert du Kalahari En sortant du Central Kalahari, on s'étonne de rencontrer des hippopotames
Surprenant de découvrir autant d'eau et autant de végétation verdoyante au coeur du désert du Kalahari En sortant du Central Kalahari, on s'étonne de rencontrer des hippopotames
Le long de la rivière, les troupes de zèbres s'amassent dans une excitation palpable Visiblement, les zèbres se délectent de l'eau que cela soit pour la boire ou pour y tremper les sabots
Le long de la rivière, les troupes de zèbres s'amassent dans une excitation palpable Visiblement, les zèbres se délectent de l'eau que cela soit pour la boire ou pour y tremper les sabots
A notre grande surprise, nous découvrons une femelle koudou en train de traverser la rivière Le tableau ne pourrait être complet sans la présence des éléphants
A notre grande surprise, nous découvrons une femelle koudou en train de traverser la rivière Le tableau ne pourrait être complet sans la présence des éléphants
On a du mal à imaginer qu'un tel mastodonte puisse se nourrir avec cette végétation toute rabougrie A chaque détour de piste, nous croisons des zèbres qui partent ou reviennent de la rivière
On a du mal à imaginer qu'un tel mastodonte puisse se nourrir avec cette végétation toute rabougrie A chaque détour de piste, nous croisons des zèbres qui partent ou reviennent de la rivière

On rentre pas trop tard au camp pour une soirée plus tranquille que prévu car les zèbres se sont assagis et on ne les entend plus beaucoup.

Jeudi 26 juin

Makgadikgadi NP (Kumaga) - Gweta 

On prend notre temps pour se lever puisqu'on sort dans la journée. On visite d'abord le sud de la rivière mais à part un peu au début, on ne voit quasiment pas d'animaux. On longe souvent la cloture qui cette fois-ci se situe avant la rivière, empêchant les animaux d'y aller. On se dit que c'est sûrement à cause de ça qu'on en voit si peu ici et qu'ils sont beaucoup plus nombreux plus haut. Au bout d'un moment, on fait demi-tour et on opte pour la boucle appelée Rhino Loop mais en fait rien de spécial. Comme on est un peu frustrés, on repart faire la même piste qu'hier soir prés de la rivière Boteti. Il y a moins de zèbres que la veille au soir mais ils sont toujours très nombreux et toujours aussi excités. Longer la Boteti est un pur bonheur. La rivière regorge de vie et offre un contraste saisissant avec la rude aridité de la brousse alentour. Toutes sortes d'oiseaux ont envahi ses berges tapies d'herbes aquatiques et de joncs. Apparemment il doit y avoir de quoi manger car ils y sont nombreux à l'affut. Il y a aussi hippopotames qui se dorent la pilule au soleil et des crocodiles qui sont plus discrets. A plusieurs reprises, nous surprenons des koudous, le corps immergé dans l'eau, en train de brouter les herbes bien vertes qui poussent dans la rivière. Certains même la traversent carrément pour aller paitre sur les flancs opposés encore couverts d'une herbe presque tendre. C'est bien la première fois qu'on assiste à ce genre de spectacle avec des koudous. Plusieurs fois on doit faire demi-tour car la piste se termine dans les eaux de la rivière ce que notre GPS n'avait pas prévu puisqu'il croit encore que la rivière est toujours à sec.

On quitte les rives de la Boteti pour s'enfoncer un peu plus dans le bush et se rapprocher des Makgadikgadi Pans. Très vite, la verdure luxuriante des berges de la rivière est remplacée par une végétation d'arbustes rabougris au milieu de savane sèche plus adaptée à ce milieu aride et désertique. On ne voit plus beaucoup d'animaux, quasiment plus de zèbres, quelques girafes et quelques éléphants. Les conditions de vie étant bien plus dures, la faune sauvage est bien plus éparse. Puis on s'engage par une piste rectiligne dans la traversée de ce désert. La végétation rapetisse et les arbustes disparaissent peu à peu. Les paysages sont monotones d'autant que la vie animale a quasiment disparu. On se demande où sont passés tous les zèbres qu'on a vu dernièrement et aussi d'où ont-ils pu venir. C'est un grand mystère. 

On roule pendant des kilomètres à travers cette grande plaine jusqu'à Njuca Hills, quelques collines qui surplombent la région. Elles abritent un campsite que nous allons visiter et on en profite pour faire une pause pomme et admirer les paysages. Pas de doute, ici, on est bien seuls au monde  ! S'étant rapprochés des pans, on espère apercevoir des animaux mais c'est peine perdue, ils ont du tous migrer vers la Boteti et on les comprend.
En reprenant ensuite une piste qui remonte vers le nord et une des portes de sortie du parc, on découvre quelques palmiers qui se font ensuite de plus en plus nombreux. La présence de ces élégantes silhouettes transforment ces rudes paysages en décor majestueux. D'autant plus que d'énormes éléphants nous font la surprise de leur apparition. Comme il n'y a pas de points d'eau en saison sèche dans ce coin du Makgadikgadi NP, seuls les grands mâles se lancent dans la traversée de ce désert de savane. Nous sommes tout heureux d'avoir pu assister à ce fabuleux spectacle et ne regrettons aucunement d'avoir choisi cet itinéraire au cœur du parc. Cela renforce la fascination que l'on ressent quand on a la chance de vivre de tels moments.

On parvient à la gate dans les temps et on s'acquitte de nos dettes, puis on rejoint le goudron pour rouler jusqu'à la ville de Gweta. Le camping qu'on a repéré se trouve un peu après la ville et il commence à faire nuit quand on s'y installe.

Vendredi 27 juin

Gweta - Khubu Island

C'est notre dernier véritable jour de voyage, alors on prend notre temps et on apprécie chaque moment de notre lever qui dans quelques jours ne seront plus que des souvenirs. Nous avons la visite de nos voisins un couple d'allemands qui s'est associé pour aujourd'hui à un groupe de 4 italiens car ils sont équipés d'un GPS et de cartes détaillées. Ils veulent se rendre à Khubu Island et semblent rassurés quand ils apprennent que nous aussi comptons nous y rendre. Comme on veut d'abord aller voir des baobabs partciuliers qui sont dans le coin, on ne fera pas notre trajet ensemble, mais c'est toujours bon de savoir qu'on ne sera pas seuls sur des pistes aussi isolées et peu fréquentées. On se donne rendez-vous pour ce soir au camping communautaire.
De notre côté, on est les derniers à partir pour le circuit des baobabs. D'abord, on passe dans la petite ville de Gweta pour faire de petites courses, puis on sort de la ville. La piste s'enfonce dans le bush et on se retrouve très vite sans habitations aucunes. Au bout de quelques kilomètres, on découvre Green's baobab. Les baobabs sont en Afrique des arbres à part, en général très respectés surtout quand ils atteignent des dimensions aussi imposantes que celui-là. Pour être d'aussi grande taille, ils sont agés de plusieurs centaines d'années et ont dû voir bien des choses. Is sont respectés et même vénérés et sont, à juste titre, élevés au rang de monument national. Quand on arrive à leur hauteur, on ne peut s'empêcher d'être émus, touchés par la majesté, la force mais aussi le mystère qu'ils dégagent. Avoir survécu autant de temps dans un environnement si hostile ne peut que vous toucher et vous rendre humble devant la nature. Et puis les baobabs sont tout simplement beaux et on adore en voir. Alors quand il y en a autant de remarquables dans un si bel endroit, on ne va pas s'en priver. Après le baobab de Greene's, on enchaine avec celui de Chapman. La piste est parfois assez terrible quand elle traverse les sols bosselés de pans asséchés. Par contre, les paysages sont somptueux avec cette savane d'herbes blondes qui ondulent avec la légère brise. Encore une fois, nous sommes seuls pour profiter de ce fabuleux spectacle. On se sent vraiment privilégiés de pouvoir évoluer dans de tels décors et nous avons déjà la nostalgie de ces lieux que nous ne retrouverons pas avant plusieurs mois. En arrivant sur un pan, on est très surpris de voir qu'il est noyé sous l'eau. On ne s'y attendait pas et on espère que cela ne sera pas le cas pour l'immense pan de Makgadikgadi car on risque de rester planter par là. Pour l'instant, la piste qui contourne ce pan encore en eaux ne pose aucun problème alors on part du principe qu'il en sera de même pour la suite.

La piste qui nous mène jusqu'à l'immense pan de Ntwetwe Pan traverse encore quelques villages. On se demande de quoi les gens peuvent bien vivre ici, probablement, l'élevage du bétail. Les arbres et arbustes disparaissent et il ne reste plus que les hautes herbes qui elles même deviennent de plus en plus rases. En arrivant sur les bordures du pan, une étrange végétation surgit. Des sortes d'aloes pointent leurs fleurs rouges orangées vers le ciel. Avec le blanc immaculé du lac asséché en arrière plan, c'est superbe.

Puis on se lance dans la traversée de ce désert blanc, c'est impressionnant et grisant. David bien sûr ne peut résister à l'envie de pousser une pointe de vitesse. Finalement, on se retrouve très vite sur une autre rive du pan asséché et on rejoint un terrain plus classique de bush. La piste est de suite plus cahoteuse, on préfère et de loin rouler au milieu du pan  ! A notre grande surprise, on passe à côté d'une ferme. Ils sont vraiment loin de tout et à certaines époques de l'année, doivent se retrouver complètement isolés et coupés du reste du monde. Après le passage de cette langue de terre, on se retrouve de nouveau dans le pan de Ntwetwe. On adore se retrouver au mileiu de rien et sur ce coup-là on est servi  ! On en profite pour pique-niquer au cœur du lac salé, c'est presque surréaliste comme situation. Arrivés de l'autre côté, on tombe sur une barrière vétérinaire. Les gardes sont très heureux de nous voir et de taper un brin de causette. C'est pas tous les jours qu'ils voient du monde et les 3 semaines qu'ils passent en poste ici leur semblent parfois un peu longues. Peu après, on tombe aussi sur nos amis italiens suivis des allemands. Ils sont un peu perdus, le GPS et la cartographie en semblent pas être leur point fort, alors on leur indique la piste à suivre et on les laisse passer devant car on compte prendre notre temps ! Nous traversons encore une fois ces vastes et désolées mais pourtant si belles étendues du pan asséché. On ne se lasse pas de rouler sur ces immensités immaculées et scintillantes. Elles sont aussi blanches que le ciel est bleu. On a l'impression de rouler dans un univers aussi pur que radical.

Nous avançons plutôt vite sans vraiment nous en rendre compte et en longeant les rives du pan qui débouchent sur les paysages plus habituels de la brousse aride, un étrange relief pointe à l'horizon. Il s'agit de la fameuse île de Khubu. Bien sûr, ce n'est pas une île, mais cela lui va à merveille car ce relief qui surgit ainsi au cœur de cet incroyable pan, donne vraiment l'impression d'une île perdue dans un océan. Lekhubu est une île mais aussi une oasis ce qui est déjà assez remarquable en soi. Mais ce n'est pas tout, l'île est couverte d'une forêt de baobabs enracinés dans les amas de rochers. En cette fin d'après-midi qui s'annonce et sa lumière dorée, il émane de ce lieu une force mystérieuse qui inspire un respect naturel et même quasi mystique. On comprend instantanément pourquoi Lekubu est un lieu sacré pour les communautés locales. Mais, nous ne sommes pas les seuls à venir ici. C'est le début des vacances scolaires en Afrique du Sud et des colonnes de véhicules débarquent pour venir contempler eux aussi cette merveille de la nature. Ce n'est quand même pas la cohue mais bien sûr, la sérénité ambiante s'en trouve affectée. On en révait depuis des années, depuis 10 années exactement. C'est un peu dommage de découvrir Lekubu dans ces circonstances qui ne lui rendent pas hommage à sa juste valeur mais nous sommes très heureux et surtout nous nous sentons très privilégiés de pouvoir passer quelques heures dans cet endroit vraiment magique. Nous partons explorer à pied cette île et son relief incroyable avec bien sûr ses étonnants baobabs nichés dans d'improbables endroits, un vrai régal. Les points de vue sont superbes, que cela soit de l'île vers le pan ou l'inverse, du pan vers l'île. C'est simple, tout est beau !

En fin de journée, nous sommes parvenus à nous installés au camping communautaire. Nous n'avions évidemment rien réservé et nous avons de la chance car il ne reste plus qu'un emplacement de libre que nous occupons avec nos nouveaux amis italiens et allemands. Il n'y a aucune installation sanitaire à part des WC mobiles, pas d'eaux ni d'électricité et c'est cher pour ce que c'est. Nous étions prévenus et même si nous ne sommes pas trop d'accord, nous respectons ces choix et apprécions d'avoir la chance qu'on nous laisse camper dans un tel endroit. Nos colocataires sont eux moins conciliants, voire même un brin hostile au moment de payer le personnel du camp qui fait la tournée. Je trouve leur façon de faire irrespectueuse et incorrecte envers nos hôtes ce qui me met mal à l'aise d'autant plus que les rangers me considèrent comme la responsable du groupe. Je fais mon possible pour que tout le monde finisse par payer et je dois m'excuser pour leur comportement car la situation se tend sensiblement. Tout ceci me fait enrager mais comme on a encore une soirée à passer, je me contente de faire quelques remarques car je vois bien qu'ils ne se rendent même pas compte de leurs réactions. En tout cas, cela nous conforte dans notre façon de voyager en solo et que c'est toujours délicat de s'embarquer avec des gens qu'on ne connait pas.
Malgré tout, laissant cet épisode peu glorieux de côté, on passe une bonne soirée, en particulier avec nos compagnons italiens, ya pas dire, les racines latines, ça rapproche !

 

Samedi 28 juin

Khubu Island - Martin's Drift 

Le camping est très affairé malgré l'heure matinale, tout le monde semble avoir pas mal de route à faire aujourd'hui, tout comme nous. Nous laissons Mauricio, Monica et ses compères qui vont retraverser les pans pour revenir à Baobab camp où ils ont réservé. On espère qu'ils se perdront moins souvent qu'hier ! De toute façon, avec leur GPS, au pire, ils remontent leur trace de la veille. De notre côté, nous emmèneront avec nous nos amis allemands pour qu'ils retrouvent la route et remontent tranquillement jusqu'à Maun où ils ont eux aussi un rendez-vous qui les attend, tandis que nous prendrons la irection de la frontière avec l'Afrique du Sud. Nous roulons une dernière fois sur ces incroyables pistes toutes blanches qui traversent les pans et laissons derrière nous la fascinante île de Khubu et ses mystères.
Assez rapidement, nous retrouvons un village et la piste principale qui mène à la route nationale et son beau bitume. Nous disons aurevoir à nos compagnons allemands qui partent sur Maun tandis que nous prenons une piste qui nous économise des kilomètres à défaut de nous faire gagner du temps. Au bout d'une grosse heure, nous retrouvons nous aussi le goudron de la route nationale que nous prenons dans l'autre direction pour se diriger vers la grande ville de Francistown.

Plus on s'approche de la deuxième ville du pays, plus le trafic se fait dense, c'était à prévoir mais cela reste très raisonnable. Encore près de 300 kilomètres à avaler sur une route bien monotone mais à la circulation assez importante car c'est un axe majeur en particulier pour le trafic de marchandises. On croise aussi beaucoup de 4x4 sud-africains avec remorques et autres chargements en tout genre pour leur départ en vacances dans une de leur destinations sauvages préférées et on les comprend ! Nous arrivons en toute fin de journée peu avant la frontière dans un petit lodge qui fait aussi camping et qui donne sur la rivière Limpopo. Nous n'avions pas réservé et tout est complet, on n'avait pas pensé à la déferlante des vacanciers sudafs. On nous trouve quand même un coin pour nous installer et on en est très heureux. Toute la soirée, on assistera à un défilé de convois de groupes de familles ou d'amis qui ont prévu de faire halte ici. Impressionnant d'avoir cette marée humaine qui débarque jusqu'à tard dans la nuit. Autant dire que ça ne se passe pas sans heurts vu le nombre de personnes qui arrivent, le manque de place, l'exigence habituelle des clients sudafs et le personnel parfois un peu dépassé par le surnombre et qui tente de faire ce qu'il peut ! On assiste à la fois amusés et médusés à ce mini cirque, bien contents d'être arrivés à temps pour avoir une place. Nos voisin, une grande famille d'une bonne vingtaine de personnes ont installés leurs véhicules et remorques en cercle et ont déballé tout leur matériel, chaises, tables et braais au milieu, à la manière des pionniers du Far-west anticipant les attaques éventuelles des indiens, plutôt amusant vu de l'extérieur !
La soirée est forcément loin d'être calme avec en plus la route principale et le poste frontière juste à côté, on est loin du cadre idyllique mais en d'autres périodes, cela doit être une halte sympa.

Dimanche 29 juin

Martin's Drift - Johannesbourg

C'est un véritable branlebas de combat depuis bien avant l'aube, tout le monde est pressé de partir on dirait. C'est assez incroyable mais on est quasiment les derniers à plier ce matin et pourtant on n'a pas grand cose à remballer par rapport à la plupart de nos voisins. Avant de partir, on jette un ultime coup d'oeil à la rivière Limpopo, dernier témoignage de la nature sauvage de notre périple.

Dernier point de vue sur la nature africaine avant notre retour au bercail

Dernier point de vue sur la nature africaine avant notre retour au bercail

Nous passons la frontière rapidement, vu qu'on est dans le sens inverse du flots de vacanciers et on en est bien heureux. Les quelques 400 kilomètres qui nous séparent de Johannesbourg nous semblent interminables. Je n'aime pas ces moments où on n'est plus vraiment en voyage et où on n'est pas chez nous non plus. Cette période de transition, plus ou moins longue mais néanmoins incontournable, est à chaque fois plutôt pénible, probablement parce qu'elle nous rappelle que nous allons devoir retourner à notre mode de vie habituel et son lot de contraintes. Et dans la série de trucs qu'il faut faire même si on n'en a pas vraiment envie, c'est d'aller à l'aéroport international, trouver le bureau des réclamations bagages de British Airways et tenter de récupérer le ballon chauffe-eau qu'ils n'avaient pas voulu embarquer jusqu'à Windhoek il y a un mois. Autant dire qu'on n'y croit pas beaucoup mais on ne sait jamais. On bataille un peu pour trouver le bureau concerné mais comme d'habitude, on tombe sur des gens sympas qui nous aiguillent et nous dépatouillent. Bref, quand on arrive au guichet et qu'on donne notre document, en expliquant ce qu'on est venu récupérer, on est tout surpris de voir la femme revenir de la remise avec notre fameux chauffe-eau. On est super contents et très heureux d'avoir fait tous ces efforts ! Les deux femmes, intriguées par l'objet considéré comme suffisamment dangereux pour ne pas être embarqués en vol, nous demandent ce que c'est. Je leur explique comme je peux que c'est un système pour récupérer l'eau chaude du moteur et qui, nous permet ainsi d'avoir de l'eau chaude dans la voiture, tout ça sans gaz, sans carburant, sans bruleur, sans explosion …. « Ah, ce n'est pas une bombe alors » disent-elles un brin rassurées quand même, on se quitte morts de rire d'un côté comme de l'autre.
Soulagés par cette bonne surprise, nous traversons la mégalopole sans trop d'encombres. On navigue entre beaux quartiers et townships restreints avant de trouver le lodge où nous allons laisser la voiture. Nous retrouvons avec grand plaisir Serge et Jacline qui sont revenus de Durban où ils ont laissé leur 4x4 pour qu'il soit renvoyé en France. Ils ont rencontré Sheila, qui s'était occupé de nous il y a 10 ans pour envoyer notre premier Totoy en Australie, lors de notre tour du monde. Elle est toujours en place, toujours aussi efficace et surtout, toujours aussi sympathique et attentionnée. Nous passons la soirée dans le confort bien agréable de la suite que nous avons prise au lodge et même si on est tous fatigués, on est très heureux de passer de nouveau un bon moment tous ensemble.

 

Lundi 30 juin

Johannesbourg - France

Comme toutes les dernières journées de nos voyages, nous consacrons notre temps à notre cher Totoy. Nous passons en revue les médicaments, les provisions que nous laissons. Nous trions également nos affaires, celles qu'on laisse et celles qu'on ramène. Nous en profitons pour faire le point sur ce qu'on doit ramener ou prévoir pour la prochaine fois. Ensuite nous pouvons faire nos sacs du retour. Nous laissons nos consignes à Petra et Charlie qui prendront bien soin de notre précieux Totoy.  A ce rythme là, l'heure du départ arrive vite et nous faisons nos adieux à nos hôtes qui nous ont accueilli si chaleureusement. Avec leur petite voiture de loc, Serge et Jacline nous ramènent à l'aéroport où nous prendrons tous l'avion du retour pour la France.

Namibie-Botswana 5ème partie - Botswana : du Central Kalahari GR à la rivière Boteti puis traversée des pans de Makgadikgadi jusqu'à Kubu Island

Ca peut toujours servir :

  • Visas Namibie : gratuit, à la frontière.
  • Cross Border Permit : Normalement, quand on entre en Namibie, on doit payer un Cross Border Permit valable au maximum 3 mois. Ce papier est exigé quand on sort du pays. Nous ne le savions pas ... et apparemment, au poste frontière de Dobe, ils ne le savaient pas non plus !
  • 1 Euro = 12,5 NAD =  12,5 Dollars namibiens. Le dollar namibien est aligné sur le rand sud africain. D'ailleurs dans la majorité des cas, on peut payer en rands sud-africain sans problème
  • 10 NAD (dollars namibiens) = 0,8 Euro
  • Litre Gas-oil : de 12,12 à 12,72 NAD
  • Guide utilisé : The Bradt Guide : Excellent guide en langue anglaise. Les Bradt sont devenus depuis que nous voyageons en Afrique, nos guides préférés, avec en plus un blog pour les infos mises à jour. Beaucoup d'informations détaillées, cartes et points GPS.
  • Cartographie : Tracks for Africa (T4A), un excellent outil recensant points d'intérets, hébergement, commerces, ... en plus des pistes et routes. Mais des erreurs subsistent donc toujours être vigilants et avoir une carte papier aussi !
  • Repas standard pour 2 (1 plat avec avec 1 boisson par personne) = de 200 à 300 NAD pour établissement style snack / resto, de 400 à 500 ZAR pour les restos au standing plus élevé ou dans des zones plus touristiques.
  • Entrée Khaudum NP , valable 24 heures : 
    • 2 personnes avec 1 nuit au campsite public = 80 NAD
    • la voiture = 10 NAD 
  • Entrée Etosha, valable 24 heures : 
    • 2 personnes = 160 NAD
    • 1 nuit au campsite public = 320 NAD pour 2 sur la base d'un emplacement pour 4
    • la voiture = 10 NAD 
  • Hébergement : Dans la plupart du pays, on retrouve le niveau d'équipement des campings d'Afrique du Sud. Souvent les campings font partie d'un lodge ou d'un complexe plus touristique comprenant chalets à louer, bar, restaurants et activités. Le niveau de service et de confort est souvent intéressant pour que les vacanciers y passent un maximum de temps. Du coup, ils sont parfois moins intimistes, mais on ne peut pas tout avoir ! Dans les régions plus isolées, on trouve souvent des campings communautaires qui, comme leur nom l'indique, sont gérées par les communautés locales. Ils sont en général très basiques mais très bien tenus et l'accueil est souvent particulièrement sympa. Solution à privilégier car leur situation est souvent très agréable et on participe ainsi à un tourisme plus responsable.
    • Tsumkwe Country Lodge Campsite - Tsumkwe : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 190 NAD
      Probablement la meilleure option dans le coin. Bien tenu. Peu d'ombre car les arbres n'ont pas encore poussé 
    • Sikereti - Khaudum NP : : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = gratuit
      Situé au sud du parc. Visiblement, il part à l'abandon mais il y avait l'eau courante. de toute façon, il faut être auto-suffisant et bien équipé quand on explore le Khaudum
    • Khaudum - Khaudum NP : : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = gratuit
      Situé au nord du parc, ce campsite est mieux équipé et mieux entretenu que son homologue du sud. Il y a un poste de rangers et c'est là qu'on peut s'acquitter des droits d'entrée. Eau courante et toilettes même s'il vaut mieux être auto-suffisant et bien équipé quand on explore le Khaudum
    • Ngandu Lodge Camping - Rundu : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 180 NAD
      Camping verdoyant et ombragé faisant partie d'un lodge avec le confort requis et même une piscine. Les sanitaires mériteraient d'être mieux entretenus
    • Pondoki Rest Camp - Grootfontein : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 130 NAD
      Campsites individuels disséminés dans le bush, installations impeccables. Accueil très sympa et très bon resto avec en plus des huitres délicieuses en direct de Walvis Bay !
    • Namutoni Camp - Etosha : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 320 NAD pour 2 sur la base d'un emplacement pour 4
      Les habitués du Kruger ne seront pas dépaysés. Le fort de Namutoni, bien qu'un peu à l'abandon, dégage une atmosphère particulière. Bien sûr, l'intérêt c'est aussi de pouvoir accéder à un trou d'eau éclairé où on peut admirer les animaux, en particulier les rhinocéros, qui viennent s'abreuver
    • Okaukuejo - Etosha : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 320 NAD pour 2 sur la base d'un emplacement pour 4
      Un peu plus moderne que son voisin de Namutoni, très bien équipé. Encore une fois, l'intérêt c'est aussi de pouvoir accéder à un trou d'eau éclairé où on peut admirer les animaux, en particulier les rhinocéros, qui viennent s'abreuver
    • Camping Rustig Toko Lodge - Kamanjab : : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 160 NAD
      Situé dans une ferme, au coeur du bush. Bonnes installations et belle situation. Le lodge et son restaurant est à 3km du camping
    • Camping Aabadi - Twyfelfontein : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 150 NAD
      Camping basique situé dans un bel endroit. On a des chances d'avoir la visite des éléphants du désert mais pas nous -(
    • Palmwag Lodge Camping - Palmwag : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 240 NAD
      Le camping en lui-même n'a rien d'extraordinaire, par contre on bénéficie des services du lodge qui est plus qu'agréable et le site est superbe.
    • Swakop Riverside Camping - Swakopmund : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 160 NAD
      Camping en ville et quasiment sur la plage, donc très venteux, mais les abris sont bien pratiques. Les sanitaires mériteraient d'être rénovés et ce serait un endroit parfait !
    • Camping Lagoon Chalet - Walvis Bay : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 200 NAD
      Camping en ville, bien que situé en retrait reste très venteux. Pas de charme particulier mais bon niveau de prestation.
    • Solitaire Guestfarm Camping - Solitaire : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 240 NAD
      Très bel endroit comme on les aime en Namibie, situé dans une ferme / lodge, dans le bush. Très bon accueil et proprios au petit soin. Sanitaires et prestations impeccables.
    • Trans Kalahari Campsite - Windhoek : (1 nuit / 2 personnes + la voiture) = 200 NAD
      On est allé là car ils font du gardiennage de véhicule et on y a laissé notre brave Totoy en pension, mais pour la partie camping c'est plus une solution de dépannage qu'autre chose et c'est pas trop loin de l'aéroport. On a trouvé également l'accueil et le personnel plutôt froid.
  • Permis pour Sandwich Harbour : (2 personnes + la voiture) = 90 NAD

 

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